Vente de médicaments : Les dessous de la grogne des importateurs non agréés…

Des importateurs de médicaments manifestent à Conakry

CONAKRY-En Guinée, les importateurs et vendeurs de produits pharmaceutiques dans l'informel sont très en colère contre les autorités. Ce jeudi 12 mai 2022, ils ont exprimé leur mécontentement lors d’une manifestation au grand marché Madina secteur Wambélé, en fermant leurs lieux de vente. Que cache cette grogne ? Explications. 

Le 20 avril dernier, le CNRD (comité national du rassemblement pour le développement), nom de la junte militaire au pouvoir en Guinée depuis septembre 2021, a décidé de mener une « lutte sans merci » contre les "faux médicaments" et "l'augmentation incontrôlée" des cliniques médicales clandestines. Deux fléaux devenus de véritables problèmes de santé publique. C’est le président de la transition en personne qui a donné des instructions dans ce sens.

Depuis cette date, le contrôle s’est drastiquement renforcé notamment au niveau du port de Conakry, point d’entrée des marchandises en Guinée. A ce jour, plusieurs centaines de conteneurs de médicaments sont bloqués au Port autonome de Conakry, a-t-on appris. Mais les importateurs et vendeurs de produits pharmaceutiques dans l’informel dénoncent cette décision de la junte, qui selon eux, est intervenue alors que la commande annuelle avait déjà été faite et d’autres produits avaient été embarqués. Ils demandent des mesures d’assouplissement.

"Nous demandons au gouvernement de nous aider à sortir de cette crise. Ce n'est pas pour faire de la violence, mais c'est pour interpeller le gouvernement à nous aider pour désamorcer la crise et limiter les pertes que nous sommes en train de subir. Nous sommes des citoyens guinéens qui participons à l'augmentation de l'économie guinéenne. Depuis des années nous évoluons dans ce secteur ainsi que d'autres.

Nous payons le dédouanement et nous nous acquittons de plusieurs autres taxes parce que nous importons d'autres produits qui ne sont pas seulement le médicament. On a eu la mal chance de trouver des sociétés grossistes mais qui ont été abrogées. Nous faisons la commande par an. Nous avions donc lancé une commande d'une année. Nous avons payé l'avance et les compagnies dès qu'elles reçoivent l'avance, elles sont obligées d'embarquer les produits. Il se trouvait qu'il y avait des conteneurs qui étaient venus et d'autres en route, c'est dans cet intervalle que les sociétés ont été abrogées ", explique Abdoulaye Sagalé Diallo. 

Les pharmaciens ont déserté la province

Pour lui, si les vendeurs des médicaments dans l'informel ont su se faire une grande place dans le secteur, c'est parce que les pharmaciens professionnels ont déserté l'intérieur du pays. 

"On a trouvé un terrain vide. Il n'y a pas de pharmacies à l'intérieur du pays. Dans mon village par exemple, c'est nous qui avons construit le centre de santé et c'est nous qui fournissons les produits pharmaceutiques. Les pharmaciens ont déserté l'intérieur du pays c'est pourquoi nous disons que c'est un terrain vide. Nous ne sommes pas contre eux, nous sommes prêts à travailler avec eux, en employant les diplômés non-salariés qui ont fait des études en pharmacie. Il suffit juste que le gouvernement nous organise comme ailleurs dans d'autres pays. On associe les pharmaciens et on travaille ensemble. Les diplômés sans emploi, on les approche et on travaille ensemble et à la fin, ils vont être payés au compte de la fonction publique", a-t-il lancé.

Ces importateurs de médicaments assurent qu’ils ne sont pas dans une démarche visant à contrecarrer le gouvernement dans son élan d’assainir le secteur. « Nous leur demandons des doléances comme nous avons des conteneurs au Port ça fait six (6) mois, et nous pensons que le gouvernement est également là pour tout le monde. Nous les prions de nous aider à récupérer nos conteneurs, vendre ce qu'on a et voir dans quelles conditions on pourrait éventuellement travailler avec le gouvernement.  Ils peuvent nous organiser, nous donner des pharmaciens, nous sommes prêts à participer au développement de ce pays. C'est notre ambition et nous pensons avoir les moyens pour le faire ».

Ces opérateurs économiques se disent être prêts à collaborer avec l'Etat pour installer un laboratoire moderne au Port Autonome de Conakry pour le contrôle efficace des produits pharmaceutiques qui y transitent. 

"Nous disons à l'Etat que même s'il faut acheter un laboratoire et l'installer au Port pour le contrôle des produits pharmaceutiques importés, nous sommes prêts à le faire », préconise Elhadj Abdoulaye Sagalé Diallo.

« Nous demandons à l'Etat de comprendre notre appel car nous sommes prêts à nous asseoir au tour de la table du dialogue pour trouver solution qui va arranger tout le monde", renchérit Amadou Oury Kenindé Barry.

Dossier à suivre…

Siddy Koundara Diallo 

Pour Africaguinee.com 

Tel : ( 002224) 655 311 114 

Créé le 13 mai 2022 15:31

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