Koundara : Brûlée par sa mère, Salimatou Camara risque de perdre l’usage de ses pieds  

Salimatou Camara, brûlée des deux pieds par sa maman

KOUNDARA-A Koundara, Salimatou Camara a été brûlée des deux pieds par sa mère biologique du nom d’Aissatou Barry. Son crime ? Avoir fait égarer les clefs de la maison. L’auteure présumée de cet acte serait libre de ses mouvements pendant que la fille, victime, risque de perdre définitivement l’usage de ses membres inférieurs si rien n’est fait.

Selon Saran Kaba Silany, directrice préfectorale de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables c’est une affaire qui remonte de plusieurs mois. La fille Salimatou Camara victime, était en (mobilité), et voulait partir chez son père qui vit au Sénégal. Pour une première fois la petite avait tenté de quitter sa maman pour partir au Sénégal, mais finalement, Mme la directrice, à travers son service l’a sensibilisée avec sa maman, à la police de Koundara. 

 « Il y a de cela presqu’un mois quand j’ai été appelée par la police. C’était un soir aux environs de 18 heures. La première fois que la fille a été identifiée par le chef de quartier de Wounouwol, nous nous sommes rendus là-bas pour voir la fille, là où elle était. Je l’ai pris pour l’envoyer dans un centre d’accueil. Mais vu son âge (8 ans) je n’ai pas voulu l’envoyer dans un centre d’accueil. J’ai demandé à la fille si elle peut reconnaitre chez elle, elle m’a dit oui. Comme il y avait un Travailleur Social qui avait reconnu sa maman, nous sommes allés la voir. La police l’a appelée d’ailleurs et elle est venue.

Pour la première fois quand la fille a été identifiée, elle a été amenée à la police, sa maman, moi, l’OPROGEM, l’Office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs (OPROGEM), on était tous là-bas. Quand j’ai demandé à la petite, elle m’a dit qu’elle veut partir chez son père qui vit au Sénégal. C’était une fille qui était en mobilité. Elle voulait partir chez son papa, c’est ce qu’elle nous l’a dit. Je l’ai déconseillée, vu son âge, qu’elle ne peut pas y aller. Je l’ai sensibilisée avec sa maman. Celle-ci  d’ailleurs a pris un engagement car l’OPROGEM voulait la transférer au niveau de la justice. Mais puisque c’est une dame qui a deux autres petites, j’ai demandé à ce qu’on la sensibilise et qu’elle retourne à la maison pour s’occuper de ses enfants », a expliqué la directrice.

Saran Kaba Silany enchaine : « Quelques temps après, le chef de quartier de Wounouwol m’a appelé pour m’alerter du cas d’une fille. Il a également contacté la police qui m’a également informée par l’intermédiaire de l’OPROGEM. C’était aux environs de 18 heures, je suis allée avec l’assistant social. Le chef de quartier m’a présenté la fille qui était dans un état très critique. En voyant la petite (brûlée des deux pieds) j’étais vraiment déçue. J’ai appelé l’OPROGEM qui est venue sur les lieux. J’ai demandé à l’assistant social de se rendre au domicile de la maman de la fille pour la rencontrer et lui parler. Quand l’assistant social s’est rendu chez elle, il a demandé à la dame où est son enfant, celle-ci lui a répondu, ‘’ Salimatou’’ ! Elle est sortie aujourd’hui mais quand elle revient je vais la frapper encore. L’assistant social était remonté parce qu’il voyait que la femme ne mesurait pas la gravité de son acte. C’est ainsi qu’il lui a rétorqué, ‘’ toi tu es criminelle, pourquoi tu as brûlé les pieds de ta propre fille’’ ? Elle lui a dit, ‘’ j’ai brulé ses pieds ? Attends-je vais aller à la douane pour prendre mon téléphone’’. Mais c’était un prétexte pour fuir. Elle est allée à la douane, nous sommes restées à son attente jusqu’à 22 heures on l’a pas vu. C’est ainsi que j’ai décidé d’envoyer la fille dans un centre d’accueil. Je me suis dit, puisque le juge pour enfant est informé, il a lui-même vu l’état de la petite, la police aussi est informée, je me suis dit que notre préoccupation primordiale maintenant c’est l’intérêt supérieur de l’enfant. C’est ainsi que j’ai placé la petite dans un centre d’accueil.

