Plusieurs militaires jugés à N’zérékoré : « Pourquoi on t’appelle tête de bœuf, Nissi koun… »

N’ZÉRÉKORÉ- C’est un procès emblématique qui a débuté ce mercredi 27 décembre 2023, devant le tribunal militaire de première instance à formation spéciale dans le ressort juridictionnel de la région administrative de Nzérékoré. Il concerne au total quatorze (14) militaires. Ces agents des forces de défense et de sécurité sont poursuivis entre autres pour « coups et blessures volontaire ayant entrainé la mort sans intention et détention illégale d’arme de guerre, vol à main armée, complicité d’évasion, désertion, détention de chanvre indien ».

L’ouverture de ces audiences militaires criminelles et correctionnelles a eu lieu en présence des autorités administratives et de plusieurs hommes en uniforme, a constaté sur place notre correspondant. Pour la journée de ce mercredi 27 décembre 2023, deux prévenus ont comparu dont un gendarme et un militaire qui se fait appeler ‘’Tête de Bœuf’’.

Poursuivi pour vol à main armée, l’homme en uniforme qui se fait appeler ‘’Tête de Bœuf’’, justifie cette appellation par le fait qu’il aime se bagarrer. « J’aime trop faire la bagarre et quand j’engage ma tête contre toi c’est fini, tu vas partir », affirme l’accusé devant la barre, sans sourcilier.

A l’entame du procès, Colonel Daïlamine SOW, procureur près le tribunal militaire de première instance à formation spéciale de Nzérékoré a donné des précisions concernant le tribunal militaire avant de rappeler les infractions souvent commises par les hommes en uniforme. A l’entendre, nul n’est au-dessus de la Loi.

« Les tribunaux militaires de première instance sont compétents conformément aux dispositions de l’article 23 du code de justice militaire de poursuivre les infractions de droits communs commises par les militaires dans le service. Les infractions d’ordre militaire sont clarifiées en quatre chapitres. Nous avons les infractions tendant à soustraire les auteurs à leur obligation militaire ; les infractions contre l’honneur et le devoir ; les infractions contre la discipline, etc. Ce sont des infractions purement militaires qui ne peuvent être commises que par les militaires. C’est le lieu et le moment de rappeler à tout un chacun que personne n’est au-dessus de la loi », avertit Colonel Daïlamine SOW, procureur près le tribunal militaire de première instance à formation spéciale de Nzérékoré.

Le président du tribunal a pour sa part rassuré les citoyens tout en les invitant à faire confiance à la justice. Selon lui, cette session consiste à rendre justice aux citoyens guinéens et lutter contre la criminalité et le grand banditisme.

‘’La présente session criminelle a pour objectif fondamental de rendre justice pour nos concitoyens au nom du peuple de Guinée. Ensuite, lutter contre la criminalité et le grand banditisme sous toutes ses formes qu’elles soient du fait des hommes en uniforme ou non, en apportant des réponses juridiques et judiciaires appropriées. Et ce, conformément aux textes de loi en vigueur. C’est pourquoi je voudrais dire ici avec fermeté et rassurer sans hésitation que tout au long de cette audience criminelle que le droit sera dit, rien que le droit. J’invite donc la population à faire confiance en la justice, car aucun innocent ne sera condamné encore moins un coupable acquitté’’, a lancé Mamadou Saliou DIAKITÉ, président du tribunal de première instance de Nzérékoré.

A suivre…

SAKOUVOGUI Paul Foromo

Correspondant Régional d’Africaguinee.com

A Nzérékoré.