Le père d’Alhassane Barry confie: « Mon fils mémorisait le coran, je ne pardonnerai jamais ses tueurs… »

Thierno Sarifou Barry

CONAKRY-Le père d’Alhassane Barry, l’écolier tué par balle ce mardi 21 juillet 2020 dans le quartier Dar-es-salam est sous le choc. Ce n’est pas la première fois qu’il perd un de ses fils dans des circonstances tragiques. Le grand-frère d’Alhassane est mort suite à la bousculade survenue à la plage de Rogbané à Taouya en 2014. Dans la famille mortuaire, l'émotion est grande. Interrogé par la rédaction d’Africaguinee.com, Thierno Sarifou Barry confie son fils qui vient d’être assassiné mémorisait le coran en même temps étudiait à l’école française.

« Il n’était même pas dans la rue lors qu’ils ont tiré sur lui. C’est dans le quartier que les forces de l’ordre l’ont rencontré et tiré sur lui. Il n’y avait même pas de manifestation. Ce sont eux qui sont rentrés dans le quartier pour tirer sur lui, juste pour tuer les gens qu’ils veulent éliminer.Je suis allé voir son corps à l’hôpital, j’ai trouvé que la balle est rentrée dans sa tête et ressortie de l’autre côté.C’est comme ça s’est passé », a expliqué le père de la victime avant de raconter la vie d’Alhassane Barry.

« Alhassane Barry est né ici. C’est mon fils, je l’ai élevé jusqu’à ce qu’il est devenu grand. Je l’ai inscrit à l’école coranique et française.Il était en train de mémoriser le coran aussi. Cette année il devait faire le brevet mais puisque nous sommes dans une situation de crise sanitaire liée à la maladie du coronavirus, il ne partait pas chez leur maitre coranique là où il mémorisait le coran. Et lorsqu’ils ont repris les cours, j’ai payé un mois de scolarité pour chacun d’eux. Ils ont commencé la révision. Parfois quand ils partent le matin, c’est le soir à 18h qu’ils reviennent à la maison.En réalité, hier c’est moi qui les avais réveillés le matin pour leur dire d’aller à l’école. Ils sont allés et restés jusqu’à la fin des cours.

Quand leur Directeur a su qu’il y avait des mouvements dans le quartier, il ne les a pas retenus longtemps à l’école. Il les a libérés très tôt pour qu’ils reviennent à la maison. J’ai moi-même appelé le Directeur pour lui demander, il m’a dit qu’il a libéré les enfants. Après j’ai rappelé sa maman pour lui demandé et elle m’a dit que les enfants ne sont pas rentrés. C’est  entretemps que d’autres personnes m’ont rappelé pour m’informer qu’ils ont tiré sur l’un de mes enfants jumeaux. J’ai demandé lequel ?Ils m’ont dit celui qui a le numéro Arreba (MTN ndlr). Ensuite j’ai appelé le numéro et on m’a dit qu’il a été fusillé au niveau de la tête et le corps se trouve à l’hôpital Sino-guinéen.

Alhasane Barry est un enfant très poli, nous vivons ensemble ici franchement nous vivions dans la bonne convivialité, comme il faut dans une famille. Chaque soir sa maman lui donne du thé pour qu’il nous prépare. C’est ici qu’on a l’habitude de veiller tous les jours jusqu’à tard la nuit. Il étudie le Coran en même temps il parts à l’école. Chaque jour lui et les autres vont lire le Coran et réviser leurs cours avant de faire autres choses », explique Thierno Sarifou Barry.

Encore sous le choc, il déclare qu’il ne pardonnera jamais les responsables de la mort de son fils. D’après lui, il pouvait pardonner mais à une condition.

« Pour ceux qui l’ont tué je ne les pardonnerai jamais. Si c’était involontaire j’allais pardonner sans réserve mais ils ont visé sa tête cela veut dire que c’était prémédité donc c’était leur travail. Et pourtant leur devoir c’est de nous protéger mais vous voyez comment ils nous protègent. Moi je ne peux rien. Mais le Tout Puissant Allah est capable de tout, que Dieu les paye ce qu’ils ont fait », s’exclame-t-il.

 « Franchement tout mon espoir portait sur mes deux fils jumeaux plus leur grand frère qui n’est pas là. Parce que j’avais perdu leur grand frère direct aussi lors de la bousculade qui avait eu lieu l’autre fois à Rogbanè de Taouyah. Et hier encore ils ont ôté la vie d’Alhassane. Maintenant il ne me reste qu’Alseiny, son grand frère et une petite fille. Je rappelle également aussi que ce n’est pas la première fois que les forces de l’ordre tuent dans ma famille, il y a un peu longtemps ils avaient tiré aussi sur mon jeune frère qui vivait avec nous ici de nom de Mamadou Dalaba. Ils ont bousculé jusqu’à sa mort, ils ont tiré sur mon jeune frère et ils ont tué Alhassane encore hier comme pour dire que leur travail ce n’est pas de nous protéger mais c’est de nous tuer », fustige-t-il.

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 666 134 023

Créé le 22 juillet 2020 17:35

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