Kalémodou Yansané : « Il faut que le Gouvernement abandonne l’arrimage du RAVEC à l’élection… »

CONAKRY-Suite à l’adoption des Projets de Lois portant « Identification des Personnes physiques » et « Régime de l’Etat civil » en Guinée, le Gouvernement de Transition a salué une avancée majeure dans le processus du retour à l’ordre constitutionnel. Ces deux textes donneront un coup d’accélérateur à la mise en œuvre du recensement administratif à vocation d’Etat-civil, point 2 du chronogramme de la Transition. Si les autorités de la Transition évoquent un « pas de géant », le parti Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) émet des réserves. Dans un entretien accordé à Africaguinee.com, M. Kalémodou Yansané, un des vice-présidents du parti invite le Gouvernement à abandonner l’arrimage du RAVEC à l’organisation des élections. M. Yansané exprime de manière claire la position de la formation politique dirigée par Cellou Dalein Diallo dans la conduite de la Transition.

 

AFRICAGUINEE.COM : Un an s’est déjà écoulé depuis la signature de l’accord conjoint entre la Cedeao et le Gouvernement de la transition sur le chronogramme. Quelle lecture faites-vous de son niveau d’exécution ?

KALÉMODOU YANSANÉ : Nous n’avons pas été associés à la définition avec la CEDEAO des tâches relatives au calendrier de la transition.

Nous avons appris comme vous qu’elle s’est accordée avec le gouvernement sur un délai de 24 mois à compter de décembre 2022.

J’ai appris également qu’il a été interdit à la mission de cette Institution de rencontrer la classe politique. Elle s’est pliée en quatre à cette décision en sachant bien que c’est la classe politique qui est la principale concernée pour les élections.

Maintenant, à la question de savoir, vu la lecture et le déroulé des dix tâches si de délai des 24 mois sera respecté, est-ce que ça tient la route ? Nous avons le droit de douter.

Le doute est permis parce que d’abord l’activité principale qui est sur un chemin critique (c’est le RAVEC) à partir duquel on envisage de tirer le fichier, prendra plus de deux ans.

Aussi, d’où viendra le budget  de 600 millions de dollars liés à la réalisation du chronogramme ?   N’oubliez pas que pour boucler son budget annuel 2023, le Gouvernement a été obligé de recourir aux emprunts bancaires. Qu’est-ce qu’on a fait depuis 2ans ? Personne n’est dupe.

Vous êtes dubitatifs ?

Disons qu’on s’interroge, on cherche la moindre activité concrète de retour diligent à l’ordre constitutionnel, malheureusement on ne voit rien pour le moment. La véritable volonté politique et les ressources ne sont pas aux rendez-vous. Nous n’acceptons pas les faits accomplis, nous n’accepterons pas les glissements de calendrier.

Quel appel auriez-vous à lancer à l’endroit des autorités de la transition ?

Nous demandons aux autorités de ne pas oublier le discours du 5 septembre, de ne pas violer la charte de la transition, de redescendre sur terre et de voir la réalité en face.

Il faut qu’elles abandonnent l’arrimage du Ravec à l’élection. Nous avons un fichier disponible qui peut être révisé et aller aux élections. On peut coupler ces élections, des pays 10 fois l’électorat guinéen ont réussi à le faire. Des pays moins riches que la Guinée ont réussi à organiser 3 scrutins couplés avec succès. Pourquoi pas la Guinée ?  Mais nous savons qu’en l’absence de volonté politique les milliards de dollars ne suffirons pas.

A quoi peut-on s’attendre dans les prochains jours venant justement des forces vives comme moyens de pression ?

Les forces vives, la classe politique en général sont mieux placées pour répondre à cette question. Je sais que les moyens de pression légaux que nous avons notamment les manifestations sont là. D’autres moyens de pression seront possiblement mis en œuvre en fonction de l’évolution de la situation. Je militerai à titre personnel de ne pas trop compter sur les Institutions supra nationales (CEDEAO, UA, ONU) qui sont visiblement en panne.

Vous pensez que la Cédéao et l’Union africaine sont dépassées par les événements ?

C’est ce que je viens de vous dire et les exemples sont visibles. Vous le savez autant que moi, la situation au Niger est encore fraîche. Le monde est en panne. Des foyers de tensions sont partout. La   CEDEAO qui est l’organe qui gère les affaires économiques et politiques de l’Afrique de l’ouest, n’arrive pas à se faire entendre. Elle décide d’envoyer sur place une mission de haut niveau, elle n’est pas acceptée. Depuis un an, qui vous avez vu ici venant de la CEDEAO ?  Nous avons espoir que ça change.

 

Entretien réalisé par Boubacar 1 Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 27 octobre 2023 08:02

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