‘’Anonymous 224’’ : Qui est ce groupe de hackers qui promet de faire « mal » à la Guinée ?

CONAKRY- Depuis 8 février 2024, un groupe de hackers se présentant avec le pseudo ‘’Anonymous 2024’’ a lancé une « guerre informatique » contre certains sites web des entités de l’Etat guinéen. Le site internet de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry a été leur première cible. Jusqu’à ce samedi 10 février 2024, au moment où nous mettions cet article en ligne, le portail internet de l’aéroport est toujours inaccessible. (Image d’illustration).

Dans la matinée de ce vendredi 09 février, des informations ont circulé selon lesquelles, le même groupe aurait piraté le site web de l’Office de Régulation des Agences de Sécurité et de Protection Civile (ORASPC).

Les auteurs de la cyber-attaque, après avoir pris le contrôle de portail virtuel de l’aéroport, ont laissé un message d’avertissement aux autorités guinéennes. « Ceci est un avant-goût », a écrit le Groupe de hackers.  Comme pour dire que c’est une action coordonnée qui ira dans le long terme.

Comme un cheveu dans la soupe, cette attaque informatique est intervenue alors qu’une campagne de protestation numérique est en cours depuis le 24 janvier dernier. Le but est de protester contre les restrictions des réseaux sociaux. Cette démarche coordonnée consiste à amener les internautes à se désabonner des comptes Facebook des institutions de l’Etat, ainsi que des personnalités.

Mais qui est ce groupe de hackers ?

Si les autorités aéroportuaires et étatiques n’ont pas fait de commentaires sur leur agissement ou révélé leur identité jusque-là, un spécialiste de l’informatique et cyberactiviste que nous avons interrogé à propos a fait savoir qu’Anonymous sans l’indicatif ‘’224’’, est un collectif mondialement connu dans “la Défense des libertés sur internet”. Ce célèbre mouvement de « cyberactivistes » est très investi notamment dans le combat pour la défense de la liberté d’expression.

Une autre source que nous avons jointe, estime ne pas trop savoir sur le groupe Anonymous224, mais toujours est-il qu’il a reçu des alertes cryptées des inconnus dans lequel c’est écrit : ‘’Amoulanfé paradis’’. Ce qui laisse croire selon lui que ce groupe de hackeurs ont des fibres guinéennes. ‘’Ils utilisent des termes issus de nos langues locales », fait-il remarquer.

Amoulanfé est un mot soussou devenu emblématique dans la lutte pour les libertés en Guinée. Porté par le mouvement citoyen FNDC, il a été utilisé en 2019 comme slogan, pour mener la vaste contestation contre la réforme constitutionnelle ayant permis à l’époque à Alpha Condé de se présenter pour un troisième mandat.

Acte illégal

« C’est un terme de chez nous. Bref, je ne sais pas qui sont-ils réellement mais puisque ce qu’ils sont en train de faire est illégal, je ne pense pas aussi qu’ils aient intérêt à dévoiler leur identité’’, explique notre source.

En réalité, Anonymous n’est pas un groupe autant méconnu. A travers quelques recherches effectuées sur internet, l’on découvre un peu sur le groupe de hackeurs qui se fait appeler Anonymous (en français : les « Anonymes »). Selon wikipédia, citant radio Canada, Anonymous est un mouvement cyberactiviste, se manifestant notamment sur Internet.

« Le nom de ce collectif est considéré comme un mot fourre-tout désignant des membres de certaines communautés d’internautes agissant de manière ‘’anonyme’’ dans un but particulier généralement pour défendre la liberté d’expression », peut-on lire.

Selon le moteur de recherche, les actions informatiques et physiques attribuées à Anonymous sont entreprises par des activistes non identifiés. Lors des manifestations physiques du collectif, les membres sont généralement masqués. « Ils se présentent comme des défenseurs du droit à la liberté d’expression sur Internet et en dehors », précise-t-on.

Selon d’autres sources, le groupe Anonymous est Spécialisé dans la saturation des sites Internet par des attaques DDos (Déni de service distribué).

Un groupe puissant ?

En 2023, Anonymous ‘’Sudan’’ avait menacé la France pour dit-il, la présumée tentative d’ingérence dans la crise politique au Niger suite au coup d’Etat militaire. En septembre de la même année, le même « Anonymous Sudan » avait mis X, anciennement connu sous le nom de Twitter, hors ligne dans plus d’une douzaine de pays, révélait la BBC.

Dossier à suivre…

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664 72 76 28

Créé le 10 février 2024 09:18