Guinée : Immersion dans le quotidien « insoutenable » des usagers de la route N’zérékoré-Diécké…

NZREKORE- Diécké est l’une des sous-préfectures de Yomou, dans la région administrative de Nzérékoré. Elle abrite la Société Guinéenne du Palmier à Huile et d’Hévéa (SOGUPAH), fleuron de l’industrie guinéenne, située à la frontière libérienne. Son importance est cruciale.

Mais de nos jours, les usagers de la route Diécké en provenance de Nzérékoré et vice-versa traversent assez de difficultés pour rallier l’une des deux localités. En cette période de grandes pluies, des dizaines de camions remplis de marchandises sont bloqués, dans la forêt 43. C’est un massif végétal dense qui couvre 43 kilomètres le long de la route. On y trouve sur place une longue file de véhicule. Le spectacle est saisissant. Un vrai purgatoire. Notre correspondant Paul Foromo Sakouvogui a partagé le quotidien des usagers de cette route. Reportage.

Paul Foromo Sakouvogui

On assiste dans certains cas à une stagnation des eaux pluviales qui entraîne une dégradation de la route. Sous l’effet du trafic très dense on y trouve des bourbiers. Pour parcourir cette distance de 64 kilomètres, les chauffeurs traversent un véritable cauchemar.  Certains ne trouvent même plus de quoi se nourrir à cause de la distance qui les sépare des lieux habités.

« Nos camions sont bloqués ici il y a de cela une semaine. Nous ne trouvons plus de quoi manger. Durant toute une semaine, nous sommes là en brousse. Et jusque maintenant, nous n’avons pas de solution par rapport au passage. Vous voyez le nombre de camions bloqués ici ? La souffrance est de trop », se lamente un maitre chauffeur.

Foromo Pascal Zogbélémou, élève de la terminale passe ses vacances auprès de son maitre pour aider ses parents dans sa prise en charge. Il a passé déjà 4 jours dans cette forêt avec son maitre. L’apprenant nous décrit une situation lamentable qu’il vit sur cette route.

Un camion embourbé

« Je suis élève de la terminale, je dois passer le Bac cette année. Mais comme ce sont les vacances, j’ai jugé nécessaire d’aider les parents. Mais vu l’état de la route, nous avons fait 4 jours ici. D’autres ont même fait une semaine. C’est tout un clavaire », témoigne le jeune élève.

De nos jours, certains conducteurs des véhicules de transport interurbain ont préféré garer, laissant place aux conducteurs de taxi-moto. Chose qui a provoqué une augmentation nette du transport autre fois limité 40.000Gnf par personne.

« J’ai payé 100.000Gnf de Diécké-Nzérékoré, à cause de l’état impraticable de la route. J’ai failli passer la nuit dans la forêt quand j’ai eu une panne sur la route’’, regrette M. Haba.

De leur côté, les conducteurs de taxi-moto rencontrés dans la circulation se lamentent du mauvais état de la route. Ils profitent de l’occasion pour interpeller le gouvernement de tout mettre en œuvre pour rétablir la circulation.

« De juin, jusqu’à nos jours, l’état de cette route est tellement dégradé qu’on ne peut pas croire. On a appris qu’il y a eu financement mais on ne comprend rien. Comme l’année là est presque passée, nous demandons à l’Etat de prendre toutes les dispositions pour arranger très bien cette route afin que nous soyons satisfaits. En 2019, la route était totalement gâtée. En 2020, comme le génie militaire était là, ils ont bien arrangé la route. Les deux années nous n’avons pas connu trop de problème. C’est en 2022 que les problèmes ont resurgi  », soutient Diallo Mamadou Saliou, conducteur, pratiquant la route Nzérékoré-Diécké.

« Nous souffrons trop là où nous sommes. Ils ont pris l’argent pour manger et ils ne veulent pas travailler. M. le Président, il faut leur dire d’arranger la route bien. C’est ce qui va nous arranger ainsi que le pays », plaide Jacques Théa, conducteur de taxi-moto en provenance de Diécké.

Sur la traversée, on trouve également des véhicules en panne avec des marchandises à bord en provenance de Nzérékoré pour rallier Diécké. C’est le cas de Lansana Doumbouya, chauffeur d’un kia-moteur en panne depuis 8h.

« Depuis 8h, nous sommes là. C’est mon disque qui a lâché. J’ai une pièce secours, donc je tente de remplacer celle qui est gâtée. Nous avons des marchandises diverses que nous transportons pour Diécké. Mais l’état de la route a des effets néfastes sur nos automobiles », explique Lansana Doumbouya.

Sur place, nous avons constaté la présence des machines des travaux publics. Mais aucune de ces engins de terrassement n’était en action pour soulager les usagers.

’Nous travaillons sur la route il y a trois ans. Les années passées nous avons travaillé, il y a deux saisons qui sont passées nous n’avons pas eu de problème ici. Mais cette année, nous n’avons pas pu finir, nous avons eu des problèmes puisque la pluie a commencé. La machine est tombée en panne cela fait déjà une semaine nous sommes là pour dépanner. Mais la machine là, ce n’est pas son moment de travail ça. Cette machine est un gradeur donc pour travailler pendant cette saison des pluies, ce ne serait pas facile’’, se défend Adama Fofana, conducteur de bataillon génie militaire.

Interrogé en cours de route, l’uns des entrepreneurs en charge de la réparation de la route n’a pas voulu faire assez de commentaire sur le sujet. Hors micro, il pointe du doigt l’humidité qui caractérise la forêt 43, surtout en cette période hivernale. Il faut préciser que ce tronçon impraticable est seulement distant de 64 km.

Jusqu’au moment où nous quittions les lieux, les usagers de la route Nzérékoré-Diécké vivaient encore cette grosse galère. En attendant que les autorités ne prennent des dispositions, ils seront obligés de garder leur mal en patience.

De retour de la Forêt 43

SAKOUVOGUI Paul Foromo

Correspondant régional d’Africaguinee.com

A Nzérékoré.

Tél : (00224) 628 80 17 43

Créé le 22 septembre 2023 12:44

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