Réintégration des migrants retournés : certains reprennent les études…

Image d’illustration

Depuis plus de 30 ans, l’OIM (organisation internationale pour les migrations) met en œuvre des programmes d’aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) des migrants dans leurs pays d’origine. Cette approche tient compte non seulement des migrants réguliers mais aussi irréguliers ayant besoin d’une aide au retour. En Guinée, plusieurs jeunes migrants ont bénéficié de cette assistance et leur réinsertion en milieu universitaire et professionnelle après leur mésaventure.

Même si la tâche reste parfois très ardue, la réinsertion des jeunes migrants retournés en Guinée se fait progressivement. Plusieurs d’entre eux bénéficient d’un appuie. C’est le cas de Diarra Kourouma, qui ambitionnait poursuivre ses études supérieures en Europe. Très vite, son rêve, va se transformer en cauchemar.

 « J’ai quitté la Guinée par voie légale avec une dizaine de millions de francs guinéens pour me rendre en Tunisie dans l’espoir d’avoir un Visa pour la Roumanie. Malheureusement la vie ne m'y souriait pas. J'ai dépensé tout mon argent sans pour autant avoir le visa. J'ai commencé à tirer le diable par la queue. Pour survivre à Tunis j'assistais des malades venus de l'Afrique noire pour retrouver les hôpitaux et faire leurs courses. J'ai tissé des relations à des fins personnels car j'ai été hébergé par un jeune malien auquel je me suis accroché et gagné la confiance. Après quelques mois dans cette situation, j'ai décidé de retourner en Guinée mais malheureusement je n'avais pas assez d'argent pour cela. Le peu que je gagnais ne me permettais même pas de satisfaire tous mes besoins. Je cherchais juste à survivre du jour au lendemain. De désespoir en désespoir, une connaissance m’a parlé de l’OIM qui organise des retours volontaires et on est entré en contact directement », témoigne le Secrétaire général de l’Organisation guinéenne pour la Lutte contre la Migration irrégulière (OGLMI).

Depuis son retour, Diarra KOUROUMA a repris ses études et est inscrit pour un master dans une université de la place. Le jeune homme ne pense désormais qu’à réussir en Guinée.

« Depuis, mon intégration a réussi et j’ai repris mes études universitaires avec l’appui de l’OIM.  Je fais actuellement un Master en management de projets. Ensuite je compte créer des projets pour assurer mon développement personnel ici en Guinée », ajoute-t-il.

Abdoulaye TOURE, lui aussi migrant retournés, a bénéficié de 12 mois de formation en Anglais et Informatique à Academy Center of Language.

À son tour Nassir Diaby, réintégré en milieu universitaire revient sur son parcours migratoire, son expérience de la migration irrégulière.

« Dans l'intention de me rendre en Europe, j'ai choisi la méditerranée. Pour arriver en Libye j'ai emprunté la voix terrestre. Après Conakry, mon ami et moi sommes allés à Bamako où nous avons été dépouillés de nos biens par de faux passeurs. On était contraint de travailler là-bas pendant huit (8) mois pour pouvoir continuer le trajet. Arrivée dans le désert Libyen nous étions en manque d'eau, de nourriture et de repos. Un passager est tombé malade et a succombé. Nous l'avons abandonné dans le désert. J'ai personnellement aidé un autre malade à tenir jusqu'au bout.

A Agadez, nous avons été arrêtés par des gardes et vendus à un frère guinéen qui nous a enfermé. Pour un début, on avait droit à un seul repas léger par jour. Puis on a commencé à travailler pour lui, il nous exploitait comme pas possible. Il a contacté nos parents leur demander de payer pour notre libération, ce qui fut fait pour beaucoup d'entre nous qu'il a libéré mais il a gardé les autres. Plusieurs mois passèrent et nous avons pu nous échapper. Ensuite nous avons été secourus par l'OIM qui nous a retourné dans nos pays respectifs après un mois ».

S’inspirant de leurs mauvaises expériences, ces jeunes invitent les guinéens à voyager régulièrement, pour disent-ils éviter les déboires.

« Avant de penser à un voyage hors du pays, il faut impérativement avoir un objectif précis. Je dirai aux jeunes d’avoir un objectif bien défini et voyager régulièrement. Ce voyage pourrait certainement être dans le domaine des études, des soins médicaux, du sport ou de la culture », conseille Diarra Kourouma.

Pour Abdoulaye Touré, la jeunesse guinéenne doit croire en son potentiel. Selon lui, on peut naître, grandir et avoir son eldorado en Guinée.

« Il faut que la jeunesse guinéenne ait confiance en elle parce que la migration irrégulière n’est pas le plus souvent une solution du fait qu’il y a d’énormes difficultés sur le chemin ».

Selon le profil migratoire guinéen dressé en 2020 : « l'enquête de l'OIM de 2019 fournie une image fidèle des parcours des jeunes ayant fait le choix de la migration irrégulière vers l'Europe mais dont l'expérience s'est terminée dans les pays de transit, en Libye, au Niger et au Maroc où ils ont pu bénéficier d'une assistance au retour et à leur réintégration au sein des quatre régions naturelles.

Fatoumata Binta BAH

Créé le 21 septembre 2021 23:07

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