Récupération des domaines de l’Etat : Fadima Diawara, 80 ans, pique une crise et meurt suite au marquage de sa maison

CONAKRY- C’est le choc et la consternation dans la famille Kourouma, domiciliée au quartier Cameroun, commune de Dixinn, dans la proche banlieue de Conakry. Suite à l’annonce de la reprise des opérations de récupération des domaines immobiliers de l’Etat par le CNRD, des agents de la direction du patrimoine bâti ont investi les quartiers concernés par cette première vague (Camayenne, Cameroun) pour mettre des croix sur des bâtiments.

Selon le communiqué du CNRD (comité national du rassemblement pour le développement) lu en début de semaine, les occupants des cités de Cameroun et de Camayenne, dans la commune de Dixinn, sont sommés de libérer les bâtiments au plus tard le dimanche 25 décembre 2022 à minuit.

C’est en exécution de cette décision que des agents ont débarqué dans les quartiers sus-cités, ce mercredi 14 décembre dans la soirée.

Arrivé au quartier Cameroun, ils ont commencé les opérations de marquage des maisons devant être libérées. Fadima Diawara, 80 ans, n’a pas pu encaisser le coup. Elle a piqué une crise et en est décédée après que sa maison ait été marquée par des gens du patrimoine bâti public, selon les témoignages recueillis ce jeudi 15 décembre 2022 par Africaguinee.com.

 L’équipe était accompagnée par des hommes en uniforme, selon les mêmes sources. L'acte s'est passé ce mercredi, aux environs 18 heures. Aboubacar Kourouma explique les circonstances dans lesquelles il a perdu sa mère.

"C’est hier, aux environs 18 heures que les gens du patrimoine bâti public, accompagné par des hommes en uniforme sont venus mettre des croix sur nos maisons. Après leur départ, ma mère est sortie pour demander pourquoi ils ont mis des croix sur les maisons.

On lui a dit c'est l'Etat qui veut récupérer les lieux directement. Elle a crié fort en disant euh eh mon Dieu. Après, elle est tombée. Les gens qui étaient là sont venus la secourir. Elle a été prise pour l’évacuer à l'hôpital. Mais malheureusement, elle est décédée en cours de route", explique M. Kourouma.

« Avant de sortir pour aller au travail hier matin, ma mère m’avait témoigné toute son affection en me disant : mon fils je t'aime beaucoup. Grâce à toi, je suis dans de bonnes mains », ajoute-t-il sous le choc.

L’octogénaire a été inhumée ce jeudi 15 décembre 2022 aux environs de 14 heures au cimetière de Cameroun.

Mamadou Yaya Bah

Pour Africaguinee.com