Syli, Mamadi Doumbouya, son salaire : Kaba Diawara brise le silence « interview…»

CONAKRY- A quelques jours de leur participation à la 34éme édition de la Coupe d’Afrique des Nations prévue à partir du 13 janvier 2024 en Côte d’Ivoire, l’entraineur de l’équipe nationale de Guinée a reçu une équipe de journalistes d’Africaguinee.com. Dans cette grande interview, qui sera diffusée en séquences, nous aborderons, la liste des 25 joueurs sélectionnés, les préparatifs du Syli national, l’affaire de la fédération guinéenne de football et tant d’autres sujets avec le dirigeant de l’équipe guinéenne de football. Merci de lire la première partie de cet entretien exclusif !!!

AFRICAGUINEE.COM : Le 23 décembre 2023, vous avez publié la liste des joueurs sélectionnés pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023. Qu’est-ce-qui a prévalu au choix des 25 ?

KABA DIAWARA : Le choix qui a prévalu à ces 25 joueurs sélectionnés, c’est celui de privilégier la continuité, la cohérence. Durant ces dernières années, je me suis efforcé de garder pratiquement le même groupe de joueurs pour qu’ils puissent se connaître, évoluer le maximum de temps de jeu ensemble. Et c’est pourquoi dans cette liste des 25, vous remarquerez c’est les mêmes qui reviennent à chaque fois, un ou deux nouveaux joueurs parce qu’on a des pépites qui poussaient un peu partout et il fallait récompenser ça aussi.

En publiant la liste, vous avez insisté sur un groupe soudé. Cela vous avait-il manqué ?

Dans les moments difficiles, on en aura besoin, c’est sûr. On sait qu’il va falloir être ensemble, le chef de l’Etat nous l’a encore dit : ‘’ il faut aller au combat unis et revenir unis, et de n’abandonner personne’’. La prise du drapeau, la manière symbolique qu’il nous l’a donné, je pense que c’est une très bonne leçon de vie pour les garçons. Et comment on va avoir des moments difficiles, ce qu’il nous a dit doit pouvoir rester-là, pour se dire qu’il faut rester ensemble avec le staff pour qu’on puisse faire la meilleure compétition possible.

Vous avez été reçus au camp du groupement des forces spéciales à Forécariah où vous avez reçu le drapeau national des mains du président de la transition. Qu’est-ce que le colonel Doumbouya vous a dit ?

Le président nous a dit qu’on doit aller au combat (CAN 2023 en Côte d’Ivoire ndlr) uni et qu’ensemble nous les Guinéens on peut faire de grandes choses. Il nous a également qu’il nous faisait confiance et qu’il est sûr qu’on fera un bon résultat. Il nous a dit aussi même si on perd, il faudrait qu’on montre qu’on est fier et digne de donner de l’espoir aux gens et de faire rêver cette population guinéenne qui croit au Syli.

Quelle est la symbolique de ce message et surtout le fait de recevoir le drapeau dans un camp militaire ?

Personnellement, j’ai très bien compris (le message du colonel Mamadi Doumbouya ndlr) et les joueurs aussi. C’était symbolique que ça se passe là-bas (au camp) et c’est très bien que ce soit passée là-bas parce qu’on est allé vers lui à sa demande et on a très bien compris le message.

Parlant de la remise du drapeau, on a tous en souvenir la colère du président Mamadi Doumbouya après que l’équipe n’ait pas ramené le drapeau suite à l’élimination de la Guinée à la CAN 2021. Qu’est-ce qui s’était passé à l’époque ?

Le Président n’était pas au courant que quand tu ne fais pas au minimum une médaille, le règlement dit que tu as 48 heures pour rejoindre ton club. On était au Cameroun, j’imagine bien qu’en revenant en Guinée et en repartant dans leurs clubs, les joueurs auraient dépassé ce délai-là, et là également c’est pareil, si on ne remporte pas de médailles. C’est un règlement de la FIFA, tout le monde est tenu à ce règlement.

Peut-être que le chef d’Etat n’était pas au courant certainement. Et je pense qu’à travers votre média il va sans doute comprendre ce règlement. En cas de non médailles, les joueurs ne peuvent pas revenir parce que sinon ils sont sanctionnés dans leurs clubs, ça entraine des décisions sur le futur de leur sélection parce qu’ils ne pourront pas revenir défendre encore la Guinée.

Sans médaille, c’est-à-dire au moins la troisième place, les joueurs ne pourront pas revenir, mais nous staff, il nous a demandé d’assumer. C’est rentrer dans mes deux oreilles et on va assumer, revenir pour donner des explications au chef de l’Etat sans intermédiaire.

Après la réception du tricolore national des mains du président vous allez partir à Abu Dabi dès ce samedi 30 décembre. Qu’est-ce qui est prévu là-bas ?

On va quitter ici samedi pour aller à Abu Dabi aux Émirats Arabes Unis, parce qu’on se rend compte qu’il y a beaucoup d’équipes qui allaient là-bas, notre choix idéal au début, qui est en Guinée, ce n’est pas possible parce qu’on n’a pas des structures (infrastructures), qui peuvent nous accueillir. C’est pourquoi on a voulu se rapprocher de cette autre région du monde pour avoir une situation climatique et des infrastructures pour qu’on puisse se préparer bien.

Selon nos informations, coach Kaba Diawara a fait six mois sans recevoir son salaire. Confirmez-vous cette information ?

Je me concentre sur ma compétition. Les dirigeants savent très bien ce qui se passe, en tout cas on prend des coups, on encaisse et on se prépare mieux parce qu’on est là pour une mission, c’est important. Je vous ai parlé de la catastrophe (drame meurtrier de Kaloum ndlr) qui nous a touchés, si je commence moi-aussi à mettre des problèmes personnels sur la table, ça ne va pas aller bien. Donc, on préfère se concentrer sur l’objectif, parce qu’on a une grosse compétition à faire et je le dis, on a vraiment de l’ambition dans cette CAN. On sait que ça va être très difficile, c’est pourquoi on a besoin de soutien de tout le monde. Les problèmes personnels, il faut essayer de les mettre à côté pour garder l’objectif en tête.

Vous avez publié une liste de 25 joueurs pour la CAN mais vous avez une possibilité de la rallonger jusqu’à à 27. Est-ce qu’on peut s’attendre à une telle éventualité ?

Vous savez déjà qu’on a des difficultés financières donc moi je n’ai pas voulu pousser l’Etat dans son dernier retranchement. En plus, j’aurai une difficulté avec 27 joueurs parce qu’on ne peut aligner que 23 pour chaque match. Donc c’est un crève-cœur d’éliminer deux ou quatre joueurs à chaque match, bien-sûr on peut le faire parce que c’est mon travail mais seulement il faut penser à la dynamique du groupe. Imaginez la tristesse d’un gars qui a travaillé durant tout le stage mais qui se retrouve en tribunes lors de la Compétition ? Ce n’est pas facile à vivre. Donc tous ces paramètres font que le choix s’est arrêté à 25 pour avoir une sécurité d’une éventuelle blessure et cela a été accepté par notre ministère, on en est bien content, on les remercie et on va avancer comme ça.

A suivre…

Interview réalisée par Siddy Koundara Diallo et Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 31 décembre 2023 11:44