Foutah : la Fédération des Paysans lance une vaste campagne de reboisement…

FOUTAH- C’est sous le thème ‘’ Hiwen Buruure nden no farlii en’’ qui signifie (protéger la nature est notre devoir) que la campagne de reboisement sur les 7 sous bassins versants a été lancée à Timbi-Madina dans la préfecture de Pita. Les communes rurales de Sarébhoydho, Koumbia, Doghel-Sigon, Laafou, Timbi-Madina, Konah et Mombeya relevant respectivement des préfectures de Koundara ; Gaoual ; Mali ; Lelouma ; Pita ; Tougué et Dalaba sont les bénéficiaires directes.

Ce projet vise à contribuer au développement d’une agriculture durable respectueuse des écosystèmes et capable de répondre aux enjeux de souveraineté alimentaire, de nutrition et d’adaptation au changement climatique au Fouta Djallon.  Sa mise en œuvre est confiée à la Fédération des Paysans du Fouta Djallon au compte des 7 sous bassins versants pour une durée de trois ans grâce à un financement de l’Agence Française de Développement (AFD) et du Comité Catholique contre la Faim pour le Développement – Terre Solidaire (CCFD-TS) en partenariat avec l’Institut de Recherche pour le développement (IRD) et le GRET Professionnel du développement solidaire.

Pour ce début, ce sont 4256 plants qui sont mis à la disposition de la Fédération des Paysans du Fouta Djallon. Cette organisation a mis en place un plan particulier de reboisement pour restaurer le couvert végétal, diminuer le ruissellement de l’eau et favoriser la protection des cours d’eau. Au lieu des plantes exotiques qui assèchent le sol et exportent l’eau, les arbres fruitiers tels que le manguier, l’avocatier, le néré, et autres comme le jacquier et le karité ont été choisis puis qu’ils sont ombrageux, nourriciers et maintiennent les eaux.

La campagne a été lancée en présence des membres de la délégation spéciale de Timbi-Madina, l’autorité sous-préfectorale ; les groupements des paysans, producteurs et productrices de Timbi, les autres usagers et les cadres de la Fédération des Paysans du Fouta Djallon. Cette démarche est une façon également d’inciter les populations locales et le gouvernement guinéen à jouer leur partition lors de la prochaine campagne, mais aussi une manière de solliciter l’implication surtout des mairies pour trouver suffisamment de plants à mettre à terre.

« Ce matin, nous nous retrouvons juste au siège de la Fédération pour dire que nous allons reboiser. Donc dans ces différents sites il y aura le même matériel pour curer à la fois les petits cours d’eau, les marigots et ou les sources. Aussi pour bien entretenir et planter tous les types de plantes disponibles ici ; qui sont des plantes locales. Le matériel aussi vous voyez des échantillons de pelles, de râteaux, de bottes, de dabas, de grillage, même de manteaux sont là pour ne pas que les gens abandonnent à cause de la pluie. Retenez que ce n’est qu’un début. Nous voudrions que la mairie, la délégation spéciale et les ayant droits profitent bien de ce reboisement afin qu’on puisse l’élargir. Il faut que tout le monde soit jaloux de notre réussite dans le reboisement pour que davantage les gens reçoivent ces dons et puissent planter suffisamment. Il faut planter c’est vrai, mais il faut protéger et arroser. Nous savons tous que si nous ne prenons pas de mesures, nous vivrons une période de chaleur très difficile dans les prochaines années. Et plus il fait chaud, plus l’homme a besoin d’eau, l’arbre aussi a besoin de l’eau surtout quand on est petit et qu’on vient de planter. C’est grâce donc à l’appui du gouvernement guinéen, de l’AFD et du CCFD Terre Solidaire que nous sommes là ce matin pour le lancement de la campagne de reboisement ici à Timbi-Madina » a déclaré Elhadj Moussa Para Diallo, Président de la Fédération des Paysans du Fouta Djallon.

 

Ce projet obtenu par la Fédération des Paysans du Fouta Djallon est aussi l’œuvre d’une implication profonde des collectivités locales et leurs populations à travers des réunions de concertations des usagers de l’eau et des comités de surveillance. Elhadj Mamadou Saliou Diallo, membre de la délégation spéciale de Timbi-Madina prend part à ce reboisement de grande envergure pour sauver les cours d’eau. Il est conscient de la responsabilité que la Fédération des Paysans du Fouta Djallon donne à la commune pour l’entretien et la surveillance des plants distribués dans toute la zone :

