L’Europe veut verrouiller ses frontières extérieures

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BRUXELLES-Les ministres ont décidé de renforcer «immédiatement» les contrôles aux frontières extérieures de l'Union européenne (UE), y compris pour les Européens. La Commission européenne a annoncé qu'elle proposerait «d'ici la fin de l'année» une révision des règles de Schengen dans le même but. Car rendre ces contrôles vraiment systématiques pour les Européens nécessite une initiative législative de la Commission.

Pour l'heure, les douaniers se contentent bien souvent d'un simple contrôle visuel des passeports des ressortissants des 26 Etats membres de l'espace Schengen, dont 22 appartiennent à l'UE, lorsqu'ils en sortent ou lorsqu'ils y entrent.

En vertu des nouvelles dispositions entérinées vendredi, des vérifications plus poussées seront menées, avec recoupement avec les bases de données judiciaires nationales et européennes, ou celles des services de sécurité. But affiché: détecter des individus fichés comme djihadistes ou faisant l'objet de mandats d'arrêt internationaux.

«Sortir des atermoiements»

Le ministre de l'Intérieur français Bernard Cazeneuve avait réclamé dimanche dernier cette réunion en urgence du conseil «justice et affaires intérieures» (JAI) de l'Union européenne pour prendre des mesures de prévention contre les attaques sur le sol européen.

«Notre réaction collective doit être implacable. Il faut sortir des promesses sans lendemain, des atermoiements et des lenteurs», a prévenu vendredi M. Cazeneuve. Le ministre a précisé que la France maintiendrait le contrôle à ses frontières, rétabli il y a une semaine, «aussi longtemps que la menace terroriste le nécessitera».

«La voix de la France a été entendue», a assuré le Commissaire européen Dimitris Avramopoulos. Il a salué le consensus des 28 Etats membres autour des propositions pour améliorer les échanges d'informations entre eux, après les lacunes observées ces derniers jours.

Pression sur le PNR

La France plaidait en particulier pour l'instauration de ce Passenger Name Record (PNR) un fichier conservant la trace des déplacements en avion des voyageurs. Sa création est pour l'instant bloquée par le Parlement européen, inquiet pour les libertés individuelles. Les ministres se sont engagés à faire pression pour que le PNR soit adopté avant la fin de l'année.

«Nous devons savoir qui vole vers l'Europe, qui revient en Europe», a dit l'Allemand Thomas de Maizière. Au moins deux des djihadistes impliqués dans les attentats de Paris de vendredi dernier sont passés par la Syrie.

Partage crucial des informations

Mais les contrôles renforcés et le PNR ne seront efficaces que si les pays européens partagent mieux leurs informations, ont prévenu plusieurs ministres. «Les pays européens doivent faire encore davantage équipe, être moins jaloux des informations dont ils disposent», a exhorté le ministre italien de l'Intérieur, Angelino Alfano.

Tous les Etats ont apporté leur soutien au durcissement des contrôles des armes à feu récemment proposé par la Commission européenne. Ils ont demandé à l'exécutif de présenter «un plan d'action opérationnel avant la fin de l'année» pour s'attaquer aux trafics d'armes dans les Balkans. Une proposition de la Commission de «créer la base d'une Agence européenne du renseignement» a en revanche été fraîchement accueillie par l'Allemagne.

La Suisse concernée

Les contrôles renforcés concernent aussi la Suisse, dont les aéroports constituent une partie des frontières extérieures de l'espace Schengen. La présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga a participé à la réunion ministérielle. Elle a salué les efforts annoncés en matière d'échange d'informations.

La Suisse fait partie de l'espace sécuritaire européen, a rappelé la présidente de la Confédération à l'issue de la réunion. «Si nous voulons assurer notre sécurité, nous le ferons avec les autres pays européens», a-t-elle souligné.

Mais il faut améliorer l'échange d'informations avec Europol, l'agence européenne de coopération policière basée à La Haye. «Aujourd'hui, seuls cinq Etats transmettent systématiquement leurs données à Europol», a-t-elle déploré. La Suisse le fait, a-t-elle assuré. «Il est évident que si cette collaboration ne fonctionne pas, il y aura des lacunes sécuritaires».

La Suisse étudie aussi la possibilité de prendre part au futur programme d'échange de données des passagers aériens (PNR), indique par ailleurs un communiqué du Département fédéral de justice et police (DFJP). 

Source: ATS

Créé le 21 novembre 2015 08:15

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