Général Bafoé: « Je n’ai fait du mal à aucun guinéen depuis que j’ai pris la tenue… »

Contrôleur Général de police Ansoumane Camara « Bafoé »

CONAKRY- L’inspecteur Général de police Ansoumane Camara « Bafoé » vient de briser le silence ! Face aux menaces de certains cadres du Front National pour la Défense de la Constitution qui n’excluent pas de marcher devant son domicile en France, le Directeur Général de la police a réagi. L’ancien Directeur des unités d’intervention de la police s’est confié à notre rédaction.

Dans cette interview, l’inspecteur Général de police Ansoumane Camara « Bafoé » a également répondu aux accusations de l’opposition sur les cas de mort enregistrés lors des dernières manifestations à Conakry. C’est une exclusivité Africaguinee.com !

AFRICAGUINEE.COM : Le FNDC et le collectif des biens mal acquis prévoient de faire un sit-in devant votre domicile à Paris. Votre réaction ?

GENERAL ANSOUMANE CAMARA « BAFOE » : Quand on parle de biens mal acquis, c’est par rapport à ceux qui ont géré les biens de l’Etat. Moi, depuis que j’ai intégré la police, je n’ai géré que les ressources humaines. C’est-à-dire que je n’ai géré que des brigadiers. S’il y a un brigadier guinéen qui a disparu et qui a été vendu, ils n’ont qu’à venir me poser la question. Donc moi ça ne me dit absolument rien puisque  je n’ai même pas un parapluie en France. Donc s’ils peuvent aller se mettre devant un domicile dire que c’est pour Bafoé, il n’y a pas de problème. S’ils cherchent mon domicile,c’est dans la sous-préfecture de Diaragrila. J’ai ma concession là-bas. Ils n’ont qu’à venir à Beyla j’en ai, à N’zérékoré, à Conakry j’en ai.Le jour où on m’informera de la date de leur sit-in je viendrai pour écouter leur message. Mais malheureusement ils se trompent. Moi je n’ai pas de biens mal acquis parce que je n’ai rien géré, je n’ai jamais géré un budget en République de Guinée.

Est-ce que vous vous sentez menacé à travers cette sortie du FNDC ?

Je ne me sens pas menacé. Menacé par qui ? Moi qui suis chargé d’assurer la sécurité des citoyens guinéens à l’intérieur et à extérieur, si je me sens menacé ça serait une démission. Au contraire ça m’encourage, ça me rend encore plus vigilant. Je ne suis pas menacé. Quant à ma famille, que ce soit même le petit de mes enfants, s’il se sent menacé, qu’il se rabaisse ou qu’il ait une goutte de peur, je demande à Dieu de le tuer. Si c’est pour la cause de la Guinée, moi je n’ai peur de personne. On sait comment ils ont été en France là-bas. Ceux qui se sentent menacés, c’est ceux qui ont fui la Guinée, qui sont partis chercher à être refugiés. Moi je suis là tranquille. Tant ici qu’à l’extérieur, je ne me sens pas menacé. Ils sont dans leur droit mais ils oublient que moi je ne suis ni politique, ni social, moi je suis un officier général de la sécurité. Je suis pour tous le guinéens y compris même ceux pensent qu’ils me menacent. Si quelque chose leur arrive même dans leur manifestation-là là-bas, je passerais par l’interpol pour poser la question pourquoi les jeunes guinéens qui ont voulu faire le sit-in devant le soi-disant domicile du Général Bafoé ont été blessés. Je le ferai  en tant que patron de la police nationale. Donc, je suis là pour eux et pour ceux qui sont en Guinée aussi.

Comment comptez-vous assurer le maintien d’ordre lors des obsèques des victimes tuées lors des dernières manifestations à Conakry ?

Tout le monde sait que si on est informé et qu’ils nous demandent de sécuriser leur itinéraire il n’y aura pas de problème. Tout le monde sait que le décès c’est un recueillement. Aujourd’hui, nous on a enterré notre brigadier qui a été abattu, on n’a dérangé personne, on a fait le cérémonial. Si demain on regroupe tout ce monde-là et qu’ils veulent se déplacer d’Ignace Deen pour la banlieue, il n’y a pas de problème. On prendra les dispositions pour sécuriser. Ce sont des morts à nous tous, ce sont nos frères.

Le jeudi 31 octobre encore le Président de la République va revenir du sommet de la Russie. Les partisans de la mouvance projettent une marche pour l’accueillir et l’accompagner de l’aéroport à Sékhoutouréyah. Quelles sont les dispositions que vous allez prendre pour éviter des accrochages entre les soutiens et les opposants du Chef de l’Etat ?

