Pont sur le fleuve Milo à Kankan : un ouvrage en péril face aux défis du temps et des activités humaines….

Construit il y a plusieurs décennies, le pont sur le fleuve Milo à Kankan, était un symbole de développement et de connexion. Hélas il est aujourd’hui en proie à une dégradation assez poussée. Assez fissurés, ses piliers témoignent de l’état critique de l’ouvrage. L’eau a érodé de nombreuses parties de la fondation, la rendant de plus en plus moins solide et rendant la sécurité des usagers inquiétante.

« Aujourd’hui, il faut dire la vérité : le pont est considérablement dégradé. Avec ces engins lourds qui y passent régulièrement, sa durée de vie est réellement compromise. Les piliers sont pratiquement endommagés. Nous qui utilisons ce pont savons pertinemment que la situation est critique. C’est le moment de lancer une alerte avant qu’il ne soit trop tard. Une rénovation totale de ce pont est impérative, car il est vraiment en très mauvais état », alerte Moussa Camara, un usager.

À ces problèmes structurels s’ajoute une situation sociale préoccupante. En effet, les abords du pont sont devenus un lieu de rassemblement pour des présumés trafiquants de drogue, qui opèrent en toute impunité. Cette présence illicite contribue à l’insécurité dans la zone, décourageant les riverains et les usagers de fréquenter cet endroit autrefois animé.

La situation s’est encore aggravée avec le passage répété des engins lourds dans le cadre de la réalisation du projet Simandou, gigantesque projet minier de tous les espoirs. Ces convois, bien que nécessaires pour le développement économique, exercent une pression supplémentaire sur le pont déjà fragile. Les habitants et les usagers de la forêt environnante se plaignent de l’accélération de la dégradation de l’ouvrage, qui semble s’enfoncer davantage dans un état de décrépitude.

Agir pendant qu’il est encore temps

Alpha Kabinet Condé, résidant au quartier Kankan-Koura, explique :  « J’habite au quartier Kankan-Koura, derrière le pont Milo. Ici, tous les matériaux transportés par des engins très lourds y passent. La capacité du pont n’est plus adaptée à cette situation. Tous les véhicules reliant la Guinée forestière à la Côte d’Ivoire empruntent ce pont. C’est le moment idéal de se pencher sur la réhabilitation de ce pont avant qu’il ne soit trop tard. S’il venait à se détériorer, la Haute-Guinée serait coupée de la forêt, une situation que nous ne souhaitons absolument pas. »

Face à cette situation, des citoyens s’indignent et interpellent les autorités. Ils réclament des mesures urgentes pour sécuriser les alentours du pont et prévenir une catastrophe potentielle. Pour eux, il est impératif que des travaux de réhabilitation soient entrepris sans délai, afin de garantir la sécurité des populations et de préserver cet axe vital pour l’économie locale.

« Je demande au président Mamadi Doumbouya de penser à la rénovation ou à la reconstruction totale de ce pont. Il se dégrade de plus en plus, et il est impératif d’agir. Les personnes de bonne volonté doivent également jouer un rôle crucial dans cette initiative » ajoute Mory Diallo.

Le pont sur le fleuve Milo, autrefois fierté de la région, est aujourd’hui le reflet d’une infrastructure mise à rude épreuve. Sa restauration ne serait pas seulement un acte préventif, ce serait une autre preuve de l’engagement des autorités pour le développement durable et la sécurité des citoyens.

Les appels se multiplient pour que des actions concrètes soient engagées avant qu’il ne soit trop tard.

Facély Sanoh

Correspondant régional d’Africaguinee.com

A Kankan