Environnement : La phase 2 du Projet BIODEV2030 lancée à Conakry…

CONAKRY-La phase 2 du projet BIODEV2030 a été lancée ce mardi 3 septembre 2024 à Conakry. C’est une initiative de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) en appui au ministère de l’Environnement et du Développement durable. Ledit projet est financé par l’Agence française de développement (AFD).  Cet atelier de lancement a réuni les acteurs impliqués dans la mise en œuvre de cet important projet environnement.

M. Richard Labilè Sagno, chef de projet à l’UICN-Guinée explique l’objectif du projet qui court jusqu’en février 2026. « Nous lançons la phase 2 du projet BIODEV2030 qui a déjà démarré depuis janvier 2024. Cette phase, s’inscrit dans la continuité de la phase une. Tous les acquis que nous avons eus à la phase une, notamment l’identification des secteurs et les dialogues ont été initiés. Cette fois-ci, nous voulons mettre un accent sur deux dimensions au niveau national. La dimension de la réforme des politiques publiques sectorielles en identifiant des secteurs qui ne prennent pas en compte totalement les aspects de biodiversité. Ensuite, nous allons voir quel appui pouvons-nous faire à ce niveau pour que les politiques en prennent davantage compte.

Le second élément le plus important, va consister à mettre l’accent sur un territoire pilote. Nous allons organiser le dialogue avec les acteurs de ces territoires qui va nous permettre d’identifier les besoins et de mettre en place un projet concret qui sera financé dès la fin de la phase 2. Donc voilà, ce sur quoi nous allons travailler. La première phase c’était pour identifier les menaces qui pèsent sur la biodiversité. Maintenant nous connaissons les menaces, nous avons aussi identifié les secteurs qui impactent la biodiversité. Nous avons organisé des dialogues, maintenant, il faut aller à des actions concrètes.  Cela veut dire qu’il faut travailler avec les acteurs au niveau du territoire pilote qui sera identifié pour mettre en place un projet qui puisse leur permettre d’aller vers des pratiques durables de préservation de la biodiversité  » a expliqué le Chef du Projet.

Martin Luther KOUROUMA, Chargé de Programme Sénior BIODEV2030 phase II, a, pour sa part souligné que ce projet a un second objectif qui consiste à identifier un territoire pilote.

Martin Luther KOUROUMA, Chargé de Programme Sénior BIODEV2030 

« Le territoire pilote nous permettra d’être plus près des communautés. Le choix de ce territoire sera basé sur des critères bien définis. Il faut que ce soit un territoire où il y a un fort enjeu de biodiversité, où il y a des initiatives de conservation de la biodiversité et où les communautés sont motivées à s’impliquer dans les actions de préservation de la biodiversité », a expliqué M. Kourouma.

Martin Luther KOUROUMA, Chargé de Programme Sénior BIODEV2030

Colonel Aboubacar Samoura, Directeur Général de l’OGPNRF (Office Guinéen des Parcs Nationaux et Réserve de Faune) est tout d’abord revenu sur la biodiversité en Guinée et a expliqué l’importance de ce projet pour la Guinée.

« La Guinée abrite une biodiversité extrêmement riche avec environ 3999 espèces évaluées dont 128 endémiques, 537 espèces menacées dont 110 endémiques selon la liste rouge de L’UICN. Cependant, cette biodiversité est gravement menacée par plusieurs facteurs. Parmi les principales menaces, il y a l’agriculture non durable, l’exploitation minière, l’exploitation forestière et j’en passe. Ces activités entraînent la déforestation, la dégradation des habitats naturels et la pollution des ressources en eau, mettant en péril de nombreux écosystèmes et espèces. Face à ces nombreux défis, le projet BIODEV2030 est une réponse très contributive », a indiqué M. Samoura.

Le lancement de cette seconde phase témoigne de l’engagement fort de la Guinée à contribuer à la mise en œuvre du cadre global mondial de la biodiversité de Corning Montréal de 2022. Ce projet contribuera à atteindre plusieurs objectifs mis en évidence lors des négociations à la COP 15 de Montréal, notamment la définition des actions collectives visant à réduire les pressions sur la biodiversité au niveau d’un ou de plusieurs territoires potentiels. Il favorisera également la réforme des politiques publiques sectorielles pour mieux prendre en compte la biodiversité et la mise en place d’espaces de dialogue multi-acteurs au niveau national et territorial.

« Je voudrais souligner l’importance de l’implication des secteurs privés, des organisations socioprofessionnelles et des communautés locales, car leurs connaissances et leur participation active sont indispensables pour la mise en œuvre efficace de cette initiative de conservation et de développement durable. Je tiens à remercier tous nos partenaires techniques et financiers ici présents notamment l’Agence Française pour le Développement AFD, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et Expertise France pour leur engagement et leur soutien indéfectible. La Collaboration est essentielle pour le succès de ce projet. Je ne saurai terminer mes propos sans remercier son Excellence Monsieur le Président de la République le général de corps d’armée Mamadi Doumbouya et son Premier ministre, chef du gouvernement, pour leur leadership à promouvoir la conservation de la biodiversité en République de Guinée », a lancé le Directeur Général de l’Office Guinéen des Parcs Nationaux et Réserve de Faune.

