Génocide des Tutsi au Rwanda : « La France a armé, formé les auteurs…et couvert les exactions », selon la FIDH

La Fédération Internationale pour les droits humains (FIDH), la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et l’Observatoire des droits de l’Homme au Rwanda (ODHR) commémorent ensemble les 30 ans du génocide des Tutsi au Rwanda. Après avoir publié ses rapports d’époque numérisés, la FIDH publie le bilan de la situation judiciaire en France autour du génocide.

Dans une déclaration publiée ce lundi 8 avril 2024, intitulée « Génocide des Tutsi au Rwanda, 30 ans après, où en est la justice ? La faillite des autorités françaises », la FIDH pointe du doigt le rôle « coupable » de la France à travers l’Opération Turquoise.

« Paris, le 8 avril 2024. Il y a 30 ans, au Rwanda, pendant 100 jours, entre 800.000 et 1 million d’hommes, de femmes et d’enfants rwandais étaient massacrés durant le génocide des Tutsi. Dès le début des années 90, la LDH, la FIDH, et ses organisations membres au Rwanda ont alerté sur les signes annonciateurs du désastre. Leurs rapports réalisés à partir d’enquêtes de terrain dès 1993 ont récemment été publiés à nouveau en version numérique.

La FIDH et la LDH se sont constituées parties civiles dans quatorze procédures judiciaires visant des présumés génocidaires rwandais et ont initié l’ouverture d’informations judiciaires dans les affaires Paul Barril et Turquoise mettant en cause le rôle des autorités françaises dans le génocide. Après des décennies de plaidoyer et d’action judiciaires, la justice se fait toujours attendre pour l’immense majorité des victimes. Depuis trente ans, seulement sept procès sont allés à leur terme en France sur plus d’une trentaine de procédures

La FIDH et la LDH avec les organisations rwandaises sont mobilisées aux côtés des victimes pour que la justice se fasse sur le rôle de l’armée française dans les massacres des Tutsi sur les collines de Bisesero au Rwanda. Les plus hauts responsables de l’Etat français doivent être entendus dans le cadre de l’instruction pour complicité de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité.

Suite à l’annulation par la Cour d’appel de Paris de l’ordonnance de non-lieu dans l’affaire Turquoise, les parties civiles attendent l’audience du 29 mai prochain pour contester le non-lieu devant la Chambre de l’instruction. Les parties civiles demandent un renvoi devant la cour d’assises sur la base des charges qui pèsent sur les militaires français, ainsi que la poursuite des enquêtes sur la responsabilité des autorités militaires et politiques françaises au plus haut niveau par les juges d’instruction.

Cette affaire et la suite qui lui sera réservée sont emblématiques de la politique française en Afrique au moment des faits, mais aussi de l’impunité dont jouissent encore aujourd’hui les responsables militaires et politiques dans ce dossier.

Principal soutien du régime Habyarimana, la France a armé et formé les auteurs du génocide ; elle a couvert les exactions, fait obstacle à l’accès du Conseil de sécurité à des informations fiables, soutenu le gouvernement intérimaire, et mis en place en juin 1994 l’Opération Turquoise qui a aidé les ateurs du génocide à quitter le Rwanda ».

Créé le 8 avril 2024 16:19

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