CNT : « Il n’y aura jamais entente entre les partis politiques… », prévient Aliou Condé

Aliou Condé

CONAKRY-Sur les 81 membres que compose le Conseil National de Transition (CNT, organe législatif), 15 places reviennent aux partis politiques. Comment répartir cette « broutille » entre 181 formations politiques ? Reçus mercredi dernier le Gouvernement pour une réunion d’information sur la question, les leaders des partis politiques sont sortis déçus de la rencontre.

Aliou Condé, un des vice-présidents de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) est l’un d’entre eux. Le Secrétaire Général du parti de Cellou Dalein Diallo, appelle le ministère de l’Administration du territoire à prendre ses responsabilités pour fixer des critères de répartition des quinze places. Interrogé par Africaguinee.com, prévient qu’il n’y aura jamais entente entre les partis politiques sur la répartition. Explication.  

« Comme vous le savez, c'est le département de l'administration du territoire et de la décentralisation qui est le ministère de tutelle des partis politiques. En répondant à son invitation (mercredi 10 novembre), on pensait que les cadres (du département) allaient venir avec des propositions. Je peux dédouaner le ministre qui est nouveau, mais les cadres de l'administration savent comment on a l'habitude de travailler sur ces questions, parce que ce n'est pas nouveau.

Nous avons eu les délégations spéciales ici, lorsqu'il fallait les meubler en 2015, c'est avec des critères qu'on l’avait fait. Toutes les décisions ne sont pas prises forcément par des organes étatiques. Pour les délégations spéciales par exemple, il y avait le comité de suivi. Les discussions avaient eu lieu à ce niveau. Les partis politiques membres du comité de suivi ainsi que d'autres, s'étaient retrouvés pour dialoguer afin qu'il y ait des critères objectifs.

Il ne faut pas perdre de vue que dès qu'on parle des partis Politiques, le premier critère, c'est d'abord la participation aux élections, le suffrage obtenu, c'est tout. Donc, c'est à partir de ça qu'on avait décidé des critères qui ont permis de désigner les membres de la délégation spéciale et faire le calcul conséquemment.

Quand il a été question de la représentation à la CENI, là aussi il y avait eu des critères qui avaient été fixés à l'Assemblée nationale. Les trois groupes parlementaires qui étaient là-bas ont discuté, on s'était mis d'accord et ç'avait fait l'objet d'une loi. C'est vrai qu'il y avait des mécontentements au niveau des partis qui n'avaient pas été pris, mais c'était obligatoire. Partout où on parle de critères, c'est discriminatoire. Ça veut dire que tout le monde ne peut pas être pris, c'est le cas aujourd'hui.

L'administration reconnait qu'il y a 181 partis politiques. Or, il y a 15 places à donner. Donc au maximum 15 partis. Mais sur quelle base ? Dès que vous mettez au maximum 15 partis, vous faites la différence entre 181 moins 15, combien ça va vous rester ? Tous ces partis-là sont à éliminer.

Il faut forcément, qu'avec la tutelle, (le ministère de l’administration du territoire) il y ait la discussion pour voir quel est l'élément déterminant qui puisse permettre de faire une meilleure représentativité. Et ça se fait avec le pouvoir public parce qu'il n'y a plus d'Assemblée Nationale ni comité de suivi.

Donc, ceci relève du rôle de l'État et non à un parti politique. Ils (membres de l'administration) ne doivent pas fuir leur responsabilité. Ils ont dit qu'il ne leur revient pas de faire des critères et ce n'est pas par tirage au sort qu'on va le faire parce que tous les partis politiques ne sont pas logés dans la même enseigne. Ce n'est pas possible.

Donc, voilà où il y a la difficulté parce qu'il n'y aura jamais d'entente. Il y en a qui disent qu'il faut aller par coalition. Mais si vous prenez une coalition de partis dont les membres ne sont jamais allés aux élections ou qui ont très peu participé au processus électoral, comme si c'était une dotation, ça ne pourra pas marcher. 

Donc, il faut forcément des critères. Et entre nous (partis politiques) on ne peut pas déterminés les critères et s'entendre. Il revient au pouvoir public de fixer les critères. C'est pourquoi mercredi dernier, j'étais particulièrement déçu. Je croyais que l'administration, en venant faire des discussions avec nous, allait venir avec des orientations dans ce sens.

Si vous l'avez constaté, il y avait beaucoup de partis politiques présents dont certains qui n'ont jamais participé à une élection, qu'on ne voyait d'ailleurs plus et qui sont venus participer, en pensant qu'ils peuvent avoir de la place. Surtout ceux qui n'ont jamais eu d'élus et qui veulent passer par cette méthode pour avoir de la place au sein du CNT. Même si c'est légitime, mais ce n'est pas légal. Si la répartition des quinze places doit se faire entre nous partis politiques, c'est impossible. Et quand on parle de partis politiques, le suffrage est le seul critère déterminent ».

A suivre…

 

Propos recueillis par Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 13 novembre 2021 10:21

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