Scandale en Égypte : Près de 300 étudiants guinéens « rayés » de la liste des boursiers…

CAIRE- C’est une situation qui suscite à la fois colère, indignation et incompréhension au sein de la communauté des étudiants boursiers guinéens en Égypte. Près de 300 étudiants ont été retirés de la liste des boursiers de l’État. Ils n’ont pas perçu la bourse d’entretien et la prime de vacances. La désillusion est à la hauteur de l’espoir qu’avait suscité l’annonce de la disponibilité de cette bourse qui avait longtemps tardé.

A l’ambassade de Guinée au Caire, ils sont 53 seulement à voir leurs noms sur la liste affichée sur place. Les autres très en colère soupçonnent le chargé d’affaires d’avoir omis volontairement leurs noms suite au mouvement de grève qu’ils ont organisé les mois passés pour réclamer le paiement des bourses. La tension monte sur place. Il y a quelques jours, un diplomate guinéen a été brièvement pris en « otage » par ces boursiers en colère. Parmi ces étudiants rayés ou omis, il y a des malades qui ne comptent que sur ce modique montant pour survivre.

Mamadou Mitty Barry, étudiant guinéen en Droit islamique à l’université De AL AZHAR du Caire comme tous les autres ne décolère pas suite à la privation de la bourse :

« Comme toujours, les bourses retardent, mais d’habitude à chaque fois qu’on paye, chacun reçoit ce qui lui revient de plein droit. Maintenant, nous vivons une nouvelle situation grave depuis l’arrivée de l’actuel chargé d’affaire Fodé Bangoura. Il œuvre à faire disparaitre les noms des étudiants pour la bourse. Il est le seul à gérer tout. Avant il y avait le chargé politique de l’éducation et le consul qui géraient les finances. C’était administrativement correcte, maintenant nous vivons autre chose. Le retrait des noms c’est tous les jours. Il fut un moment nous avons protesté contre la pratique. C’était une centaine seulement qu’on avait enlevé, après la protestation ils ont pris les noms des manifestants pour retirer encore.  Au paiement de la dernière bourse j’avais perçu, mais cette fois c’est seulement 53 étudiants qui ont perçu.

Imaginez parmi nous des étudiants malades, des gens nouvellement venus sans soutien sont privés. Ce qui fait mal un étudiant qui n’a aucun soutien dort avec l’espoir que demain il aura son argent, il vient on lui dit qu’il n’est pas prévu. Nous avons cette injustice, nous avons fait tous les recours. On vient à l’ambassade ils disent que c’est à Conakry, nous saisissons Conakry, Conakry souligne que l’ambassade a toute la situation. Nous avons même dépêché une délégation à Conakry, en vain. L’autre problème les primes de vacances de 2022 ne sont pas payées jusqu’à date, c’est pour 2023 qu’ils ont prévu de payer. Pourtant c’est le Caire qui paye les guinéens du Soudan, eux ils ont reçu pour 2022, mais en Égypte zéro franc encore, nous sommes confus. En juillet nous avons reçu nos bourses. Ce mois-ci je passe on me dit que mon nom ne figure plus. C’est difficile », déplore Mamadou Mitty Barry.

Abdoul Karim Soumah, est un autre étudiant guinéen au Caire. Ce dernier traine une maladie, ses pieds sont enflés depuis un an (image). Il cherche à rentrer en Guinée en vain pour ses soins à la pharmacopée. Son sort est triste :

« Je souffre vraiment ! Voyez mes pieds, je frôle l’amputation, mon école Al Azhar m’a soutenu vraiment mais ils ne connaissent rien sauf l’hôpital, maintenant je me rends compte il me faut des soins traditionnels au pays. J’ai effectué des démarches auprès de l’ambassade pour avoir un billet impossible pour le moment. Je souffre vraiment. Il fut un moment je ne pouvais pas m’arrêter. On m’a dit de m’adresser à OIM (organisation internationale pour les migrations) pour espérer un billet retour au pays, je veux un billet aller-retour après les soins je dois revenir continuer mes études. Voyez bien mes pieds.

Même au pays je n’ai pas les moyens de me traiter. J’ai posé toutes les doléances, ils me répondent que la caisse des étudiants ne fonctionne plus. L’affaire de l’OIM n’avance pas. Mes peids ne font qu’enfler. Même la communauté guinéenne est venue me rendre visite. Aidez-moi si vous pouvez. J’ai sollicité une lettre d’aide financière aussi auprès du ministère des affaires étrangères ; là aussi aucune garantie. On me dit quand j’écris ils peuvent transmettre la lettre. Je suis dans cette situation de blocage et la maladie ne fait que s’aggraver », explique Abdoul Karim Soumah en larmes.

Joint par Africaguinee.com, le chargé d’affaires de l’ambassade de Guinée au Caire, Fodé Bangoura décline toute responsabilité. Il indique que tout est géré au niveau du service national des bourses extérieures (SNABE) à Conakry.

« C’est une situation qui dépasse tout le monde finalement. Les primes de 2022 ne sont pas payées à date, l’ambassade n’a pas reçu ce montant dans son compte. Au lieu de payer les arriérés ; ils payent pour 2023. Ceci suscite beaucoup de bruits au sein des étudiants. Ils sont même venus à l’ambassade perturber le travail il y a 4 jours. Nous avons passé une semaine très tendue. Nous avons pu les calmer pour payer la bourse qui nous est parvenue exclusivement à ceux dont les noms figurent sur la liste. C’est vrai, beaucoup n’ont pas reçu pourtant ils sont en situation de classe. La procédure, nous recevons l’état de paiement avec les listes. Nous payons en fonction de ce que nous avons sous la main.

C’est l’État guinéen qui expédie à partir de Conakry. Tout étudiant qui arrive, il regarde la liste s’il voit son nom, son argent est là à défaut on ne peut rien. Ils commencent à crier en disant que c’est nous qui avons enlevé leurs noms alors que ce n’est pas nous. Le service national des bourses extérieures n’arrive pas à nous situer pour savoir pourquoi le nom de tel ou tel autre étudiant n’est plus sur la liste. Nous exécutons l’ordre venu de Conakry rien d’autre. Nous ne pouvons pas retenir l’argent de quelqu’un ici quel que soit notre mauvaise foi.

Quand j’ai pris service ici en 2022, le premier état de paiement que j’ai reçu, c’est pour 205 étudiants. Au deuxième paiement je vois une liste de 105, moins de 100 étudiants au départ, en 2023 je reçois une liste de 73 étudiants vers juillet. Cette fois je reçois pour 53 étudiants, je suis confus comme eux, on m’a pris en otage ici au moins pendant 4 heures, ils disent que je ne sors pas ; je suis resté jusqu’à 21 heures. Nous avons écrit au SNABE officiellement, aux affaires étrangères d’où nous relevons, au secrétariat de la présidence. Pour le retrait des noms, l’Égypte n’est pas seule ; mais pour les primes de 2022, toutes les autres ambassades ont reçu leur part, là c’est nous seulement qui sommes omis » précise Fodé Bangoura.

A suivre…

Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinee.com

Tel : (+224) 664 93 45 45

Créé le 18 septembre 2023 06:42

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