Axe Coyah-Kindia : immersion dans l’enfer des voyageurs…
COYAH- L’éboulement de la montagne sur la route aux environs de KK (Coyah), entrainant une paralysie de la circulation, a engendré des conséquences difficiles pour les usagers de ce cet axe. A Coyah où depuis une semaine une file de véhicules est visible à cause de l’embouteillage, les prix ont flambé. Les voyageurs vivent un véritable calvaire. Reportage !
Selon notre constat, les véhicules sont bloqués à partir de Laminayah, un quartier périurbain de Coyah. Sous une pluie battante, coincés dans un grand bouchon, les chauffeurs et leurs passagers sont encombrés dans leur véhicule sans clim. D’autres sont dehors protégés par de manteaux étanches. Des conducteurs de motos déambulent entre les voitures à la recherche de clients en détresse. Le prix se négocie à partir de 80 mille juste pour traverser le point critique de Kaka. Aujourd’hui, le prix d’une miche de pain se négocie à GNF 5.000 au lieu de GNF 3.000, son prix en temps normal.
Sous la pluie, nous avons croisé une femme en état de grossesse avancé. Elle nous explique qu’elle est bloquée depuis 8 heures de temps sur la route de Coyah, alors qu’elle doit se rendre à Kindia pour un décès d’un proche. C’est avec un pincement au cœur que M’mah Soumah raconte le calvaire qu’elle a traversé en déboursant une forte somme d’argent.
« Depuis 6 heures je suis sur la route jusqu’à présent je ne suis pas arrivée à destination alors que je vais à Kindia pour un décès. Je me suis assise jusqu’à me fatiguer, mes hanches me font mal. Quand tu prends la voiture on te dit 50 mille francs. Difficilement tu rentres chez toi. Les motos taxis ont te dit 80 mille », dénonce M’mah Touré.
Même situation pour une autre nourrice en partance pour Kindia. Elle explique l’enfer qu’elle a vécu avec ses deux petits-enfants.
« Nous souffrons beaucoup ici, je dois aller jusqu’à Kindia abattoir. Le gouvernement n’a qu’à nous aider pour régler la situation de la route. Le chauffeur nous a fait payer 50 mille francs alors qu’on ne bouge pas. Qu’est-ce que tu vas manger sur la route. C’est vraiment difficile », s’inquiète-t-elle.
Assise sous un conteneur, Djénabou Barry n’a pas eu un véhicule pour se rendre à Kindia et ne sait pas à quel saint se vouer. Elle se plaint du comportement des conducteurs de taxi qui ont revu à la hausse le transport.
Georges Tamba Kourouma en partance pour Kissidougou invite le Ministère des travaux publics de rénover la route dégradée.
« J’étais venu à Conakry pour une mission il y a une semaine. Mais j’ai beaucoup souffert parce qu’il avait fallu que j’emprunte un taxi moto à 30 mille francs guinéens parce qu’il n’y avait pas de passage à Kaka. Depuis le matin je suis là et il est 13 heures jusqu’à présent, on n’a pas ougé. La route est mauvaise et la nourriture coûte chère. J’ai une amie qui est restée à Conakry, parce que quand nous venions elle était tombée malade », raconte M. Kourouma.
L’augmentation du tarif des transports se fait dans la clandestinité au niveau des gares voitures depuis quelques jours. Des chauffeurs se livrent à cette pratique au grand dam des pauvres citoyens. Interrogé sur cette situation, un conducteur de taxi a justifié cette augmentation du transport par les pertes enregistrées.
« A cause de l’embouteillage et le mauvais état de la route. Nous gaspillons trop de carburant à cause du retard sur la route. Je dépense au moins 100 mille dans cet embouteillage », justifie ce chauffeur de taxi qui a requis l’anonymat.
La paralysie de la circulation sur cet axe l’une des plus pratiquée du pays entraîne une pénurie de certains produits dans la capitale Conakry ! Le charbon par exemple et d’autres fruits et légumes ont connu une hausse, à cause de leur rareté sur le marché. Plusieurs commerçants en provenance de l’intérieur du pays se plaignent d’avoir perdu leurs marchandises qui sont pourries dans des camions.
Bah Aissatou
Pour Africaguinee.com
Tél : (+224) 655 31 11 14
Créé le 1 septembre 2019 11:23
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