Lutte contre la traite des personnes : Les Cellules TEH de la Guinée, du Togo et de la Côte d’Ivoire se penchent sur le fléau lors d’un atelier régional à Conakry

CONAKRY- Du 13 au 14 juin 2023, la capitale guinéenne, Conakry a abrité une rencontre sous régionale de haut niveau axée sur la lutte contre la traite des personnes. Ce rendez-vous majeur s’inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’Appui à la lutte contre la traite des personnes dans les pays du Golfe de Guinée, financé par l’Union européenne et la France.


Cet atelier sous-régional a regroupé de hauts cadres des ministères en charge de la Justice de trois pays ouest-africains pour discuter des défis et des opportunités pouvant concourir à mettre fin à la traite des personnes en mettant en évidence le rôle des cellules d’appui à la lutte contre la traite des personnes intégrées au sein des Ministères en charge de la Justice de ces trois pays. Une autre forme de violation des droits de l’homme qui affecte des millions de personnes à travers le monde et dans leurs pays en particulier.

La rencontre qui s’est tenue dans un complexe hôtelier de la capitale guinéenne vise à renforcer la coopération sous régionale de la lutte contre la traite des personnes entre ces trois pays (La Guinée, le Togo et la Côte d’Ivoire), à travers un échange d’expériences entre les cellules d’appui à la lutte contre ce phénomène, au sein des ministères en charge de la Justice. Cette initiative permettra d’améliorer les efforts de prévention, de répression et de coordination nationale et sous régionale.

« Le projet vise depuis le début, à faciliter les coopérations régionales. Il a été souligné l’importance d’avoir une cellule dédiée à la lutte contre la traite des personnes au niveau des ministères de la justice des différents pays pour faciliter les décisions de justice, les suivis des dossiers de traite des personnes, collecter et analyser des données judiciaires en lien avec la Traite des personnes, Grâce à ce projet, on a pu créer deux cellules auprès du ministère de la justice en Guinée notamment et en Côte d’Ivoire. Le Togo a été le premier qui a avait fait ce type d’organisation. Donc, on a bien pensé de réunir les trois premières cellules de l’Afrique de l’Ouest pour échanger« , explique Alexandro Rabbiosi, chef du projet d’appui à la lutte contre la traite des personnes pour Expertise France, financé par l’union européenne.

Il estime que les travaux ont fourni des lignes directrices. Pour les prochaines étapes, ajoute-t-il, il s’agira de se préparer pour être présent aux rendez-vous régionaux organisés par la CEDEAO. Ce sera une occasion de donner un appui à cette dynamique d’échanges et de partages. Ensuite, des formations continues des magistrats des parquets dans ces pays pour considérer la traite des personnes comme un fléau qu’il faut combattre parce qu’il y a des enjeux stratégiques, humains, sous sécuritaires, politiques et économiques.

Selon le coordinateur de la cellule d’appui de lutte contre la traite des personnes au sein du ministère de la justice guinéenne, cette rencontre a été une grande satisfaction, surtout pour la Guinée, d’avoir abrité une première réunion de ce genre.

« Il faut préciser que depuis que les cellules de lutte contre la traite des personnes ont été créées au sein des ministères de la justice, chaque cellule a travaillé en vase clos. Ça sera donc la première fois que ces cellules des trois pays se retrouvent ensemble pour échanger leurs expériences et projeter des actions de collaboration. Durant ces deux jours, nous avons échangé sur les questions de traite. Chacun dans son pays, a des spécificités qu’il a exprimés ici.

Les attentes du ministère de la justice guinéenne, c’est d’avoir renforcé ses capacités à lutter sur le plan judiciaire les questions de traite. Vous savez, la traite c’est une chaine qui a plusieurs maillons. Il y a le maillon de la prévention, de la protection et de la sanction. Alors, le ministère de la justice veille à travers les juridictions à la sanction aux dérives dans le cadre de l’accomplissement des infractions de traite« , a indiqué Abdoulaye Baldé, conseiller principal du ministre de la justice et des Droits de l’homme de Guinée.

Le département de la justice s’emploie à renforcer les capacités des magistrats à comprendre réellement le phénomène de la traite, a déclaré la secrétaire générale dudit ministère.

« Personne ne peut tout faire à la fois. Chacun est fort de quelque chose, mais faible d’un autre côté. Alors nous, nous avons reçu de l’expérience par exemple de la Côte d’Ivoire, d’avoir à pouvoir identifier les différentes chaînes et les différents maillons d’implication des autorités au niveau des questions de traite. Nous avons aussi le Togo. Toute cette somme d’expériences permettra de mieux orienter les activités au niveau du département central que la lutte contre les infractions de traite soit accrue », a souligné madame Irène Marie Hadjimalis.  Elle s’est réjouie de la réussite de cet évènement.

La rencontre a favorisé un « donner et recevoir », témoigne la coordinatrice des acteurs de la Côte d’Ivoire.

« Je voudrais saluer la tenue de cet atelier d’échanges de donner et de recevoir entre pays qui partagent des réalités identiques. Il était bon que nous puissions nous rencontrer pour échanger sur nos bonnes pratiques, les aumôniers et voir dans quel cadre nous pouvons améliorer notre coopération surtout en matière judiciaire. Ce qu’on traite ici, c’est le phénomène infractionnel de la traite des personnes qui est une infraction qui a souvent un caractère transnational et de la criminalité organisée, qui requiert une forte mobilisation des autorités qui ont la charge de lutter contre ces fléaux« , a exprimé Saboré Kourouma, magistrate ivoirienne au ministère de la justice et des Droits de l’homme de Côte d’Ivoire en charge des affaires pénales.

Même son de cloche chez M. Adekwa, magistrat togolais. « Je tiens à remercier les autorités guinéennes qui ont eu la gentillesse de nous convier à cet atelier de partage et aussi à notre partenaire technique Expertise France qui a appuyé cette organisation. Nous avons eu à échanger de bonnes pratiques entre nous. C’est vrai que le Togo a la cellule la plus vieille, mais vous conviendrez avec nous que, quand quelqu’un crée une cellule après vous, que ces personnes puissent avoir des trouvailles plus nouvelles et qu’avec cette logique, nous avons pu tirer profit de ce que les deux cellules sœurs à savoir celle de la Côte d’Ivoire et de la Guinée, a de nouveau dans leur structure. Nous avons où capitaliser cela et nous allons en tirer profit. Nous allons partir avec ça« , s’est également réjoui le magistrat togolais et président de la cellule anti-traite du ministère de la justice du Togo.

En termes de résultats, la rencontre de Conakry a permis entre autres de capitaliser les bonnes pratiques pour rendre performant les systèmes judiciaires nationaux de lutte contre la traite des personnes, développer de nouvelles stratégies nationales de coordination entre les cellules et les comités nationaux dans la promotion et la protection des droits des victimes de traite des personnes durant la phase judiciaire, renforcer la collaboration de l’action des ministères de la justice de la Guinée, de la Côte d’Ivoire et du Togo dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes au niveau sous régional.

Dansa Camara DC 

Pour Africaguinee.com

Créé le mercredi 21 juin 2023 9:06

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