Présente à cette cérémonie, madame Marie Dubuffet, Représentante Adjointe de L’Agence Française de Développement (AFD) s’est dit satisfaite du lancement de la phase 2 de ce projet.

« Je suis ravie d’être avec vous aujourd’hui pour marquer le lancement de la phase 2 du projet BIODEV 2030 financé par la France à travers l’Agence Française de Développement, dans 15 pays dont la Guinée et dont la mise en œuvre par l’Union internationale pour la conservation de la nature est coordonnée par Expertise France. Le projet BIODEV2030 propose une démarche innovante d’intégration des enjeux de conservation, de préservation et de restauration de la diversité dans le développement économique des pays bénéficiant du projet, en associant à la fois les acteurs privés des secteurs économiques identifiés, les autorités publiques ainsi que toutes les parties prenantes impliquées dans les enjeux de la biodiversité dont, vous êtes les représentants.

La prise en compte adéquate de la biodiversité et des services rendus dans l’ensemble des politiques et des secteurs économiques est une approche permettant de ne plus considérer la biodiversité comme un enjeu secondaire, mais de l’intégrer systématiquement dans les processus décisionnels du développement économique à tous les niveaux. Dans la lignée de l’accord de Paris sur le climat, la protection de la biodiversité s’inscrit au cœur des actions du groupe AFD, en lien avec l’ambition de l’accompagner pour l’atteinte des objectifs de développement durable dans nos pays partenaires », a-t-elle souligné.

Poursuivant, la Représentante Adjointe de L’Agence Française de Développement a rappelé certains acquis de la phase précédente du projet de BIODV2030 qui a eu lieu de 2020 à 2022. Un diagnostic approfondi des filières comme l’or artisanale, le bois d’œuvre, le secteur agricole (production de fruits et légumes) ont permis de dégager des pistes de solutions visant à réduire l’impact de ces filières sur la biodiversité en Guinée.

« Cette nouvelle phase qui nous réunit aujourd’hui, s’appuiera ainsi sur la dynamique créée pour, d’une part, les engagements volontaires à l’échelle d’un territoire. Il s’agira de développer des projets de transition vers des pratiques durables sur la base des actions identifiées, de les porter auprès des financeurs potentiels. D’autre part, renforcer l’intégration de la biodiversité dans les politiques publiques sectorielles en Guinée », a-t-elle indiqué.

Ce projet va permettre à la Guinée changer dans le domaine de la biodiversité, assure de son côté Docteur Karim Samoura, Secrétaire Général du ministère de l’Environnement et du Développement Durable.

« Vous savez que la Guinée est l’un des pays qui disposent d’une biodiversité biologique riche et variée et dont la préservation constitue une préoccupation au niveau local et national, compte tenu de l’importance de cette biodiversité au plan socio-économique et culturel. Je parle ici de la valorisation nécessaire des services écosystémiques, mais aussi une préoccupation au plan international. La Guinée dispose de plusieurs aires protégées, dont certaines sont reconnues comme des patrimoines mondiaux de l’Unesco. Donc les efforts, en matière de conservation de la biodiversité en Guinée se traduiront très certainement par un impact positif majeur sur la préservation de la biodiversité mondiale. C’est dans ce cadre justement que s’inscrit le projet BIODEV2030. J’ai vu évoluer ce projet ailleurs. Je sais que c’est une opportunité pour promouvoir la recherche scientifique dans le domaine de la conservation de la biodiversité. C’est une occasion de promouvoir la réduction de la pression des différents secteurs de développement tel que le secteur minier, particulièrement aux mines artisanales, le secteur agricole et autres secteurs d’exploitation abusive du bois sur nos ressources génétiques, sur nos écosystèmes et sur les habitats de notre faune qui est très diversifiée. Il est important pour le ministère de l’environnement de recevoir de tels appels parce que nous avons depuis 2 à 3 ans maintenant, initié des actions courageuses pour promouvoir la conservation.

Nous apprécions à sa juste valeur le projet BIODEV2030 qui est Co-initié par la Guinée et L’UICN avec l’appui de l’AFD et Expertise France et le Fonds Mondial pour l’Environnement. Nos attentes, c’est un appui au renforcement des capacités institutionnelles de notre pays. Aujourd’hui, nous avons des politiques sectorielles qui sont agressives parce que la Guinée a des grandes ambitions de développement socio-économique. Nous avons un secteur minier mondialement reconnu. Nous sommes dans une phase de boom minier. Nous avons un secteur agricole qui veut mettre l’accent sur l’autosuffisance alimentaire. Nous sommes en phase d’industrialisation et la perspective de Guinée Horizon 2040 avec Simandou nous amène de nouveaux enjeux de développement. Dans ce contexte, il est important que le ministère de l’environnement prenne toutes ses responsabilités pour mettre toutes les chances de son côté pour pouvoir encadrer, au plan environnemental et notamment en matière de conservation de la biodiversité, ces nouveaux défis qui se présentent. Et c’est dans ce cadre qu’effectivement le projet BIODEV2030 va nous donner des outils et des moyens pour faire en sorte qu’on puisse avoir un développement harmonieux. En contrepartie, la biodiversité est résolument engagée et orientée vers le développement durable », a-t-il expliqué.

Mamadou Yaya Bah 

Pour Africaguinee.com 

Créé le 6 septembre 2024 07:08

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