Des conducteurs de tricycles ‘’Bonbonnas’’ fulminent : « Nous ne sommes pas à l’aise avec la décision du Gouvernement… »

CONAKRY-À travers un communiqué conjoint publié dans la soirée de ce jeudi 02 mars 2023, par le Ministère du Commerce et celui des Transports, le gouvernement a annoncé l’interdiction jusqu’à nouvel ordre de l’importation des motos tricycles à usage de transport en commun en République de Guinée. La décision adressée à l’endroit de l’ensemble des opérateurs économiques suscite des grincements de dents dans la capitale.

Chez les conducteurs de ce moyen de transport en commun très prisé à Conakry, la mesure des autorités est réprouvée. Pour les détracteurs, les tricycles « Bombonnas » contribuent à lutter contre le chômage des jeunes.

Vendredi 3 mars 2023, lendemain de la décision du gouvernement d’interdire l’importation en Guinée des motos tricycles, nous sommes au rond-point de Lambangny.  L’ambiance est de mise comme d’habitude. Les citoyens vaquent à leurs occupations. Les syndicalistes rencontrés sur les lieux évitent d’aborder le sujet.

À quelques mètres de là, nous apercevons un jeune conducteur de tricycle venu faire l’entretien de son engin. Pour lui, cette décision des autorités les mettra en difficulté. Il voit déjà une éventuelle hausse du prix des tricycles sur le marché, mais également des pièces de rechanges.

« Nous ne sommes pas à l’aise avec cette décision. Il faut que le gouvernement essaie de revoir et comprendre que cette décision aura de graves conséquences sur nous. On a fini les études, on n’a pas eu d’emploi.  C’est pourquoi nous pratiquons cette activité qui est une seconde chance pour la jeunesse guinéenne.

Vouloir interdire l’importation de ces tricycles, ça va être un grand problème. Les jeunes seront impactés. Nous demandons aux autorités de se mettre à notre place. Nous demandons au gouvernement de revoir cette décision. Les autorités peuvent diminuer le volume d’importation, mais pas interdire carrément », a souhaité Mohamed Koulibaly.

IBRAHIMA Bah est un autre conducteur de tricycles. Contrairement à Mohamed, il ne rejette pas la mesure du Gouvernement. Il estime que l’arrivée massive des mineurs dans cette corporation peut être une des raisons qui ont motivées cette décision.

« Cette décision est un mal, mais qui est nécessaire pour nous. Actuellement, il y a trop de tricycles dans la circulation. On n’a pas le choix que de respecter cette décision dans sa globalité. Ma doléance envers les autorités, c’est de règlementer le secteur et faire en sorte que les enfants ne soient pas au volant », a lancé Ibrahima Bah.

La plupart des conducteurs des motos tricycles que nous avons rencontré désapprouvent la décision d’interdire systématiquement l’importation de cet engin en Guinée. Ils invitent le gouvernement à adopter d’autres stratégies en réduisant la quantité de motos tricycles à importer.

Sayon Camara

Pour Africaguinee.com