Vindicte populaire à Mandiana : Ce qui « s’est réellement passé », selon le juge Ibrahima 1 Camara

Lynchage populaire à Mandiana

MANDIANA- Un homme accusé d’avoir tué sa concubine qui l’aurait trompé a été lynché à mort par une foule hystérique, lundi 20 juin 2022 dans la préfecture de Mandiana en haute Guinée. Le crime a été commis dans l’enceinte de la cour de la justice de Paix où la victime était dans l’attente de son transfèrement à la maison centrale de Kankan après son inculpation. Comment les faits se sont-ils déroulés ? Qu’est-ce qui est à l’origine de ce meurtre ? Le juge de Paix Ibrahima 1 Camara a relaté la scène d’une rare violence. Treize (13) personnes ont été interpelées et déférées à la prison civile de Kankan. Selon lui, cette vendetta populaire relance la problématique sécuritaire du personnel judiciaire dans cette ville.

Rappel des faits…

Abou CHERIF (le jeune lynché) originaire de Dabola, venu à Kantoumanina, une sous-préfecture de Mandiana, à la recherche de l'or, vivait en concubinage avec la victime Hawa DIAKITE. Logé dans la famille de la victime plus d'une année, il déclarait que tout son avoir dans les mines était destiné à l'entretien de la victime, ses enfants et sa famille, explique le juge de paix de Mandiana. Il a surpris de constater que sa concubine Hawa DIAKITE le trompait avec un autre homme. Selon toujours la même source, cette dernière qui n'hésitait plus à mettre sur la place publique ses relations amoureuses avec son nouvel amant.

Samedi, 18 Juin 2022 elle s’est rendue à la mine de Kantoumanina avec Abou CHERIF, son concubin (frustré). Sur le chemin du retour une dispute a éclaté entre les deux. Abou qui ruminait sa colère se saisissait ainsi d'un bâton et a assommé d'un coup mortel sa concubine.

Du lynchage d’Abou Chérif

Selon le juge Ibrahima 1 Camara, le Parquet de la justice de Paix de Mandiana a été informé par la Compagnie Gendarmerie Territoriale de la ville éponyme, de l'arrestation du nommé Abou CHERIF pour des faits de meurtre commis sur la personne de Hawa DIAKITE.

« Aussitôt informés, nous avons ordonné l'ouverture d'une enquête préliminaire. Ce qui fut fait par nos agents et déféré par devant nous ce Lundi 20 Juin 2022 vers 11 heures 30. Dès réception, une information judiciaire a été ouverte pour des faits de coups et blessures volontaires et meurtre. C'est pendant que le Juge d'instruction était en train de poser les premiers actes et l'établissement de l'ordre de transfèrement à la prison civile de Kankan par le juge de paix, que nous avons été informés qu'une foule incontrôlée est en train de se diriger vers le Tribunal pour leur remettre l’inculpé afin de le lyncher. Nous avons ainsi informé Monsieur le préfet qui a signé une réquisition pour faire intervenir des militaires qui, malheureusement n'ont envoyé qu'une dizaine d'hommes non armés », explique le juge Camara.

Le magistrat précise qu’il a aussi informé les autorités locales à savoir le Maire, le président de la jeunesse et les sages qui sont venus pour essayer de s’interposer mais en vain.

« C'est ainsi que le Tribunal a été envahi et vandalisé à la recherche de l'inculpé pendant plus d'une heure sans aucune intervention dissuasive des agents de sécurité sollicités. C'est dans ces conditions que l’inculpé a été sorti sous la table du Juge d'instruction et conduit dans la cour du Tribunal où il a été battu à mort par cette foule acharnée, animée de l'esprit de se faire justice soi-même, C'est en ce moment précis que les militaires armés arrivaient et réussissaient à interpeller treize (13) personnes que nous avons déférées à la prison civile de Kankan », explique le juge.

A suivre…

Facély Sano

Correspondant régional d’Africaguinee.com

A Kankan

Créé le 21 juin 2022 09:57

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