Morissanda : « Comment faire de la politique dans une société écartelée par les relents communautaristes? »

CONAKRY-Le ministre des Affaires Étrangères a dépeint, ce jeudi 18 avril 2024, de manière sombre la façon dont la politique est menée en Guinée. Dr. Morissanda Kouyaté qui présidait le lancement des travaux des journées nationales de concertation à Conakry a soutenu que la boulimie de la politique politicienne avait volontairement inversé la hiérarchie des valeurs en Guinée.

Cette situation avait fini par faire croire que tout est politique avant tout, selon le chef de la diplomatie guinéenne. Mais, dit-il, posons-nous la question :

« Comment faire de la politique dans une société écartelée et fouettée par les relents communautaristes égocentriques ? Comment faire de l’économique dans ses diversités commerciales, industrielles et financières dans une société en proie à la corruption, à la concussion et surtout à la suspicion des uns envers les autres ? Telles étaient des questions essentielles posées le 05 septembre et d’ailleurs on pourrait dire telles étaient les motivations de la prise de responsabilité du Général Mamadi Doumbouya », a martelé le ministre Kouyaté.

D’après lui, c’est après avoir fait cette analyse profonde que les autorités de la transition ont placé au premier étage de la refondation, le social.

« Une volonté qui s’est vite traduite par l’organisation des assises nationales, puis le dialogue inter-guinéen en Guinée et à travers le monde dans nos représentations diplomatiques avec un seul et unique but visé : recoudre le tissu social guinéen, malmené, froissé par des soubresauts politiciens visant exclusivement les fauteuils et non de la prospérité pour la population guinéenne », indique M. Kouyaté, dénonçant les inégalités basées sur le genre où les femmes, hélas, sont sous-représentés à tous les niveaux, politique, social, économique. « Comment peut-on en faire des réservoirs électoraux et ensuite quand il s’agit du partage du butin politique qu’on les met derrière la case ? NON », dit-il.

A suivre !

Mamadou Yaya Bah

Pour Africaguinee.com