Guinée : Une plainte annoncée contre l’Etat…

CONAKRY- L’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) a réagi suite aux tueries enregistrées ce lundi 26 février 2024 dans la capitale guinéenne en marge à la grève générale illimité déclenchée par le mouvement syndical. Pour cette première journée de grève, deux jeunes de 17 ans et de 21 ans ont été tués par balles sur l’Axe L’autoroute Le Prince, notamment à Sonfonia et à Hamdallaye, des quartiers relevant de la Commune de Ratoma.

Contacté par notre rédaction ce mardi 27 février 2024, le Président de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) a non seulement dénoncé ces graves violations des droits de l’homme en Guinée et condamné ces assassinats.

Au micro d’Africaguinee.com, Souleymane Bah a laissé entendre que c’est l’avenir de la Guinée qu’on est en train de tuer à chaque mouvement. Selon lui, le CNRD (Comité National du Rassemblement pour le Développement) fait pire que le régime d’Alpha Condé.

« A chaque fois qu’il y a un mouvement c’est des vies humaines qui sont ôtées alors que ces enfants représentent l’avenir de ce pays. Le constat est clair, malgré toutes les promesses qu’ils ont faites c’est-à-dire que les droits de l’homme allaient être respectés, que la justice allait être la boussole, ils ont violé leur propre loi parce que la charte qu’ils ont faite est claire là-dessus. Ils nous ont dit qu’ils ont renversé Alpha Condé parce qu’il y avait trop de violations des droits de l’homme et des tueries mais ils emboitent les pas et d’ailleurs c’était encore mieux pendant le régime d’Alpha Condé que ce qu’ils ont en train de faire depuis qu’ils ont pris le pouvoir. Tuer, surtout que des enfants, c’est vraiment regrettable. Nous sommes très préoccupés, c’est la jeunesse qu’on est en train de tuer. Rien qu’un petit mouvement hier, où on a demandé aux gens de rester chez eux à la maison, les enfants qui sortaient de l’école parce que leurs maitres n’étaient pas là et on leur a dit de rentrer à la maison et ils s’en prennent à ceux-ci et on tire sur eux », a réagi le Président de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) avant de rappeler que le maintien d’ordre ne se fait pas avec les armes létales partout à travers le monde.

« Ils (dirigeants) le savent mieux que tout le monde, on n’utilise jamais des armes létales c’est-à-dire les armes qui tuent dans le cadre du maintien d’ordre, c’est la loi guinéenne qui le dit, les lois internationales le disent aussi suffisamment. C’est très regrettable et c’est vraiment décevant, c’est un régime criminel, c’est ça la vérité. Nous condamnons avec la dernière vigueur ces tueries, ce manque de préoccupation pour les vies humaines. Franchement c’est malheureux », a rappelé Souleymane Bah tout en annonçant que l’OGDH va porter plainte contre les autorités guinéennes au niveau de toutes les juridictions compétentes afin de traduire les responsables de ces tueries devant la justice.

« L’OGDH dénonce ces tueries et ces graves violations des droits de l’homme. L’OGDH envisage de porter plainte contre ces autorités et de leur demander de clarifier la situation, que ceux qui se sont rendus coupables de tuerie de ces jeunes avec les balles réelles soient arrêtés et mis à la disposition de la justice pour qu’ils soient jugés et condamnés. S’ils ne le font pas, nous nous allons continuer avec les recours internationaux, CEDEAO, Union Africaine et au-delà au niveau du conseil des droits de l’homme des Nations Unies, tout ça on peut aller porter plainte », a annoncé Souleymane Bah.

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

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