Conakry : L’inquiétude des pêcheurs face à la résurgence des brûlures chimiques…

CONAKRY- L’inquiétude grandit chez certains pêcheurs artisanaux guinéens depuis l’annonce de la réapparition des brûlures chimiques, par le ministère de la Pêche. Dix cas sont déjà déclarés chez des pêcheurs dont 2 qui sont toujours hospitalisées à la date du 20 mars 2024.

Depuis l’annonce de cette nouvelle, c’est l’inquiétude dans les différents ports artisanaux de Conakry. Les pêcheurs craignent une vague similaire à celle de l’année dernière. A ces brûlures et éruptions cutanées, s’ajoute une autre inquiétude :  la pollution des eaux de mer.

Des pêcheurs et responsables de ports rencontrés ce jeudi 21 mars 2024 dénoncent le manque de volonté des autorités guinéennes de faire face à cette problématique.

« Nous avons été informés à travers le journal d’hier que des pêcheurs sont victimes de brûlures chimiques. On s’interroge, parce que les autorités en charge de la pêche avaient annoncé la fin de la pollution en haute mer. Imaginez, nous n’avons pas fini de sortir des conséquences néfastes de la situation de l’année dernière et la crise de carburant, si on nous parle d’une nouvelle vague, c’est inquiétant.

C’est un phénomène très grave pour nous les pêcheurs artisanaux car nous sommes obligés de nous rendre en haute mer pour avoir des poissons de qualité. L’année dernière, la plupart d’entre nous ont eu des brûlures même sur les parties intimes. L’État avait annoncé que les mesures sont prises pour mettre fin, mais qu’est-ce qui a été fait ? » s’interroge Mamadouba Sylla, pêcheur.

De peur que les chiffres n’atteignent ceux de la première vague, Ousmane Bangoura, responsables de la jeunesse du Port artisanal de Nongo et propriétaire de plusieurs pirogues interpellent l’État guinéen à prendre ses responsabilités.

« Tout ce problème, c’est les bateaux qui déversent des déchets en mer. Je vous jure que si on prenait les bonnes décisions à l’époque, on aurait fini avec ça. Je vais vous dire que notre Ministre sortante ne connaissait rien sur la pêche car elle n’a résolu aucun problème ici. On souhaite que celle qui est venue soit à la hauteur pour faire face à nos problèmes comme le cas de ces brûlures. Au-delà de cette maladie, nous avons d’autres problèmes inquiétants tels que : la cherté des matériels de pêche, le manque d’espace de pêche et tant d’autres », explique ce responsable du Port artisanal de Nongo.

En avril 2023, une cinquantaine de pêcheurs guinéens avaient été victimes de cette mystérieuse maladie de peau provoquant des cas d’éruptions cutanées. Le ministre de la justice d’alors Alphonse Charles Wright avait donné des injonctions à la CRIEF d’engager des poursuites pour des “faits présumés de pollution marine ayant entraîné des éruptions cutanées chez les pêcheurs artisanaux et des dommages environnementaux au préjudice de l’Etat guinéen contre les navires minéraliers suspectés, des personnes physiques ou morales propriétaires, utilisatrices ou responsables desdits navires.”

Mais depuis cette annonce, l’on ne sait toujours à quel niveau se situe l’évolution du dossier auprès de la justice guinéenne.

Sayon Camara

Pour Africaguinee.com

Créé le 21 mars 2024 16:51

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