Sierra Leone : Le Gouvernement condamne les arrestations ciblant la communauté peule…

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FREETOWN-Le gouvernement Sierra Léonais a tapé du poing sur la table ce mardi 17 décembre 2024, suite aux arrestations ciblant la communauté peule, en représailles au rapatriement massif de certains ressortissants léonais interpellés Conakry, en marge d’une vaste opération préventive contre l’insécurité. Les autorités léonaises annoncent l’ouverture d’une enquête approfondie et impartiale autour de ces incidents.

« Le gouvernement de la Sierra Leone condamne fermement les actes d’intimidation, les arrestations injustifiées et le harcèlement contre des membres de la communauté peule par certains éléments des forces de sécurité au cours des dernières 48 heures », indique le Gouvernement léonais dans un communiqué publié ce mardi 17 décembre 2024.

Le document signé par le ministère de l’information et de l’éducation civique mentionne que ces actions sont profondément troublantes et ne représentent pas les valeurs ou les directives du Président Julius Maada Bio ou du gouvernement de Sierra Leone.

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L’Institut pour la Recherche Juridique et la Promotion de la Justice (ILRAJ), un groupe de réflexion indépendant et non partisan, dédié à la promotion des droits humains, de l’État de droit et de l’accès à la justice en Sierra Leone, a aussi déploré et condamné fermement l’expulsion massive récente de Sierra-Léonais par les autorités guinéennes et les représailles menées par les forces de sécurité sierra-léonaises contre des individus, principalement issus de la communauté ethnique peule.

Ces actions violent non seulement les droits fondamentaux garantis par le droit international et régional, mais sapent également les valeurs constitutionnelles de la Sierra Leone, indique ce groupe de réflexion.

« Les expulsions effectuées par la Guinée et les représailles en Sierra Leone constituent une violation flagrante du Protocole de la Cedeao sur la libre circulation des personnes, de résidence et d’établissement. Ce cadre garantit le droit de circuler, de résider et de travailler librement dans les États membres. Les expulsions massives et le profilage ethnique contredisent ces principes fondamentaux et trahissent l’esprit de coopération régionale », indique l’ILRAJ.

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Dans son communiqué publié ce mardi, le gouvernement Sierra Léonais souligne qu’il reste ferme dans son engagement à défendre les principes de tolérance et d’inclusion et à respecter les droits de tous les citoyens.

« Les Peuls sont des membres appréciés et à part entière de la communauté sierra-léonaise, et leurs contributions au progrès de la nation sont inestimables. Le gouvernement de la Sierra Leone est donc fermement engagé à soutenir leurs droits en tant que citoyens de bonne foi de ce pays », a promis le Gouvernement Léonais, qui annonce qu’une enquête approfondie et impartiale a été ouverte autour des faits entourant ces incidents. Il prévient que toute personne reconnue responsable de ces actions injustes et illégales fera face à la Loi.

L’Institut pour la Recherche Juridique et la Promotion de la Justice (ILRAJ), rappelle de son côté que l’Union du Fleuve Mano (MRU), créée en 1973 et rejointe par la Guinée en 1980, a pour objectif de promouvoir la croissance économique, le progrès social et l’épanouissement culturel entre ses États membres — le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée — grâce à la collaboration et à l’assistance mutuelle.

Or, constate le Groupe de réflexion, les actions récentes de la Guinée et de la Sierra Leone sont en contradiction totale avec les objectifs de la Mano River Union et menacent l’unité régionale et la coopération que cette Union s’efforce de préserver. « Le ciblage de groupes ethniques spécifiques (…) compromet la vision partagée de paix, d’inclusion et de développement dans la sous-région », avertit l’ILRAJ qui se dit alarmé par le fait que la réponse de la Sierra Leone ait visé de manière disproportionnée la communauté peule.

« Les rapports faisant état d’arrestations arbitraires, de détentions et de la classification des Fullahs comme « étrangers sans papiers » sont profondément troublants. De telles actions relèvent du profilage ethnique et violent les protections constitutionnelles de la Sierra Leone contre la discrimination et les arrestations arbitraires », lit-on dans la déclaration.

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Exigeant l’arrêt immédiat de tous les actes de harcèlement, de détention et d’expulsion fondés sur l’ethnie, l’ILRAJ ajoute que la communauté Fullah, qui fait partie intégrante du tissu social, économique et culturel de la Sierra Leone, ne doit pas être prise comme bouc émissaire.

Le gouvernement de la Sierra Leone s’engage de son côté à favoriser l’unité et à sauvegarder la dignité et la sécurité de chaque individu, quelle que soit son origine ethnique ou son origine.

Nous y reviendrons !

Africaguinee.com

Créé le 17 décembre 2024 22:29

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