Tabaski, des citoyens se plaignent : « Un petit bélier coûte deux millions Gnf… »

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CONAKRY-En Guinée, la Tabaski encore appelée « fête du mouton » sera célébrée dimanche 10 juillet 2022. Mais A quelques jours de cette fête, l’une des plus importantes musulmanes, l’engouement n’est pas au rendez-vous au niveau des parcs de vente de bétails. Entre des clients qui se lamentent de la cherté des prix et des vendeurs qui se défendent, l’atmosphère est un peu morose.

Sur l’autoroute, au niveau de la base militaire, l’affluence n’est pas au rendez-vous au Parc à béliers. Ici, il y a deux catégories de mouton, -ceux qu’on élève en Guinée et les moutons importés de la République sœur du Mali-.

Pour les moutons non-importés, les prix varient entre un million trois cent à deux millions Gnf, selon la taille. Pour béliers importés du Mali, beaucoup plus grand de taille et robuste, les prix varient d’un million huit-cent à trois millions francs guinéens.

Dans ce Parc, les clients qui viennent au compte-goutte dénoncent la cherté des prix des béliers.  Or, ils comptent bien immoler un mouton le jour de la fête de Tabaski, pour suivre le rite du prophète Abraham. Dr Barry Alpha est venu acheter un mouton pour la fête de Tabaski. Ce médecin légiste déplore la cherté des prix des béliers.

« Je suis venu voir comment trouver un bélier pour la famille. Mais je constate que les prix sont énormes. Avec la conjoncture actuelle ce n’est vraiment pas facile. Vous trouverez un petit bélier qui coûte deux millions. Et pour avoir un bon bélier, il faut au moins les trois millions de franc guinéens », déclare ce médecin légiste qui lance un appel aux vendeurs de bétails.

« C’est vrai qu’on ne peut pas les en vouloir trop à cause de la conjoncture actuelle, mais je leur demande tout de même de faire preuve de sagesse et de bonne volonté, en baissant les prix pour la population guinéenne car avant tout c’est entre nous. C’est un sacrifice qu’on fait parce qu’on est musulman et croyant, c’est une recommandation de notre religion.  Eux également c’est dans ça qu’ils font faire leur sacrifice », lance Dr Barry.

Certains, pour avoir un bélier à un prix abordable ont trouvé une stratégie qui consiste à nouer des relations avec les vendeurs. Yalikha Yansané a acheté un mouton. Elle explique comment elle a pu négocier.

« Nous on a déjà notre client qu’on appelle directement pour nous garder un bélier, ensuite on négocie le prix et on achète. C’est un peu cher, puisque le bélier coûte deux millions de francs guinéens mais qu’est-ce qu’on peut faire ? On est tenu obliger », explique-t-elle.

Au mois de mai dernier, à l’approche de la fête du ramadan 2022, plusieurs importateurs et vendeurs de bétails avaient justifié la hausse des prix des béliers par les tracasseries policière et douanière dont ils étaient victimes. Au Parc à béliers de la base militaire, le premier responsable du Parc, Mamadou Guéeto Diallo interrogé sur la situation actuelle, a fait savoir que la donne a changé cette fois-ci, suite à l’implication des autorités notamment du ministère l’élevage mais aussi des finances. C’est pourquoi, selon lui, les prix des béliers sont à un coût abordable.

« Cette fois les prix ne sont pas chers. Par le passé, nous avions beaucoup souffert. Ce qui nous a amené à rencontrer les autorités, le ministre de l’élevage et le directeur général des impôts pour leur exposer nos difficultés. Mais après échange, on s’est compris sur le montant qu’on doiit payer pour le dédouanement à la frontière Kourémalé. Les tracasseries qu’on subissait de la part des gendarmes et des policiers se sont arrêtées. Ils pouvaient nous arrêter près de deux heures du temps alors qu’on a des camions de béliers, près de deux cent têtes de moutons. Avant qu’on ne nous libère, on pouvait enregistrer jusqu’à 20 à 30 morts. Mais cette fois-ci, les autorités guinéennes ont respecté leur engagement. Mais il faut savoir que nous importons la plus grande quantité de ces moutons du Mali » a-t-il expliqué, précisant que la cherté des prix des bétails de bonne qualité s’explique par deux facteurs :  le fait qu’ils soient importés du Mali, un pays de l’UMOA qui utilise le Franc CFA et le coût du transport Mali-Conakry.

« Si le bétail est cher cette fois-ci, c’est parce que leur achat est fait en franc CFA. A cela s’ajoute le coût du transport. Et pour aller au Mali, le transport par personne c’est six cent mille francs guinéens. Je précise qu’au Mali Bamako, nous avons des frais à payer avant que les moutons ne quittent leur territoire. Pour sortir un seul Camion, nous payons deux cent cinquante mille franc CFA pour le dédouanement », justifie Mamadou Guééto Diallo.

Néanmoins, cet importateur de bétail lance une invite à l’endroit des autres acteurs qui évoluent dans le secteur.

« Puisque les autorités guinéennes ont allégé les frais du dédouanement et arrêté certaines tracasseries, je demande aux gens d’avoir pitié de la population en baissant leur bénéfice. Car on fait notre travail pour gagner un peu. De toutes les façons, après la fête, on va se retrouver pour tirer la conclusion. Si nos autorités trouvent que les prix ont été abordables cette fois-ci, ils vont tirer leur propre conclusion sur ce qu’on s’est dit », a indiqué le premier responsable du Parc à bétail de la Base Militaire.

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664 72 76 28

Créé le 7 juillet 2022 11:33

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