Levée des sanctions de la Cedeao : Quel impact sur la Guinée ?

CONAKRY-Réunis en sommet extraordinaire le 24 février dernier à Abuja, les chefs d’État de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ont levé les sanctions prises à l’encontre des pays en transition dans la région.

En ce qui concerne la Guinée, ce sont les sanctions financières et économiques prises depuis septembre 2022 qui ont été levées. Concrètement, il s’agit de la suspension de toute assistance et transaction financière en faveur de la Guinée par les institutions financières de la Cédéao, notamment la BIDC, du gel des avoirs financiers de certains dirigeants de la transition et leur interdiction de voyager.

Des dirigeants de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest

Si ces sanctions ont été levées avec effet immédiat par les leaders du bloc ouest-africains, en revanche la suspension de la Guinée de toutes les instances décisionnelles de la Cédéao reste en vigueur.

Quel est l’impact de la levée de ces sanctions la Guinée ?

Pour en savoir davantage, Africaguinee.com a interrogé l’Économiste et Universitaire guinéen. Selon Dr. Alhassane Makanéra Kaké, en réalité, toutes ces sanctions n’avaient pas un impact réel sur la Guinée.

« J’avais déjà fait un document administratif que j’ai adressé aux autorités actuelles pour parler de ces sanctions et leur impact sur la Guinée. En réalité, elles étaient dans l’ordre de quatre catégories, à savoir : la suspension de la Guinée de tous les organes décisionnels, le rappel des ambassadeurs pour consultation par les États membres, la suspension de toute assistance financière et transaction en faveur de la Guinée et des sanctions ciblées. Ce sont là les quatre sanctions qui étaient imposées sur la Guinée. Mais en réalité, aucune de ces sanctions ne pèsent lourdement sur la Guinée », explique Dr. Alhassane Makanéra Kaké.

Dr Alhassane Makanera Kaké

A titre d’exemple, l’Universitaire explique la suspension de la Guinée de tous les organes décisionnels n’a aucun effet, dès lors que le pays n’a le leadership des instances au sein de la Cedeao. « La Guinée sous-représentée dans les structures intergouvernementales de l’organisation. La Guinée ne fait pas la promotion de ses cadres à l’intérieur de ces organisations. Donc, cette mesure a peu d’impact. Il en est de même pour le rappel des ambassadeurs », relève-t-il.

Selon lui, le point qui faisait un peu peur aux guinéens, ce sont les transactions financières. Or, dit-il, « si nous prenons la période de 2015 à maintenant, nous constatons que ces organes de la Cedeao n’ont pu intervenir en Guinée en terme de financement qu’à hauteur de 37 millions 500 mille dollars. Donc, au fond, ces sanctions ne pouvaient pas tenir longtemps », a-t-il martelé, soulignant que la Cedeao a manqué de maturité.

« On est dans une sous-région qui a assez de problèmes. L’interdépendance entre les États fait que si vous prenez une sanction contre X, il y aura l’effet boomerang », analyse l’économiste guinéen.

A suivre!

Africaguinee.com

Créé le 4 mars 2024 10:12

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