« Un don d’arbres à planter est le meilleur don qu’on puisse faire à l’endroit des humains que nous sommes. Ce qui nous revient en tant que citoyens et autorités communales, c’est de trouver tous les moyens pour leur entretien. La survie de ces arbres doit être la préoccupation de tous. Nous devons aussi donner ces plants à des personnes soucieuses de la restauration du couvert végétal complètement affecté de nos jours. La mairie va s’investir dans ce sens. Depuis des années nous attirons l’attention de tous pour le reboisement de masse, Dieu a fait que nous sommes à la commune aujourd’hui, nous sommes toujours sur la voie. Aujourd’hui une bonne partie est résolue, parce que nous avons reçu un don important d’arbres de diverses espèces, nous n’avons plus de coût à supporter, maintenant notre rôle c’est de planter et d’y veiller. Notre souhait dans les prochaines années est qu’on soit en mesure de faire des pépinières de 100 milles plants à Timbi au moins sur la base de ce dont nous avons ici. Nous voulons qu’un jour Timbi soit la capitale de l’arboriculture à côté de la pomme de terre, c’est un projet de la délégation spéciale que nous sommes. Le président de la Fédération des Paysans du Fouta nous a mis devant toutes les responsabilités pour que cette campagne de reboisement soit une réussite, parce que les bailleurs qui sont l’AFD et terre solidaire viendront un jour demander des comptes. Ce message sera bien partagé à la mairie et auprès de nos populations. Si tout marche comme prévu, rassurez-vous, nous aurons un autre appui plus grand de ce que nous avons sous la main ici aujourd’hui. Donc la fédération veille sur nous, à notre tour de veiller sur les plans. Nous avons pris un engagement ferme pour ça » rassure Elhadj Mamadou Saliou Diallo, membre de la délégation spéciale de Timbi-Madina.

Amadou Souaré est conseiller agricole à la Fédération des Paysans du Fouta Djallon et réfèrent Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) au compte du projet PRONAD. Dans son message, il a expliqué la portée du reboisement avec des plantes locales bien connues chez nous pour contrecarrer la disparition des cours d’eau suivie de la chaleur torride ressentie dans cette partie :

« Naturellement il est connu de tous que chaque plante nous apporte une quantité d’eau à partir de l’évapotranspiration. Mais il y a aussi des espèces de plantes qui contiennent assez d’eau et aujourd’hui l’enjeu c’est le manque d’eau et nous allons corriger cela au plus vite en apportant suffisamment de plantes à côté des rivières. Des plantes qui conservent l’eau plutôt que des espèces qui pompent l’eau pour l’exporter. Donc les manguiers, les jacquiers sont de cette famille au-delà de tout qui donne de l’ombre à côté de la rivière. Maintenant, les espèces qui pompent l’eau nous les éloignons de la rivière c’est comme l’eucalyptus, l’acacia magnésium, le tek et le Melina. Ces plantes ont leur place ailleurs mais à côté de la rivière ce sont des espèces locales normalement qui marchent bien près des rivières. Le problème est qu’il est difficile d’avoir les espèces locales en pépinière. Pour cette année, 4256 plants seront distribués et plantés dans les 7 sous bassins versants bassins de la Moyenne-Guinée. Il faut noter que Gaoual et Koundara compte tenu de la dégradation de l’environnement très poussé vont bénéficier beaucoup plus de plants que Timbi, Mombeya, Doghel Sigon et les autres sous bassins », a précisé Amadou Souaré.

Cette campagne doit s’étendre sur trois ans. Les espèces de plantes ont bien été sélectionnées. Habituellement les plantes à croissance rapide sont reboisées partout mais à un moment elles assèchent le sol. Cette fois la Fédération des Paysans a choisi les plantes locales, comme les manguiers, les avocatiers et autres, des arbres qui sont rarement victimes d’incendie, selon Elhadj Moussa Para Diallo :

« Le choix de ces plantes n’est pas fortuit, si vous prenez un manguier, jusqu’à présent nous n’avons pas appris des départs de feux à partir des manguiers. D’abord il protège la nature, il attire l’eau, quand il grandit ses fruits sont comestibles et peuvent se reproduire facilement, même les animaux peuvent se nourrir des fruits du manguier. A la fois on peut se nourrir, on peut trouver du bois mort que l’arbre libère pour se réchauffer et on peut trouver suffisamment d’arbres pour protéger la nature. L’avocat aussi est un fruit recommandé dans la consommation humaine contre certaines maladies. Voici des raisons qui nous ont poussé à trouver des manguiers et des avocatiers mais il y a aussi des nérés. Nous consommons beaucoup le néré en Guinée. Il faut restaurer toutes ces espèces et les protéger. C’est mieux de mettre des arbres fruitiers et ombrageux à la fois que de penser aux plantes exotiques. Nous réussissons le reboisement avec des plantes connues chez nous c’est un exemple à suivre au lieu de les laisser disparaître. Je souhaite que Timbi seulement plante plus de 3000 arbres l’an prochain » conclut Elhadj Moussa Para Diallo.

Après le lancement dans les centres des communes rurales des préfectures identifiées, un lot de plants est aussi prévu pour chaque district. Les autorités locales et leurs communautés s’en chargeront pour le reboisement et l’entretien.

 

Alpha Ousmane Bah

De retour de Timbi-Madina

Pour africaguinee.com

Tel. (+224) 664 93 45 45

Créé le 9 août 2024 10:10

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