Niger : Double exploit des putschistes face à la CEDEAO…

NIAMEY- Les militaires au Pouvoir au Niger depuis le 26 juillet 2023 viennent d’enregistrer un double exploit face à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

L’intransigeance du Général Abdourahmane Tiani a contraint l’organisation sous-régionale d’entériner le coup d’Etat contre l’ex président Mohamed Bazoum.  Alors qu’ils avaient même menacé de faire recours à une éventuelle intervention militaire pour rétablir le chef de l’Etat déchu, les dirigeants du bloc régional reviennent à l’évidence, cinq mois après. Le putsch est consommé.

Dans un exercice de justification assez délicate, la CEDEAO a tenté d’apporter des clarifications en ce qui concerne son revirement.

Premièrement, elle indique que jusqu’à sa 64ème Session ordinaire tenue le 10 décembre 2023, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement voyait dans la situation survenue au Niger une tentative de coup d’Etat, et considérait toujours Mohamed BAZOUM comme le Président de la République du Niger.

« Du fait de cette position, le Niger n’était pas suspendu des organes de décision de la CEDEAO et les membres du gouvernement de S.E.M. BAZOUM étaient habilités à représenter le Niger aux réunions statutaires de la CEDEAO », précise l’organisation dans un communiqué.

Mais à la suite du sommet du 10 décembre, la CEDEAO reconnaît désormais que le gouvernement Mohamed BAZOUM a été effectivement renversé par un coup d’Etat militaire. Par conséquent, à compter du 10 décembre 2023, le Niger est suspendu de l’ensemble des organes de décision de la CEDEAO, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays.

La Cedeao lâche donc la partie dans ce « faux bras de fer » qui n’a que trop duré et sera désormais contrainte de négocier avec les putschistes pour non seulement libérer Mohamed Bazoum, mais aussi définir un calendrier raisonnable pour le retour des civils au pouvoir. Ce qui est un exploite pour la junte, qui malgré l’embargo qui lui a été imposé, a tenu tête. Aujourd’hui l’épreuve de force est en sa faveur.

Mieux, sur le front économique, les autorités nigériennes ont enregistré un autre exploit. Dès janvier 2024, elles pourront exporter le pétrole nigérien à partir du Bénin voisin, qui piétine ainsi l’esprit de l’embargo.

« En janvier prochain, nous pouvons espérer les premières sorties de barils du brut nigérien. Sur les 90 000 barils produits par jour qui passeront par les ports du Bénin, le Niger encaissera 25,4% des revenus, ce qui fait 22.860 barils par jour », a annoncé le général dans un entretien avec la télévision publique.

Durement frappé par les sanctions régionales et internationales, le Niger pourra ainsi renforcer sa résilience. Le pétrole brut transitera par Agadem jusqu’au Bénin voisin à travers un oléoduc de près de 2000 kilomètres.

Dossier à suivre…

Siddy Koundara Diallo 

Pour Africaguinee.com 

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