Pourquoi cette question ? Le 24, la marche que les soi-disant membres du FNDC ont fait vous pensez que c’était tous les guinéens qui étaient d’accord avec leur marche ? Vous pensez que les badauds qui étaient arrêtés-là pour les regarder ce sont leurs militants ? C’était des curieux, des badauds qui étaient aussi contre eux. Mais compte tenu du dispositif qu’on avait mis en place ils ne pouvaient pas réagir. Donc si le jeudi l’autre groupe aussi demande à accueillir n’importe quelle autorité et que nous sommes instruits par les mêmes autorités civiles, on disposera des mêmes dispositifs pour protéger ceux qui sortiront et rien ne va leur arriver. On est là pour ça.

L’opposition guinéenne accuse la police d’être derrière les tueries lors de ses dernières manifestations. Que répondez-vous ?

Je ne voudrai pas que l’opposition ou les guinéens prennent l’exemple sur la marche du 24. Avant cette marche, il y a eu d’autres marches où l’opposition a fait de Kaloum à la banlieue, une autre marche autorisée pacifique de la même Tannerie en passant par la Casse pour venir à l’esplanade, la marche a eu lieu, il y avait eu beaucoup de policiers qui ont été blessés ce jour en les protégeant mais la marche avait eu lieu. On ne parle jamais de ces marches-là. Ce qui vient de se passer tout récemment, c’est parce que c’est une marche autorisée. Donc, ils ont été sécurisés tout le long du trajet. Eux-mêmes ils ont dit tant que c’est autorisé, pacifique et dans le cadre de la loi ça va être toujours comme ça. Mais le problème c’est quand c’est interdit et qu’ils veulent braver l’Etat. Cet Etat n’a pas d’autres moyens sauf ces forces de sécurité. Nous aussi on est obligés d’obéir aux instructions de l’autorité civile. Eux-mêmes les élus, que ce soit le Chef de file de l’opposition ou la société civile, c’est eux qui sont à l’Assemblée Nationale, c’est eux qui sont dans les Mairies. Donc ce n’est même pas le Ministre de la sécurité qui délivre la demande de concours, ce sont les autorités civiles. Une fois qu’on reçoit il est dit de passer par tous les moyens pour assurer la sécurité des marcheurs et des non-marcheurs.

Un dernier mot ?

Mon dernier message c’est de dire que les soi-disant FNDC qui sont en train de s’agiter par-là contre nous autres, surtout nous les officiers chargés de sécuriser le peuple de Guinée et ses biens, ils n’ont aucun intérêt à s’en prendre à nous. Aller jusqu’à s’en prendre à des citoyens à l’extérieur du pays pendant que les cadres qui sont citésnous sommes là, les familles sont connues, s’ils me disent tout à l’heure on veut venir à ton domicile à Coronthie ou à Coléah pour faire le sit-in, je sortirais pour les écouter, ce sont des guinéens. Mais moi en tout cas s’ils pensent qu’ils vont me déstabiliser ce n’est pas possible. Je ne suis pas quelqu’un qui a peur, je ne suis pas quelqu’un d’influençable et je ne dois à personne. Je continue à gérer.

 Je n’ai fait du mal à aucun guinéen depuis que j’ai pris la tenue. Même le chien de quelqu’un je n’ai pas renversé à plus forte raison, tuer un être humain, et je ne le ferai pas parce que je sais que l’âme appartient à Dieu. Je n’ai pas le droit d’enlever, et si cela est vrai que Dieu juge entre les gens-là et moi. Je suis sûr que ceux qui sont en train de faire ça, s’ils ne sont pas musulmans comme moi de père et de mère. Donc que tu sois musulman ou chrétien on est tous croyant mais tout ce qu’on dit à son prochain, souhaiter la mort de ton prochain, souhaiter détruire les biens de ton prochain, détruire la carrière de ton prochain, Dieu te voit. Si tu l’accuses à tort, ces mauvaises intentions-là retourneront toujours contre la personne. La Guinée a plus de longue vie que nous tous. La Guinée a un âge indéfini mais nous, notre temps est défini dans le temps mais la Guinée est pérenne et demeurera toujours. Donc ceux qui mentent aujourd’hui seront démasqués demain et les hommes faibles d’aujourd’hui seront les hommes forts de demain, qu’ils le sachent. Moi, je suis conscient de ce que je fais et je n’ai peur de personne. Je ne ferai jamais du mal à un être humain.  

Interview réalisée par Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00244) 666 134 023

Créé le 30 octobre 2019 15:30

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