Bras de fer junte-Forces vives : « il faut changer de stratégie…», dixit Mamadou Sylla

Mamadou Sylla, président de l'UDG

CONAKRY-Alors que le bras de fer entre les autorités de la transition et une frange de la classe politique s’enlise, Mamadou Sylla plaide pour un changement de stratégie. Le leader de l’Union Démocratique de Guinée (UDG) s’est aussi exprimé sur la récente ordonnance prise par le doyen des Juges du tribunal de première instance de Dixinn, levant le contrôle judiciaire qui pensait sur neuf dirigeants politiques. Ils sont inculpés en fin octobre 2022 pour des faits de « destruction de biens publics et privés, coups et blessures volontaires, participation délictueuse à un attroupement, outrage à Agent et complicité ».

AFRICAGUINEE.COM : Comment avez-vous accueilli la décision du doyen des Juges d’instruction du tribunal de première instance de Dixinn levant le contrôle judiciaire qui pesait sur vous ?

MAMADOU SYLLA : J’ai accueilli la nouvelle avec beaucoup de satisfactions. Parce que quand on met quelqu’un sous contrôle judiciaire, c’est comme s’il est à moitié en prison. Il ne peut pas se déplacer d’un point A vers un point B sans autorisation. Psychologiquement ça affecte le moral. C’est très difficile. Aujourd’hui, c’est chose faite, on peut s’en réjouir pour le moment. Mais nos passeports ne sont pas restitués d’abord. On reste sur nos gardes pendant le délai de cinq (5) jours.  Si le procureur ne fait pas appel contre l’ordonnance, en ce moment à partir de lundi, on peu avoir nos passeports. Mais entre-temps s’il fait appel, ça veut dire qu’on est parti encore. Mais on espère quand même que cette fois-ci, ils ne vont pas faire ça.

Selon vous est-ce que cette mainlevée de contrôle judiciaire va contribuer à décrisper la situation ?

Si on regarde la plateforme revendicative initiale, même lorsqu’on était au quatuor, je crois qu’il y a deux acquis importants. La libération des acteurs du FNDC et la levée des contrôles judiciaires. Maintenant, j’encourage à privilégier le dialogue. Parce qu’on a affaire avec des gens qui ont des fusils, ils ont les ressources économiques du pays…qu’est-ce qu’on peut faire contre eux ? Vous vous n’avez rien en main.  Ça fait presque deux ans, on est dans ce bras de fer. Je crois qu’à un moment donné, il faut réfléchir pour changer de stratégie au moins. C’est l’invite que je lance à tout le monde. Nous menons tous le même combat pour la démocratie et le retour rapide à l’ordre constitutionnel, la liberté d’expression. (…)

Les médias sont victimes de restriction de leur espace d’expression depuis quelques jours. Ils ont observé une journée sans presse le 23 mai. Quel message avez-vous à lancer à l’endroit des autorités ?

Aucun Etat dans n’a intérêt que la presse puisse avoir des problèmes. Dans la journée du mardi 23 mai, c’est tout le monde qui a ressenti les effets de la journée sans presse. On ne peut pas faire ça dans les autres pays comme la France, les USA parce que ça peut faire perdre tellement d’argent que ça peut créer des dégâts incommensurables au plan économique.

Il faut que les autorités actuelles réfléchissent beaucoup avant de prendre certaines décisions. Je lance un message d’apaisement. La tension qui est là aujourd’hui, ce sont les dirigeants actuels qui peuvent empêcher tout ça.  Donc, qu’ils acceptent que le dialogue soit vraiment inclusif entre tout le monde.  Quant à la presse, nous lui témoignons notre soutien et notre solidarité. Le 23 mai, moi c’est comme si j’étais dans un bâtiment sevré d’électricité. Donc, je crois que les autorités actuelles doivent trouver une solution définitive à ce problème.

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 25 mai 2023 19:13

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