Scène inédite à Hamdallaye : les opposants se font huer par leurs militants…

Des acteurs politiques de l'opposition guinéenne

CONAKRY-De peur d’affronter les forces de l’ordre, les leaders de l’opposition qui avaient appelé leurs militants à une manifestation du rond-point Cosa à l’esplanade du stade 28 septembre ce jeudi 15 novembre 2018, ont fait demi-tour à mi-chemin. Tout avait pourtant bien débuté. 

Les manifestants ont quitté comme prévu Cosa en fin de matinée pour diriger vers le stade. Mais contre toute attente, ils ont rebroussé chemin au niveau de Hamdallaye Pharmacie, craignant des affrontements sanglants entre leurs partisans et les forces de l’ordre postés en grand nombre au carrefour Concasseur. 

Cette décision n’a pas été du goût de certains partisans de l’opposition qui crient à un manque de fermeté  de leurs leaders. Mais ces derniers ont bien leur raison. « Nous avions prévu d’arriver au rond-point de Hamdallaye, on est parti de Cosa sans incidents, nous avons la preuve éloquente que l’opposition guinéenne est capable d’organiser des manifestations sans la présence des forces de sécurité. Nous avons dit d’arrêter la marche ici parce que nous avons des preuves que les policiers, les gendarmes ne viennent dans les manifestations non pas pour encadrer mais pour créer des arguments pour tuer. Ce que nous avons fait aujourd’hui montre que nous sommes capables de manifester sans qu’une mouche ne soit touchée (…) », a martelé Ousmane Gaoual Diallo. 

Mais certains militants n’ont pas digéré ce retour à mi-chemin. Ils ont exprimé leur déception avec des gestes désapprobateurs. «  Je suis très déçu  de cette décision de nos leaders. C’est à cause de ces policiers et gendarmes, ils n’ont pas voulu qu’on continue la marche, c’est très dommage. J’ai abandonné mes cours pour répondre à leur appel. Mais regardez, ils nous envoient jusqu’au beau milieu, ils nous laissent ici pour rentrer sous un soleil tellement ardent.  On devrait aller jusqu’au bout. Ce n’est pas la première fois que les policiers tuent les gens lors des manifestations. Ils ont tué 103 personnes. On ne devrait pas avoir peur de les affronter.  Moi je ne répondrai plus à leur appel si pour nous abandonner comme ça », a fustigé ce jeune militant. 

D’autres par contre comprennent la décision de leurs leaders avec beaucoup de philosophie : « je comprends cette décision de nos leaders. Je suis démocrate épris de paix et de justice. Nous jeunes de l’axe, on est là pour la démocratie. Nos leaders ont accepté qu’on fasse demi-tour parce qu’on a compris qu’il y a des policiers et des loubards.  Ils ont voulu se limiter à mi-chemin pour ne pas qu’il y ait de la bagarre, pour sauver des vies. On a déjà des morts qui doivent être enterrés demain », a temporisé cet autre militant. 

Sur l’axe Cosa-Bambéto-Hamdallye, la circulation est totalement paralysée. Au moment où nous quittions les lieux, des jeunes avaient déjà commencé à brûler des pneus sur la chaussée. 

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 112

Créé le 16 novembre 2018 09:31

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