Le calvaire des usagers de la route de Beyla-Kankan : « Nous souffrons trop…nous demandons à colonel Doumbouya d’intervenir»

KEROUANE- Les jours se suivent et se ressemblent pour usagers de certaines routes de l’intérieur du pays. Le calvaire est indescriptible voire même insoutenable ! Plusieurs routes qui relient les préfectures affichent un état de dégradation très poussée.  Récemment coupée par l’affaissement d’un pont qui date de l’époque coloniale, la route nationale N°2 située entre Beyla-Kérouané reste toujours impraticable malgré quelques efforts consentis pour rétablir la circulation.

Dans la sous-préfecture de Konsankoro relevant de la préfecture de Kérouané, des dizaines de véhicules sont bloqués depuis plusieurs jours, faute de passage. Sur cet axe routier, la boue a envahi la chaussée. Depuis plus de 4 jours, certains camions sont bloqués là, remplis de marchandises qui pourrissent au grand dam des chauffeurs et commerçants. Le correspondant régional d’Africaguinee.com basé à Nzérékoré a partagé leur quotidien. Reportage.

Sur ce tronçon distant de moins de 400km, la souffrance des usages est visiblement à son comble. On y trouve plusieurs véhicules de transport interurbain mais également des gros camions embourbés, dans la boue. Au micro d’Africaguinee.com, les chauffeurs ne cachent pas leur amertume et interpellent l’autorité et particulièrement le président de la transition.

« Depuis avant-hier (dimanche) nous avons bougé à Nzérékoré, c’est le troisième jour depuis que nous sommes là, bloqués. De Nzérékoré à Kankan, ça ne fait même pas 400km, nous avons d’abord fait 3 jours sur la route, nous ne sommes même pas arrivés à Kérouané encore. Nous demandons à l’Etat de nous venir en aide. Puisque si nous terminons le reste de la journée d’aujourd’hui ici et la nuit, ce n’est pas bon pour nous. Les marchandises vont pourrir », se lamente Mory Baba, chauffeur de gros camion.

« Nous sommes trop fatigués sur cette route. D’ici Kérouané c’est du véritable calvaire. Nous avons bougé depuis lundi, jusqu’aujourd’hui jeudi nous sommes ici. Il y a de cela 4 jours que nous sommes bloqué-là. Je suis chauffeur de gros camion et je transporte de l’avocat, de l’arachide, du taro et beaucoup d’autres denrées. Il y a plusieurs femmes commerçantes qui sont assises actuellement et qui ne font rien à cause de l’état de cette route. Nous demandons au gouvernement de penser à nous et à cette route. Tout le monde souffre sur ce tronçon », lance Youssouf Doumbouya, conducteur d’un gros porteur.

Ousmane Camara traverse le même calvaire. Exaspéré par cette situation, il invite le président de la transition à agir.

« Depuis le lundi, nous sommes là, le tronçon est très difficile à traverser. Nous avons fait lundi, mardi, mercredi et aujourd’hui c’est jeudi. Nous avons des marchandises comme l’oignon, s’il fait 4 jours dans le véhicule, ça pourrit et le propriétaire nous demande de lui payer. Des fois le peu d’intérêt que nous cherchons, impossible de l’avoir. Je demande au président colonel Mamadi Doumbouya de nous venir en aide. Si nous prenons de Kérouané jusqu’à Damaro carrefour, la route est impraticable. Nous demandons à l’autorité de nous aider, même si la route n’est pas goudronnée, mais ils n’ont qu’à nous aider à faire du reprofilage », demande Camara Ousmane, transporteur Kankan, Kérouané, Sarankoroni.

Mère de famille, cette dame interpelle l’autorité : « Toutes les marchandises que nous achetons se gâtent en cours de route. Nous sommes des mères et nous nous battons pour nos familles. S’ils n’ont pas pitié de nous les femmes, c’est difficile, les enfants souffrent à la maison, ce n’est pas facile », explique-t-elle.

Mariame Haba, fonctionnaire à Moribadou, est aussi bloquée sur ce tronçon alors qu’elle se rend à Siguiri dans le cadre d’une mission. Cependant, elle a déjà consommé les 2 jours sur la route entre Beyla-Kérouané. Sa mission risque d’être avortée à cause de l’état de la route.

« Je suis maitre ferrailleur. Je viens de Moribadou pour le service. C’est 3 jours qu’on m’a accordé, mais nous avons déjà passé 2 jours en cours de route, il n’y a pas de passage. Ma mission ne pourra pas avoir lieu à cause de la route là. Ce que nous disons au président Doumbouya, c’est de nous aider à réparer cette route. Nous souffrons trop. Il y a beaucoup de camions remplis de marchandises dont les produits sont en train de se gâter tel que les piments. Ça engendre beaucoup de dette aux femmes, ils n’ont qu’à nous aider’’, lance Mariame Haba en partance pour Siguiri.

Sur place, avoir à manger est un autre problème auquel sont confrontés les usagers. Selon nos informations, certains habitants de Konsankoro, la sous-préfecture où est située le point noir profite de cette situation pour accroitre leur revenu.

« Ici à Konsankoro la vie est trop chère et nous en souffrons. Un seul concombre, on nous revend à 5000fg. La faim risque de nous tuer sur cette route. Moi je quitte Nzérékoré pour aller à Mandiana mais il y a de cela 3 jours que nous sommes-là », témoigne Amadou Sidibé, chauffeur de gros camion.

Au moment où nous quittions les lieux, une machine était déployée sur le premier point noir pour dégager la boue qui envahissait la route. Les citoyens quant à eux demandent le reprofilage du tronçon à défaut du bitume pour éviter les mêmes calvaires toutes les saisons hivernales.

A suivre…

De retour de Konsankoro,

SAKOUVOGUI Paul Foromo

Pour Africaguinee.com

Tél. (00224) 628 80 17 43

Créé le 11 octobre 2023 12:17

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