Enquête-Conakry : Pourquoi la capitale manque de toilettes publiques ?

Des toilettes publiques dans la commune de Kaloum

CONAKRY- C'est un véritable problème de société !  Soulager ses besoins biologiques dans les lieux publics à Conakry est un casse-tête. Il n'est pas rare de voir des personnes arrêtés en pleine rue en train de se "mettre à l'aise". Ceci s'explique par le manque de toilettes publiques. D'après notre enquête, toute la capitale ne dispose que de six (6) toilettes publiques plus deux (2) deux laveries opérationnelles. Inédit.

Outre le manque d’infrastructures hospitalières, scolaires, routières et même de logements sociaux, Conakry la capitale guinéenne  est confrontée au sérieux problème lié au manque des toilettes publiques. Toute la capitale compte moins de 10 toilettes publiques dont 6 situées au centre administratif de Kaloum.

Certains élus locaux interrogés sur sujet affirment d’avoir inclus le projet des toilettes publiques dans leurs Programme Annuel d’Investissements (PAI) 2021 qui selon eux souffre jusque-là de manque de financement de la part des bailleurs.

Kampel Faya, conseiller communal de Dixinn reconnait qu’à date, il n’existe aucune toilette publique dans sa commune. Mais selon lui, la commune prévoit de construire des toilettes publiques dans les marchés.

« Pour le moment il n’y a pas des toilettes publiques à Dixinn mais avec le Plan du Développement Local de la commune, on a prévu d’en construire. Mais, le problème que nous avons, on ne peut pas publier le PAI et les actions qu’on a prévues à l’heure-là. Nous envisageons de construire des toilettes publiques dans les marchés dès qu’on aura le financement », explique le directeur des microprojets de la commune de Dixinn.

A Matam où se trouve le grand marché de Madina, c’est le pire. Pourtant chaque jour, des milliers de personnes convergent chaque jour dans cette commune à la recherche de leur pitance. Youssouf Camara est conseil communal. Il soutient qu’aucune initiative n'a été prise par la mairie pour résoudre le problème.  « Depuis notre arrivée, nous n’avons pas pu prioriser l’aspect des toilettes publiques. Ici, la gestion des toilettes était dans les mains des privés qui avaient construit des toilettes dans les centres commerciaux des marchés de Madina et de Bonfi. La difficulté, chez nous, ce n’est pas le maire qui gouverne, mais le secrétaire général de la commune Mamady Nabé qui a une mainmise sur non seulement, l’administration communale, mais aussi sur les administrateurs des marchés et les autres sections. Les toilettes publiques existent dans les centres commerciaux, mais les conditions d’hygiènes ne sont pas respectées surtout celles qui se trouvent au marché de Bonfi. La commune n’a pris aucune initiative et n’a voté aucun budget pour construire des toilettes publiques dans les lieux publics ou dans les écoles », a affirmé le rapporteur de la commission des finances de la commune de Matam.

Dans la commune de Ratoma, aucune toilette publique à part dans les marchés. La mairie a identifié 5 sites le long de la route Leprince. « Dans les marchés, nous avons des toilettes publiques qui sont gérées par la Mairie ou des particuliers. Mais des latrines publiques pour les passants qui se trouvent dans la circulation et qui peuvent avoir des besoins, Ratoma n’en a pas. Peut-être que les conseils communaux qui nous ont précédé n’avaient pas des projets de ce genre ou alors qu’ils n’avaient pas de financement. Nous avons en vue de construire et d’aménager des latrines publiques. Dans le PAI 2021 que nous avons voté, il est mentionné clairement dedans la construction des latrines publiques au niveau des grands carrefours à Hamdallaye, Bambéto, Cosa, Enco 5 et Sonfoniah», précise Cellou Diallo.

A Matoto, la plus grande commune de Conakry, le maire Mamadouba Tos Camara rassure que plusieurs sites ont déjà été identifiés le long de l’autoroute Fidel Castro. « De Dabondy à Lansanayah, nous avons identifié 5 sites qui sont dans nos priorités. Au niveau également de notre PAI de 2021, nous avons Gbéssia, Tanènè, Matoto au niveau de Yimbayah, Entag et Tombolia. Les plans sont déjà faits. Sur chaque site sera construit un bloc de latrine de 6 cabines dont 2 cabines pour les hommes et les femmes vivant avec le handicap. Ainsi qu’une pompe électrique, une fontaine de 5 mille litres. Les maquettes sont déjà finies, on attend le financement », rassure le maire de Matoto.

Dans la commune de Kaloum, centre administratif et des affaires de la capitale, il n'y a 6 toilettes publiques contre 11 par le passé. Dans son plan d'action, la commune de Kaloum n'a aucun projet dans ce sens dans le court. La raison : les lieux destinés à la construction des toilettes publiques ont été spoliés.

« Dans les temps, la commune de Kaloum avait 11 toilettes publiques fonctionnelles. Mais aujourd’hui, Kaloum ne possède que six (6) toilettes publiques plus deux (2) deux laveries opérationnelles et faut-il noter que les deux grands marchés qui nous reviennent ont chacun des toilettes publiques. Avec le ministère de l’Habitat, les gens se sont accaparés de certains sites où se trouvaient des toilettes publiques pour en faire des bureaux. Exemple, à côté du siège de la SEG (société des eaux de Guinée), en face du château d’eau, les bureaux qui sont justes à l’angle pour aller à la SEG, c’était des toilettes publiques. Donc, nous avons ce problème.

C’est très difficile de construire des toilettes publiques à Kaloum parce que la commune de Kaloum est un parent pauvre, il n’y a aucun espace à Kaloum qui appartient à la Commune ou qui est géré par la Commune. Dire que nous pouvons construire des nouvelles toilettes ce sera de l’utopie. Toutefois, on a l’ambition de donner une nouvelle dimension, rendre plus viable, améliorer les conditions d’utilisation de ces toilettes dans le plan d’investissement annuel 2021. Dans le cadre de la priorisation des actions, on était obligé de retirer les toilettes parce qu’on a trouvé qu’il y avait d’autres préoccupations plus majeures que les toilettes. Mais, en 2022, les toilettes seront encore inscrites dans le PAI », fait savoir Sékou Taïs Touré.

Enquête réalisée par Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 666 134 023

 

Créé le 26 mai 2021 11:38

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