Mory Condé affiche la fermeté : « Les partis politiques auront le choix entre exister en tant que Partis ou…en tant que groupements informels»

Mory Condé, ministre de l'Administration du territoire et de la décentralisation

CONAKRY-Le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation affiche la fermeté face aux partis politiques récalcitrants. Dans une interview accordée à Africaguinee.com, Mory Condé a averti que son département sera « sans état d’âme », dans la conduite du processus engagé pour assainir le fichier des partis politiques. Alors que certaines formations politiques commencent déjà à fulminer, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation reste droit dans ses bottes. Selon lui, les partis politiques qui sont en « porte-à-faux » avec la législation ont jusqu’au 17 juillet, délai de rigueur, pour répondre à l’invitation de son département. Passé ce délai, ses services seront dans l’obligation d’appliquer la loi dans toute sa rigueur. Entretien exclusif !!!

AFRICAGUINEE.COM : Les travaux effectués dans le cadre de la mise à jour du fichier des partis politiques révèlent de nombreuses anomalies. Qu’est-ce qui a prévalu à cet exercice ?

MORY CONDÉ : Lorsque nous avons fait passer le communiqué pour informer que les cadres du ministère de l’administration du territoire et la décentralisation à travers la direction nationale des affaires politiques et administration électorales allaient effectuer une mission d’évaluation aux sièges des formations politiques, à un moment donné nous nous sommes rendus compte que beaucoup de partis qui n’existent presque de nom se sont précipités pour accrocher leur effigie sur certaines villas ou des endroits, pour dire que c’est leur siège. On a demandé aux équipes de consacrer ce temps-là à d’autres travaux en attendant et de reprendre un peu plus tard. Ce qui fait qu’au mois de mai, les équipes se sont déployées sur le terrain, et sur la base des informations collectées, c’est ce préliminaire que nous avons communiqué le contenu au peuple de Guinée. Le travail continue.

Sur les 187 partis agréés, vous révélez qu’il y a 44 qui sont sans adresses. Quel sort leur sera-t-il réservé ?

Sur le communiqué, il y a un deadline qui a été donné. On a été très clair. Nous avons invité ces partis qui doivent régulariser leur situation, de passer à la direction nationale des affaires politiques et administrations électorales afin de pouvoir fournir les informations pouvant permettre à nos services de les identifier, désormais de pouvoir faire des interactions avec eux. Maintenant passé ce délai, nous serons dans l’obligation d’appliquer la loi dans toute sa rigueur.

Vous dites également qu’il y a une catégorie (11 partis politiques) classée dans le groupe des partis en contentieux. Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ?

En fait, il y a eu des pratiques dans ce pays depuis un certain moment qu’on essaie de revoir. Mais on ne peut pas vouloir sanctionner des gens lorsque l’Etat même n’a pas été là au moment pour pouvoir faire ce qu’il devrait en tant qu’entité de régulation de contrôle et d’appui. Normalement les partis politiques, les organisations de la société civile, lorsqu’ils doivent organiser leur congrès ou assemblé élective, c’est le ministère de l’administration du territoire qui doit officier. Et, les procès-verbaux (PV) sont automatiquement annexés au dossier du parti en question dans les archives du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation et dans les archives du Secrétariat général du gouvernement mais également au centre national des archives.

Aujourd’hui nous avons des partis où les responsables, à un moment donné sont décédés ; deux groupes ou deux factions au sein de ces partis se sont créés et se tiraillent de la paternité du parti. Donc, ces 11 (onze) partis en contentieux vont être invités à organiser des congrès que nous allons officier. Et, sur la base que les militants de ces partis vont décider, ça permettra de donner des directions à ces partis.  Notre volonté ce n’est pas de faire disparaitre un parti, mais plutôt d’accompagner les partis qui existent afin d’améliorer leur fonctionnement au service de leurs militants qui croient en eux.

