Pourquoi Kaléta et Souapiti manquent d’eau ? Les explications d’un ingénieur météorologue…

Le barrage de Souapiti en construction

CONAKRY-Plusieurs villes de la Guinée sont confrontées à une crise d’électricité. Ces derniers jours, Conakry, la capitale et Kindia ont été le théâtre de violentes manifestations à cause du délestage du courant. Au moins quatre personnes ont trouvé la mort dans ces émeutes anti-délestage.

Sur les causes du manque de courant, des responsables de la société d’électricité de Guinée (EDG) ont évoqué entre autres, la crise de carburant née de l’incendie du dépôt national d’hydrocarbures au mois de décembre 2023 et le déficit d’eau dans les barrages hydroélectriques de Kaléta et Souapiti, symboles de l’héritage de la gouvernance d’Alpha Condé.

Pourtant, la Guinée a connu un taux de pluviométrie excédentaire lors de la saison hivernale précédente, selon la direction météorologique. Dès lors une question se pose : comment expliquer le manque d’eau dans ces barrages dans un contexte d’excédent pluviométrique ? Interrogé par un journaliste d’Africaguinee.com ce mardi 19 mars 2024, Dr. René Tato Loua, directeur national de la météorologie évoque les raisons.

« Avant de parler de la situation excédentaire de la pluie, il faut d’abord se rappeler de la situation de l’environnement où se trouvent ces barrages. Je veux parler de la couverture du fleuve sur lequel le barrage est construit. Est-ce qu’il y a des mesures qui sont prises pour préserver l’écosystème ? Parce que même s’il pleut abondamment, si le fleuve ou les affluents sont tous exposés, l’évaporation va être intense et ça serait très difficile de retenir une quantité d’eau. C’est la question principale qu’il faut se poser également », selon le directeur national de la météorologie.

Ce spécialiste de la météo souligne que si des mesures ne sont pas prises pour protéger les cours d’eau, l’évaporation va être intense. « S’il y a une quantité d’eau qui tombe, une partie va se filtrer mais en même temps une grande partie va s’évaporer parce que le milieu est exposé », détaille Dr. René Tato Loua, directeur national de la météorologie.

Les zones où se trouvent les barrages ne sont pas les seuls milieux concernés par le manque de protection de l’écosystème qui les entoure, relève le météorologue. « Quand vous prenez la Guinée forestière, il y a des cours d’eau qui tarissent. De nos jours, dans cette zone, il y a des petits cours d’eau qui tarissent alors qu’ils ne tarissaient avant, c’est parce que tout simplement la dégradation de l’environnement est trop accentuée. C’est donc le facteur principal qu’il faut tenir en compte », analyse Dr. René Tato Loua, directeur national de la météorologie.

Avant de réaliser une infrastructure hydroélectrique d’une telle envergure, il faut associer tous les services techniques qui ont un apport pour leur bon fonctionnement, conseille ce spécialiste.

« Je ne sais pas si dans la construction de ces barrages si on tient compte des informations météorologiques ? Est-ce qu’il y a de la surveillance continue des services météos au niveau de ces barrages ?  Parce que ce n’est la beauté ou la capacité du barrage qu’il faut tenir simplement compte, il faut prendre en compte des aspects techniques de ce genre », selon le directeur national de la météorologie.

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664 72 76 28

Créé le 20 mars 2024 07:42

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