Justice : Comment juger le Général Nouhou Thiam et Cie ?

Général Nouhou Thiam, ancien chef d'état major des armées

CONAKRY- Arrêtés depuis bientôt trois ans, le Général Nouhou Thiam et certains de ses frères d’armes soupçonnés d’être impliqués dans l’attaque du domicile privé du président Alpha Condé dans la nuit du 18 au 19 juillet 2011, n’ont pas encore finis avec leurs inquiétudes. Malgré la pression de leurs avocats, ces officiers supérieurs de l’armée guinéenne ne devraient pas voir leur procès s’ouvrir dans un bref délai à cause de certaines contraintes jugées d’ordre technique, a appris Africaguinee.com.

Selon nos informations, les magistrats militaires  qui ont suivi la formation théorique n’ont pas la même élévation de grade que certains militaires accusés dans l’affaire du 19 juillet. Le Général Nouhou Thiam par exemple. Le plus haut gradé des  magistrats qui sont en formation a le grade colonel.  Faudrait-il les élever au rang de Général pour juger ces militaires ?

Interrogé, Ibrahima Béavogui chargé des communications judicaires explique : ‘’ Il y a quand même des difficultés dans la composition de ce tribunal. Parce que quand un Général doit être jugé, en face de lui, c'est-à-dire les juges militaires, ils doivent avoir à peu près le même grade. Donc, il faut se dire qu’il y a de vrais problèmes à  ce niveau parce que ceux qui sont en formation, les plus hauts gradés sont des colonels. Donc, c’est un peu difficile parce que nous aurons en face un Général, explique M. Béavogui.

Alors faut-il les élever au rang de général ?  ‘’Cela est autre chose’’, répond le magistrat. Mais, rappelle-t-il,  ‘’puisqu’il  y a un précédent en France où la composition du tribunal militaire a été essentiellement faite par des civils, cela pourrait être réglé. La vraie question, dit-il, est qu’il faut qu’on ait un tribunal militaire composé par des magistrats militaires’’, soutient-il.

Ces magistrats en question n’ont pas encore fini leur formation. Expliquant de passage qu’ils ont quelques problèmes de formation de ces magistrats militaires, il a révélé que ces derniers  ont fini la formation théorique et qu’il leur reste la pratique qui devrait finir à la  fin de ce mois.

‘’Aujourd’hui, ils sont actuellement en train d’être préparés en pratique dans les tribunaux. Une fois  que cela est fini, les membres du tribunal militaire peuvent être désignés, rapporte M. Béavogui, qui précise que ce tribunal est composé de civils et de militaires. Le président est un magistrat de l’ordre judiciaire, mais les juges doivent être  des magistrats militaires. Nous avons donc formé beaucoup de magistrats militaires sur le plan théorique, la pratique sera terminée à partir du mois prochain’’, affirme le chargé des communications judicaires.

Plusieurs officiers  de l’armée guinéenne, proches du Général Sékouba Konaté, ex président de la transition en Guinée, avaient été arrêtés dans les heures qui ont suivi l’attaque de la résidence du Chef de l’Etat, le 19 juillet 2011 à Kipé. Il s’agit entre autres du Général Nouhou Thiam, ex Chef d’Etat Major Général des armées, Colonel Sadou Diallo, ancien commandant de la région militaire de Faranah et du camp Camayenne, du  colonel Souleymane Bah dit Aidor, décédé en Novembre 2012 à son domicile, avant son jugement, Colonel Mamadouba Bondabon Camara.

 « Ma maison a été attaquée (…) mais je dois féliciter la garde présidentielle qui s'est battue héroïquement de 3h10 (heure locale et GMT) jusqu'à 5h du matin avant d'avoir du renfort », a affirmé dans les heures qui ont suivi cette attaque, le président Alpha Condé.

Courant mars, deux ONG de défense des droits de l’Homme ont interpelé le gouvernement guinéen à travers le ministère des Droits de l’Homme, sur la situation des personnes détenues dans les prisons sans jugement.

Sur cette question, dans une interview que le ministre des droits de l’homme et des libertés publiques  nous a accordée, Khalifa Gassama Diaby a expliqué que ‘’concernant les détentions provisoires au delà des délais légalement prescrits, il faut dire clairement que l'Etat ne peut pas faire subir aux citoyens les conséquences de ses propres failles. En appliquant correctement la loi, ces personnes, quelque soit par ailleurs la gravité des accusations, doivent être élargies. Et s'il y' avait un risque lié à une telle décision, c'est l'Etat qui ferait prendre ces risques, par ses failles, son inaction, à la société’’, a déclaré M. Diaby.

 Affaire à suivre…

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664 93 51 32

Créé le 14 avril 2014 12:01

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