Le matin, on s’est rendus à la police. De là, nous nous sommes rendus là où la dame disait se rendre pour brancher son téléphone. Avec le concours de l’OPROGEM, nous avons tenté de la rechercher pour mettre mains sur elle, en vain. Mais en accompagnant la fille pour son traitement, celle-ci a subitement vu sa maman, ‘’ voici ma maman’’. Il y avait à peine 100 mètres entre nous, dès que j’ai tourné ma moto, elle a disparu dans la nature, je ne l’ai plus revue. Finalement mon associé et moi sommes dits de laisser l’OPROGEM s’occuper de la maman.  

Ce même jour, la nuit, elle s’est déplacée seule chez moi pour venir me voir. Elle est venue se justifier en tentant de me dire que la fille Salimatou (brûlée des deux pieds) est atteinte d’une maladie.  Je lui ai dit qu’on va aller à la police pour qu’elle s’explique là-bas. Je lui ai-même demandé si c’est sa propre fille ? Elle m’a dit, oui ! Et l’enfant est catégorique, elle dit ‘’ c’est ma maman qui a brulée ses pieds’’. Et d’après nos enquêtes auprès du voisinage, c’est elle qui a brûlé les pieds de sa fille. J’ai appelé l’OPROGEM, ils sont venus la chercher pour l’amener à la police. Quelque temps après, c’est elle que je vois devant moi qui est venue me dire que la police lui a dit de rentrer à la maison, que le lendemain elle va repartir. Après, l’OPROGEM m’a contacté pour demander quel sort réserver à la dame ? J’ai dit que j’ai fait mon rôle, c’est-à-dire d’arrêter l’auteure présumée de l’acte, le reste, il leur appartient de voir la justice. Je pense que l’OPROGEM l’a transférée au niveau de la justice. Je suis allée même voir l’OPROGEM pour leur demander la suite mais je n’ai rien eu de clair. Le maire m’a appelé, je suis allée jusqu’à voir même le procureur pour lui montrer l’enfant, il l’a vue et a même dit que ‘’  c’est terrible’’ tout en promettant d’arrêter la dame. Nous, puisque la justice est saisie, c’est l’intérêt supérieur de l’enfant qui nous intéresse », a-t-elle ajouté.

Bintou Diallo, celle à qui la fille a été confiée, soutient que la dame Aissatou Barry serait toujours libre de ses mouvements dans la ville de Koundara. 

« J’ai reçu la fille le 30 décembre 2022. On m’a dit qu’elle a été brûlée par sa maman parce qu’elle a fait perdre la clef de leur maison. Mais le médecin qui suit la petite m’a dit que ça fait un an depuis que cet acte s’est passé parce que la police avait demandé qui a fait le traitement de l’enfant. C’est ainsi que Dr Bailo qui travaille à l’hôpital a déclaré que c’est lui qui a suivi la fille et qu’il l’avait reçue dans un état critique. Finalement tous les deux pieds de l’enfant devraient être amputés. La police a dit qu’elle allait arrêter la femme, mais c’est une journée qu’elle a fait à la police. Elle est revenue et continue son commerce de haricot au niveau à la douane.

J’ai même interpellé la directrice préfectorale de l’action sociale, de la promotion féminine par rapport au cas de la dame, elle m’a juste dit de s’occuper de l’enfant.  Trois semaines après, j’allais à l’hôpital pour le pansement de la fille, j’ai revu la même dame en train de se promener pour aller dans les cérémonies. J’en ai parlé au maire de la commune urbaine qui a aussitôt interpellé la directrice, celle-ci lui a expliqué les démarches qu’elle a menées à cause de cette femme. Aujourd’hui l’enfant est là, non scolarisée. J’ai même appelé son mari pour lui en parler, il m’a dit qu’il envoie souvent de l’argent à la dame pour la scolarité de l’enfant mais rien. Et que lui-même a peur de cette femme. Quand elle voit d’autres aller à l’école elle pleure », a-t-elle expliqué.

Joint au téléphone par un journaliste d’Africaguinee.com, Abou Nantenin Konaté, substitut du procureur de la justice de paix de Koundara a déclaré que le dossier serait en instruction.

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664 72 76 28

Créé le 25 janvier 2023 16:06

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