Guinée: les autorités face à une nouvelle crise à gérer…

CONAKRY-Acculées par une frange de la classe politique et les faitières des organisations syndicales, les autorités de la transition font face à une nouvelle crise à gérer.

Des centaines de guinéens rapatriés il y a trois mois de Tunisie ont décidé de sortir de leur torpeur pour des comptes aux autorités par rapport aux promesses qui leur avaient été faites. Exaspérés par le silence des autorités sur leur cas, ces guinéens ont entamé ce mercredi 7 juin 2023 une série de protestations.

Objectif, dénoncer selon eux, « l’inaction du Gouvernement » face à leur souffrance. Ces migrants retournés exigent des autorités de la transition le respect des engagements.  A savoir leur insertion socioprofessionnelle pour leur permettre de gagner leur vie. Ils étaient nombreux devant les locaux du ministère des affaires étrangères pour administrer une « piqure » de rappel au Gouvernement.

« Depuis trois mois, nous sommes revenus en Guinée. Nous sommes passés par tous les moyens pour notre réintégration. En vain. C’est un engagement qui avait été pris depuis la Tunisie. On ne voit aucune perspective, nous n’avons aucune visibilité. C’est pourquoi nous avons décidé de nous faire entendre pour rappeler aux autorités leurs engagements à notre égard » a lancé un jeune migrant rentré de Tunis où il était victime de xénophobie.

Ces 400 migrants demandent aux autorités de faciliter leur insertion socio-professionnelle au risque de se retrouver dans une situation de précarité. Après l’enfer vécu en Tunisie, certains n’envisagent plus revivre cette douloureuse expérience, c’est pourquoi ils ont décidé de se battre en Guinée pour être entendus. C’est le cas de Alpha Issiaga Sylla qui dit stop à la route migratoire.

« On nous avait promis une intégration socio professionnelle mais jusqu’à présent on ne voit rien. On a adressé des courriers aux autorités, nous avons interpelé, mais tout est resté lettre-morte. Notre cri de cœur n’a pas encore été entendu. C’est pourquoi on a décidé de nous mobiliser ensemble pour lancer ce message parce qu’on nous avait promis une réintégration », crie ce jeune guinéen rapatrié de Tunisie.

Pour l’heure, le ministère des affaires étrangères qui pilote le programme de rapatriement des guinéens en difficulté à l’étranger ne s’est pas exprimé sur cette crise des migrants retourné en Guinée.

Sayon Camara

Pour Africaguinee.com