Dr Bano adopte la fermeté face aux enseignants : « Ils peuvent aller en grève… »

Dr Alpha Amadou Bano Barry, ministre de l'Education Nationale et de l'Alphabétisation

CONAKRY-Alors que les enseignants et les encadreurs menacent d’aller en grève pour réclamer des primes d’incitation, le ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (Mena) affiche une fermeté. Dans un entretien qu’il a accordé ce mercredi 27 janvier, à notre rédaction, Dr Alpha Amadou Bano Barry a tranché face à la revendication des enseignants.

AFRICAGUINEE.COM : Des enseignants menacent d’aller en grève. Est-ce que des dispositions sont prises par votre département pour satisfaire leurs demandes ?

DR BANO BARRY : Je gère les enseignants quand ils sont en classe. Je ne gère pas les enseignants quand ils vont en grève. Cela relève d’un autre ministère donc, je n’ai rien à dire par rapport à ça.

Qu’en est-il des encadreurs qui réclament, eux aussi, des primes d’incitation ?

Ils peuvent aller en grève. En ce qui concerne la prime, l’arrêté du Premier ministre est clair. C’est pour ceux qui préparent et dispensent des cours, évaluent des élèves et rendent des notes.

Ils rétorquent pourtant qu’ils sont les piliers sur lesquels reposent les établissements scolaires. Qu’en dites-vous ?

Maintenant qu’est-ce qui interdit un responsable administratif de dispenser des cours ? Est-ce qu’il y a un texte qui dit que quelqu’un parce qu’il est devenu directeur ne doit pas enseigner ? Il y a des proviseurs, des principaux qui touchent des primes.  Pourquoi les autres ne vont pas en classe ? Quand un pays a un déficit de près de 14 mille enseignants au primaire et près de 4 mille au niveau du secondaire, on a des responsables administratifs qui ne vont pas en classe, on fait quoi ? A l’enseignement supérieur, on va en classe. Pourquoi eux ne vont pas en classe ? On a dit prime d’incitation. Pourquoi ils ne vont pas en classe ? Qu’ils m’expliquent. Les gens veulent qu’on leur donne simplement de l’argent même s’ils ne travaillent pas. Mais, le gouvernement a le droit de donner des primes d’encouragement à des catégories qui correspondent à sa politique. N’importe qui veut avoir de prime dans le corps des enseignants, quel que soit le poste que tu occupes, si tu vas en classe, tu peux réclamer et on a obligation de te mettre dedans pour que tu reçoives ta prime.

Lire aussi-Des encadreurs dans la rue à Faranah : "Le gouvernement nous a trahis…"

Pourquoi les gens ne veulent pas aller en classe ? comment se fait-il qu’un enseignant refuse d’enseigner ? Est-ce qu’il y a un médecin qui refuse de soigner ? Est-ce qu’il y a un pilote qui ne conduit pas un avion ? J’ai vraiment envie de comprendre pourquoi ils sont assis dans des bureaux et ne peuvent pas aller en classe ? Parce qu’il n’y a pas de volume horaire qui a été indiqué. On a dit d’enseigner. Pourquoi ils ne prennent pas 4heures ou 6 heures de cours ? il n’y a aucune disposition qui leur soit imposée pour dire qu’il faut avoir tel volume horaire pour être payé.

Plus d’un millier d’enseignants n’ont pas reçu leur salaire de janvier. Sur leur bulletin de paie c’est écrit soit : « abandon », « situation irrégulière » alors qu’ils sont en situation des classes. Qu’est-ce qui explique cela ?

Le ministère de l’Education nationale ne paie pas les salaires des enseignants. Allez y demander aux ministères du Budget, des Finances et à la Fonction publique pourquoi ces enseignants ne sont pas payés ? Moi, je ne sais pas. Le Mena n’engage pas à la fonction publique et ne paie pas à la fin du mois. Ce qui se passe en classe, la formation des enseignants, le contenu de l’enseignement relèvent de notre responsabilité.

Le président Alpha Condé avait annoncé la gratuité des tables bancs. Où en êtes-vous dans la livraison ?

Nous sommes en train de livrer les tables bancs. Il y a deux lots. Il y a les tables bancs de la zone de Conakry et de la Basse Guinée qui sont en cours de livraison. Et puis, il y a les tables bancs pour l’intérieur du pays qu’on n’a pas encore commencé parce que c’est la procédure des marchés publics. C’est-à-dire, il faut obligatoirement trouver des entrepreneurs. C’est à la suite de tout cela qu’il est possible de livrer. A Conakry, on a commencé la livraison. On est autour de 35% du taux de livraison.

 

Interview réalisée par Abdoul Malick Diallo

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 669 91 93 06 

Créé le 27 janvier 2021 21:01

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes: , , ,

RAM

SONOCO

TOTAL

UNICEF

LONAGUI

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces