Les pétroliers se mobilisent pour juguler la crise de carburant : « Nous avons plus de 400 camions prêts… »

CONAKRY-Les efforts de solidarité se multiplient pour juguler la crise de carburant provoquée par l’incendie du principal dépôt pétroliers de Guinée. Les transporteurs des hydrocarbures, un des maillons importants, de la chaîne d’approvisionnement, ont apprêté plus de 400 camions prêts à se déployer. Dans un entretien accordé à Africaguinee.com, Elhadj Nana Télico, chef de la section patronale des pétroliers, annonce une batterie de mesures envisagées. Entretien !!!

AFRICAGUINEE.COM : L’Etat a réquisitionné les miniers en terme notamment de logistique. Vous, à votre tour, en tant qu’acteurs importants du secteur, comment vous vous organisez afin de faire face à cette crise ?

ELHADJ NANA TÉLICO : Nous, du secteur des transports des hydrocarbures, avons réunis toute notre logistique pour la mettre à la disposition de l’Etat. Heureusement, les pays amis, nous ont tendu une main de fraternité pour pouvoir nous dépanner afin que cette crise n’ait pas assez d’impacts négatifs sur le fonctionnement de notre pays. C’est pourquoi, nous avons mis des véhicules. La SONAP aussi, est en train de prendre toutes les dispositions. N’eût été cet incident, il n’y aurait pas eu tout ce problème-là. Parce que, le gouvernement, à travers la Sonap, a importé suffisamment de carburant. Il y a le carburant dans le bateau, au port, mais comment dépoter ? Parce que, pour le dépoter, il faut le mettre dans les bacs, or les bacs sont brûlés. C’est ce qui fait que nous sommes obligés de faire l’utilisation des camions pour aller dans les pays limitrophes. Et là, nous avons mobilisé assez de camions. Donc, que les gens ne paniquent pas du tout.

En plus du gasoil, le gouvernement a finalement décidé d’autoriser la vente de l’essence. Est-ce qu’on suffisamment de stocks dans les stations ?

Le fait d’avoir rationné l’approvisionnement, a été une bonne chose. Parce que, mieux vaut avoir un peu de temps en temps, que de ne rien avoir. C’est pourquoi on a rationné et pour éviter aussi la spéculation. Sinon, les vrais usagers risquent de ne pas avoir le carburant […] Alors, les dispositions sont prises à tous les niveaux. Et l’esprit de solidarité du guinéen prouve encore qu’on n’est pas prêt à nous lâcher. On s’est donné la main. Vous avez les actes de solidarité qui se font de gauche à droite. Nous disons très franchement de garder le calme, la patience, d’être un peu plus économiste dans la consommation du carburant jusqu’à ce que nous ayons la quantité nécessaire qui pourra nous permettre de reprendre le train habituel.

A date, les véhicules sont chargés en Sierra Leone, ils sont en train de venir. Et, il n’y pas que la Sierra Leone. Il est possible qu’on envisage pour la Côte d’Ivoire, le Sénégal, etc. De toute façon, l’Etat a pris suffisamment de dispositions. Si les gens sont patients, ils sont calmes, on pourra s’en sortir. Ça ne sert à rien de crier au scandale. Ce n’est la faute de personne. On est des croyants. C’est le destin. Il n’y a pas de panique en la demeure. L’Etat a pris toutes les dispositions.

Est-ce que la Section patronale de la Fédération des pétroliers de Guinée compte veiller au respect des consignes, qui consistent à servir 25 litres aux véhicules et 5 litres aux motos ?

Oui, nous sommes obligés de faire, parce que c’est une étude approfondie qui nous permettra de donner à chacun un peu. Si certains viennent prendre 200, 300 litres, et font du stockage, d’autres viennent prendre 200 à 300 et font la spéculation, alors que les gens n’ont besoin que de 10 à 20 litres, pour aller au travail…ça sera compliqué. Il faut partager de façon équilibrée pour que tout le monde gagne un peu.

En terme de mobilisation des moyens logistiques pourriez-vous dire le nombre de camions prêts ?

Nous avons à date, plus de 400 camions qui sont prêts à aller si c’est nécessaire, en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et de façon permanente, « aller-retour « , pour s’approvisionner jusqu’à ce que la crise soit complètement bannie. Nous avons la logistique nécessaire qui est déjà mise à la disposition de l’Etat.

Entretien réalisé par Dansa Camara DC 

Pour Africaguinee.com