Conakry : Médecin Sans Frontières organise une exposition à la villa d’art de Kipé

CONAKRY- Dans le cadre de la célébration de ses 20 ans d’existence en République Guinée, l’organisation non gouvernementale « Médecin Sans Frontières Belge en Guinée » a organisé une exposition à la villa d’art située à Kipé dans la commune Ratoma. Cette exposition qui se déroulera durant quatre jours sera l’occasion pour les visiteurs de retrouver des images fortes retraçant le riche parcours de cette organisation en Guinée. Cela 3^ème activité déployée par MSF dans le cadre de la célébration de ses vingt ans en Guinée.

A la villa d’art de Kipé, cette exposition est ouverte au public de tout genre pendant quatre jours à compter de ce mardi 20 février 2024 jusqu’au samedi.

Présidant cette cérémonie d’ouverture, David Therond, chef mission Médecins Sans Frontières Guinée a loué les efforts qu’ils ont fourni dans la lutte contre le VIH en Guinée tout en indiquant qu’il reste beaucoup à faire pour relever le défi.

« Nous avons beaucoup de succès dans ce projet. Cela nous encourage à continuer à toujours faire de grands efforts avec les équipes de médecins sans frontières et du ministère de la santé dans la lutte contre le VIH. Car il y a toujours une très forte stigmatisation qui existe dans les communautés. Toutes les personnes qui ont le VIH en sont victimes. Certaines n’osent pas aller se faire dépister parce qu’ils ont peur de la réaction de leur famille ou de leur conjoint, conjointe, leurs frères, leurs sœurs.

Nous avons un très grand nombre d’ambassadeurs qui osent témoigner à visage découvert de tout ce qu’ils ont vécu comme défi. Après avoir annoncé leur positivité à leurs communautés, à leur famille, ils sont passés par des défis mais ils ont réussi à les surmonter. Donc, lutter contre la stigmatisation reste très important. Mais il est important de se faire dépister parce qu’on peut vivre avec le VIH, avoir des enfants qui vont naître négatifs et ça c’est uniquement si on prend son traitement après avoir été dépisté », a déclaré David Therond, chef mission médecins sans frontières Guinée.

De son côté, Dr HIPPOLYTE MBOMA COORDINATEUR PROJET VIHTB Conakry Médecin Sans Frontières (MSF) affirme que son organisation reste étroitement impliquée auprès des communautés en organisant une vingtaine de campagne de sensibilisation et de dépistage du VIH par an, et une quarantaine d’émissions interactives en langues nationales sur les médias publics et privés.

« Nous avons également développé un réseau de collaboration avec 336 leaders d’opinions à Conakry, comprenant des leaders religieux, communautaires, de jeunesse, d’artistes et de comédiens. Grâce à nos initiatives, la Guinée est devenue un modèle dans la sous- région en matière de délégation des tâches et de développement de modèles de soins. Dans le cadre de la passation progressive des activités du projet au Ministère de la santé et hygiène publique afin de permettre une pérennisation des acquis du projet, il a été mis en place en 2022 un cadre de suivi et évaluation des activités par MSF-DSVCo qui a été étendu en fin 2023 aux programmes.

Au T4 2023, la file active comptait 16661 personnes vivant avec le VIH, dont 11942 étaient de sexe féminin avec 1081 femmes suivies dans le cadre de la PTME, ainsi que 799 enfants. Ces chiffres représentent respectivement les 1/5 de la file active nationale des adultes sous traitement antirétroviral, 22% de la file active pédiatrique nationale et le tiers de la file active nationale PTME La couverture de la CV est de 83%, et la suppression virale est à 90% chez les patients suivis dans les différents sites soutenus par le projet », a-t-il expliqué.

Poursuivant son intervention, il indique que malgré ces succès enregistrés par cette organisation, il reste confronté à plusieurs difficultés : « Nous restons confrontés à certaines difficultés telles que la faible mobilisation des ressources financières, la faible disponibilité des traitements pédiatriques, la forte stigmatisation et le faible accès au statut VIH chez les enfants. Ces défis exigent un engagement fort et une synergie d’action de la part du gouvernement, des partenaires et de la société civile », a-t-il indiqué.