Durée de la transition, dialogue, force anti-putsch : l’interview vérité du Dr Morissanda Kouyaté

Dr Morissanda Kouyaté, ministre des Affaires étrangères

CONAKRY- C’est une exclusivité Africaguinee.com ! Le ministre guinéen des Affaires Étrangères qui était très actif, dimanche 04 décembre à Abuja, lors du Sommet de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) vient de s’exprimer sur les conclusions de cette rencontre des dirigeants de l’organisation sous-régionale. Dr Morissnda Kouyaté ne fait pas dans la langue de bois.

Clarté et fermeté, le chef de la diplomatie guinéenne laisse entendre qu’il n’y a pas de contradiction entre ce que les chefs d’Etat de la Cedeao demandent aux autorités de la transition et le processus de dialogue en cours. Il s’abstient de commenter la recommandation relative à une éventuelle délocalisation du dialogue vers une capitale d’un des Etats membres de la Cedeao, car selon lui, s’exprimer là-dessus serait synonyme de « s’insulter soi-même ». Dr Kouyaté assure que les efforts en cours pour réunir tous les acteurs autour de la table vont continuer.

Autre pan évoqué dans cette interview qu’il a bien voulu accorder à notre rédaction, c’est la décision relative à la mise en place d’un force anti-coup d’Etat en Afrique de l’Ouest. Commentant l’adoption de cette résolution, le chef de la diplomatie guinéenne n’a pas fait dans la dentelle.  Pour lui, œuvrer pour la bonne gouvernance politique, économique et sociale des États coûte moins cher que la mise en place d’une force anti-putsch.

Concernant le début de la durée de transition, Dr Morissanda Kouyaté s’est voulu tranchant : Cette question est derrière nous, c’est pourquoi d’ailleurs elle n’a pas fait l’objet de débat à Abuja. Entretien exclusif.

AFRICAGUINEE.COM : Lors du sommet de la CEDEAO où vous étiez très actif, les chefs d'Etat et de gouvernement ont demandé aux autorités de la transition guinéenne la tenue d'un dialogue inclusif impliquant tous les acteurs quitte à le délocaliser dans une capitale d'un des pays de la sous-région. Que pensez-vous de cette recommandation ?

Dr MORISSANDA KOUYATÉ : Il n'y a pas deux cadres de dialogue, il n'y a qu'un seul, celui qu'on nous demande de faire.  C'est ce que nous sommes en train de faire. Il n’y a pas d’ambiguïté. Ce que nous sommes en train de faire, c'est exactement ce que les chefs d’Etat demandent. C’est à dire un cadre de dialogue inclusif. Et ça, si vous regardez, le premier ministre a fait du porte-à-porte, il est allé partout. Mieux, les trois facilitatrices ont fait également la même chose.

Malgré l'ouverture du dialogue l'autre jour avec l'absence de quelques acteurs, dans le discours du Premier ministre, il a été dit que "la porte reste ouverte et que tous les frères et sœurs doivent se retrouver". Donc nous sommes exactement dans la dynamique de ce que demande la CEDEAO. C'est ce qu'on est en train de faire, il n'y a pas de contradiction entre nous. Nous sommes en train de faire ce qu'ils nous recommandent. Et comme le chef de l'Etat l'a dit, on continuera à faire tout pour faire venir les autres. C'est ça la main tendue. 

Comment est-ce que vous voyez cette demande de la CEDEAO qui dit de délocaliser le dialogue s'il le faut dans une capitale d'un des pays de la sous-région ? 

On ne commente pas ça. Si on commente ça, on s'insulte soi-même. Donc, ce n'est pas la peine. 

Alors quelle stratégie allez-vous adopter pour faire venir les autres qui n'ont jusqu'à présent pas accepté de participer au dialogue autour de la table ? 

Le Premier ministre est en train de travailler là-dessus avec les facilitatrices et le médiateur. Ils sont en train de faire un travail formidable.

L'autre conclusion, les chefs d'Etat et de Gouvernement ont annoncé la création d'une force anti coup d'Etat dans la sous-région. Un commentaire à propos ?

Pour qu'il n'y ait pas de coups d'Etat, il faut qu'il y ait une bonne gouvernance. Les coups d'Etat interviennent parce qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas bien. Quand tout est normal, quand tout est bien fait, il n'y a pas de coup d'Etat. C'est bien de créer une force anti coup d'Etat mais c'est encore meilleur de créer une bonne gouvernance politique.

On a moins à dépenser en faisant la bonne gouvernance qu'en créant une force pour lutter contre les coups d'Etat. La meilleure façon de lutter contre les coups d'Etat, c'est de faire une bonne gouvernance politique, économique et sociale. Ça coûte moins cher et c'est plus rentable. 

Qu'en est-il du chronogramme de deux ans de la transition ? 

Ça, on n'en a pas parlé. Ils ont parlé du dialogue. 

Quand est-ce que ces deux ans vont commencer ou bien le chronogramme a déjà commencé ?

 On a déjà un programme, le président de la transition a envoyé un courrier à ses pairs de la CEDEAO, dans ce courrier il a mentionné que le chronogramme de de deux ans commence le 1er janvier 2023. Donc ça c’est derrière nous c’est pourquoi ils n’en n’ont pas parlé.

 

Interview réalisée par Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 5 décembre 2022 10:48

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