Labé : Des citoyens dans la crainte d’une autre crise

LABÉ- Des stations-services renouent avec les longues files d’attente à Labé pour se procurer du carburant à dominance essence. Malgré l’arrivée de deux pétroliers à Conakry, certains craignent toujours une nouvelle crise de carburant. Dans la ville de Karamoko Alpha, de nombreuses citernes transitent la région pour aller s’approvisionner en carburant au Sénégal voisin. Ce qui renforce le doute chez plusieurs consommateurs.

Dans cette situation de confusion, certains automobilistes convergent vers les stations-services pour faire le plein du réservoir. Chez certains, l’inquiétude est grande a constaté Africaguinee.com, à travers un de ses journalistes basé dans la Région.

Mamadou Pathé Diallo, mécanicien de son état est propriétaire d’un garage situé au bord de la route internationale Numéro 5 Labé-Dakar. Il observe tous les jours l’alignement des citernes en direction du Sénégal. Une situation qui ne le rassure pas du tout:

« On nous disait que la crise prenait fin le 14 janvier 2024. C’est vrai que les jours qui ont suivi le soulagement était là. Mais depuis quelques jours il y a beaucoup plus de gasoil que d’essence. On assiste à des heures de pompage jusqu’à tard dans la nuit. Ensuite, tout le monde a cru à l’arrivée d’un bateau à Conakry malheureusement cela n’a pas mis fin au voyage des citernes vers le Sénégal. Tout ça m’inquiète et quand je fais le tour de certaines stations, je constate que sur trois, il n’y a qu’une qui sert de l’essence, les autres n’ont que du gasoil », explique ce maître-mécanicien.

Ce dimanche  matin plusieurs citernes vides étaient stationnées près de l’espace Enco5 en direction du Sénégal. Un apprenti chauffeur nous confie qu’ils doivent partir au Sénégal pour s’approvisionner en carburant :

« Nous partons au Sénégal prendre le carburant. C’est d’autres véhicules que nous attendons, ceux-ci sont entre Mamou et Labé. C’est le groupe-là qui part, un autre est rentré la semaine dernière », confie le jeune hors micro.

Ce matin, sur la ligne Labé centre-ville et le camp Elhadj Oumar Tall un trajet de 7 km, seulement 2 Stations servent d’essence avec des files d’attentes. Moumini Barry est enseignant de profession. Alors qu’il n’avait aucun programme de carburer son engin, vue l’engouement devant les stations-services, il a décidé de rejoindre les files d’attente :

« Comme j’ai vu les gens faire la queue devant les stations-services, ça m’a donné l’idée de prendre un peu de réserve parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver demain encore. A la prèmière crise, j’avoue que j’avais souffert faute de carburant. Maintenant je me sers un peu comme réserve », explique l’enseignant.

Depuis la reprise de la desserte en carburant après l’incendie dévastateur au dépôt national d’hydrocarbures au mois de décembre 2023, les heures de pompage sont exigées encore par la SONAP (Société Nationale des Pétroles). A Labé, c’est de 8heures à 18h avec des pauses en mi-journée. Les gérants se conforment mais avec peine:

« Nous n’avons pas le choix que de suivre les heures imposées par la SONAP, mais la logique voudrait qu’on nous laisse liquider tout ce qu’on a sous la main et attendre encore car à force de marquer des pauses,  ça nous fait perdre, ça se volatilise, le produit s’évapore et la perte nous revient. Le stock de sécurité est très élevé,  on nous impose de garder plus que le stock habituel en temps normal. Normalement 1500 à  2000 litres suffisent pour stock de sécurité. Ici, on nous impose jusqu’à 4000 litres et plus. Ce qui nous arrange, c’est de vendre sans limite. Il y a peu de carburant mais trop de restriction. Tout ça fait des doutes »,  explique B.A gestionnaire de station-service.

Interpellé par Africaguinee.com samedi 20 janvier 2024 sur la crainte des citoyens d’une nouvelle crise de carburant, le directeur général de la société nationale des Pétroles a précisé en ces termes :

« Ce n’est pas une rupture mais c’est nous qui avons arrêté l’approvisionnement de l’essence à un moment donné. Comme vous le savez, nous n’avons pas un dépôt de stockage pour l’instant ni un bateau flottant. Comme à chaque fois il faut brancher (le bateau en électricité pour pouvoir dépoter le carburant, ndlr), et nous sommes en période de football (CAN ndlr), et en cette période on ne peut pas couper le courant. Les HFO (Hydrofluoro-Olefines) sont beaucoup utilisés. Donc il a fallu qu’on débranche le bateau pour deux jours afin de pouvoir pomper les HFO aux cuves et aussi pour pomper le gasoil. Mais nous avons rebranché aujourd’hui, normalement d’ici la fin de la semaine tout rentrera dans l’ordre », a expliqué M. Amadou Doumbouya, DG de la SONAP.

Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinee.com

Créé le 21 janvier 2024 20:02

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