Mais nous avons aussi l’obligation de faire respecter la loi à tous les niveaux. La loi dit que c’est les partis politiques qui concourent à la magistrature suprême et aux autres postes électifs. Mais on ne  peut pas prétendre vouloir diriger un pays, une Assemblée nationale lorsque nous-même on a du mal à nous entendre au sein de notre propre parti, ou observer une certaine gouvernance au sein du parti.

Ces missions qui sont passées lors de cette première étape consistent d’abord à faire une sorte de revue documentaire de l’ensemble des partis et après les autres aspects liés leur fonctionnement, à savoir les questions de finances, de gouvernances…tout cela sera abordé lors de la seconde phase de la mission. Ces onze partis en contentieux sont aussi invités. Maintenant chaque camp de ces partis va nous fournir des éléments dont ils disposent qui fondent ce qu’ils appellent responsabilité au sein du parti. Sur la base de cela, nous allons prendre les dispositions qui devront être conformes à la législation en vigueur.

Les autres partis qui ont des adresses erronées ou sans adresses, ils viendront nous dire les adresses possibles, nos équipes iront à leur siège pour faire la collecte des données et nous remonter. Ceux qui se sont obstinés à refuser de recevoir nos équipes, eux aussi sont également invités à passer devant nous avant le 17 juillet. Et à l’issue de cette rencontre, cela nous permettra d’établir un calendrier de visite à leur siège. Passé ce délai, nous serons dans l’obligation d’appliquer la loi dans toute sa rigueur.

Que prévoit la loi dans ces circonstances ?

C’est très basique. Nous sommes dans un pays qui ne peut pas vouloir de quelque chose et son contraire. Les partis politiques sont faits pour participer aux élections. Tu ne peux pas vouloir refuser à l’autorité administrative qui te donne l’autorisation d’exister de ne pas regarder quel est le fondement de ton entité. Donc, ces partis qui ont refusé de recevoir nos équipes ou ces partis sans s’adresses, passé le délai, les différentes sanctions prévues en la matière à savoir : la suspension des activités du parti, la suspension de l’agrément, le retrait de l’agrément ou la prononciation de la nullité de l’agrément, ces sanctions vont se suivre de façon graduelle.

Cela se fera sans état d’âme. On ne peut pas vouloir diriger un pays et aller à l’encontre des lois. Même si certains ont déjà commencé à dire qu’ils n’ont pas été visités, et ce que le ministre dit il n’en sont pas d’accord…mais ils ont quand-même jusqu’au 17. Passé ce délai, ceux qui ne se présenteront pas feront face à la loi.

Vous parlez de refus mais il y en a des partis comme le RPG arc-en-ciel qui parlent d’accusations. Que répondez-vous ?

Je ne vais pas commenter des communications d’un parti où les responsables ont du mal même à s’assumer pour signer un simple courrier. Le document que j’ai fait diffuser, c’est mentionné Ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Mais le document que le RPG arc-en-ciel est-ce que vous avez vu une signature ? N’importe quelle personne peut faire un document volant comme ça. On attend la date butoir et après on verra bien.

Quelle sera la prochaine étape ? 

La direction nationale des affaires politiques et administrations électorales va continuer son travail de visite et de collecte de données et d’appui aux partis politiques. C’est un processus qui doit se faire à tout moment. Malheureusement durant les dix, quinze dernières cela n’a jamais été fait, c’est pourquoi ça apparait comme une nouveauté. Sion c’est un travail que le ministère de Ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation doit faire le jour au jour, voir les aspects qui ne sont pas bien faits, leur apporter l’assistance nécessaire pour que ces partis puissent bien faire les choses etc. Maintenant, ceux qui vont penser qu’ils ne devront pas être soumis à aucune règle ou loi, ils vont faire le choix entre exister en tant que partis politiques ou exister en tant que groupements informels.

Interview réalisée par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Créé le 8 juillet 2023 13:08

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