Guinée : La junte face à une nouvelle crise…
CONAKRY- C’est une nouvelle crise qui se profile à l’horizon ! Les conservateurs de la nature, -un corps paramilitaire- sont en colère. Et pour cause, plusieurs éco-gardes auraient été arrêtés et mis en prison à Conakry. Que s’est-il passé ?
Selon leurs camarades de service que nous avons rencontrés, six (6) éco-gardes ont été désignés pour rencontrer leur hiérarchie à Conakry dans le but de leur remettre un mémorandum revendicatif. Patatras ! A leur arrivée à Conakry, ces émissaires auraient tout simplement été arrêtés et conduits en prison dans la journée du mardi 26 septembre 2023.
A l’intérieur du pays, leurs amis de service s’insurgent contre ces interpellations et demandent leur libération immédiate. Les gardes forestiers dénoncent leurs conditions de vie précaires depuis 2013, date de leur engagement à la fonction publique. Selon eux, en 2011, le président déchu Alpha Condé avait signé leur statut particulier. Mais le document n’a jamais été appliqué, selon eux.
« Depuis 2013, nous avons été engagés à la fonction publique. Nous sommes des salariés. En 2011, notre statut particulier a été signé par le professeur Alpha Condé. Depuis lors, ce statut particulier n’est pas pris en charge. Aujourd’hui, nous avons un salaire qui ne satisfait pas ni nos besoins ni ceux de nos familles.
C’est raison pour laquelle, nous les conservateurs de la nature, nous nous sommes retrouvés, pour mettre en place une commission qui a été mandatée pour aller à Conakry afin de rencontrer la hiérarchie. Nous sommes allés sagement, avec tout respect avec une lettre à soumettre à nos chefs hiérarchiques pour leur expliquer réellement de quoi nous souffrons. Nos émissaires ont été mis aux arrêts et conduits en prison. Aujourd’hui, le cri de cœur de tous les conservateurs de la nature, c’est la libération immédiate de nos amis et l’application de notre statut particulier. Nous sommes très mal payés. Ils n’ont qu’à revoir notre situation salariale pour que nous puissions sortir de la misère », nous ont-ils confiés.
1.361.000Gnf, c’est le salaire que perçoit chaque conservateur de nature par mois. Vue la cherté de la vie, ce montant ne peut couvrir leurs charges. Ces éco-gardes, demandent la libération immédiate de leurs représentants et l’amélioration de leurs conditions de vie.
‘’1.361.000Gnf ne peuvent pas couvrir nos charges familles. C’est dans cette sommes que nous prenons des prêts dans les banques pour acheter des motos avec lesquels nous servons. Nous avons l’amour de ce service mais quand la banque prélève le pourcentage à chaque fin du mois, il ne nous reste rien pour faire face aux besoins de nos familles. Nos camarades ne méritent pas ce sort, nous ne le méritons pas non plus. Il faut les libérer car nos revendications sont légitimes. Il faut appliquer notre statut particulier’’, exigent-ils.
Si rien n’est fait, ces conservateurs menacent d’abandonner leurs postes pour rallier les directions préfectorales de leurs localités, jusqu’à ce qu’une issue favorable soit trouvée, nous informent-ton. Interrogé sur ce sujet, l’inspecteur régional de l’environnement et du développement durable de Nzérékoré, a confié qu’il n’est pas au courant de l’incarcération de ces six éco-gardes à Conakry.
Ces défenseurs de l’environnement, dont le sergent-chef Jonas Haba, en service à Siguiri, affirment que leurs conditions de vie et de travail sont précaires. Ce qui, selon eux, ne leur permet pas d’accomplir leur mission de protection de la nature guinéenne.
L’une des revendications majeures de ces conservateurs de la nature est l’obtention d’un statut particulier qui leur accorderait les mêmes avantages que les autres fonctionnaires de l’État. Ils estiment que leur travail, souvent dangereux et difficile, mérite une reconnaissance équivalente en termes de salaires, d’assurances et de prestations sociales.
« Je vais vous dire qu’un corps qui n’a pas de statut, ce n’est pas un corps. Tous les corps ont avancé plus que nous, ça fait dix ans que nous sommes dans cette situation, on n’avance pas, on ne sait plus quoi faire, alors qu’on travaille comme il faut. Nous demandons juste l’amélioration des conditions de vie et de travail et d’obtenir le statut particulier. Nous demandons aux autorités d’avoir pitié de nous, comme elles ont eu pitié des autres corps, car nous sommes des Guinéens aussi« , lance cet éco-garde.
Sergent-chef Jonas Haba explique comment leurs amis ont été arrêtés alors qu’ils étaient simplement en train de déposer un mémorandum à Conakry.
« Nos amis sont partis à Conakry pour déposer notre mémorandum qui contient nos revendications, mais le commandement les a tous mis aux arrêts. Actuellement ils sont en prison. Ça fait trois jours qu’ils n’arrivent pas à manger très bien. Nous demandons au président Mamadi Doumbouya de nous aider pour que l’on puisse sortir de cette situation, sinon nous souffrons énormément« , a-t-il conclu.
Affaire à suivre…
SAKOUVOGUI Paul Foromo & Facély Sano
Pour Africaguinee.com
Créé le 28 septembre 2023 16:21Nous vous proposons aussi
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