Référendum constitutionnel en Guinée : Damaro répond à Pompeo et à l’UE…

Amadou Damaro Camara

CONAKRY-Alors que Bruxelles et Washington demandent aux autorités guinéennes d’ouvrir un dialogue pouvant favoriser des élections libres, transparentes, inclusives, le parti au pouvoir a réagi. Amadou Damaro Camara, qui a été interrogé par Africaguinee.com a déclaré qu’on ne peut pas régler tous les problèmes du pays par consensus en abandonnant les lois. Interveiw !

 

AFRICAGUINEE.COM : Quelle lecture faites-vous des déclarations de Bruxelles et de Washington sur le référendum constitutionnel en Guinée ?

AMADOU DAMARO CAMARA : Ce sont des pays partenaires qui se soucient de ce qui se passe en Guinée, c’est tout à fait normal. Nous avons bien entendu des intérêts avec eux, ils ont aussi des intérêts avec nous  (…), souvent on prend beaucoup de sérieux certains Etats par rapports à d’autres. Il vous souviendra que le président de la république avait commis son premier ministre qui constitutionnellement est en charge du dialogue social, d’inviter toutes les couches sociales et la classe politique à un dialogue. Ça été malheureusement été boudé par une bonne frange (…), boudé à la seule idée que le président aurait des intentions, même s’il était dit qu’il n’y avait pas de sujets tabous. Ils ont voulu ouvrir un dialogue avec le comité de suivi installé depuis quatre ans tout en récusant certaines personnes  qui ont volontiers accepté. Si cela pouvait donner une chance au dialogue et ça duré que deux jours. Quand on veut aller à un dialogue on ne pose pas de préalables d’avoir toutes ses revendications réglées avant le dialogue. On vient à un dialogue pour régler et ajuster des positions, mais on ne demande pas au préalable à ce que tout soit réglé, sinon le dialogue n’a pas de sens. La mouvance  a été ouverte à toutes sortes de dialogue.

Ce qui nous a été incompréhensible, ce que, la Guinée accepte qu’une junte propose une constitution qui a été approuvée par un corps non élu parce que les circonstances du temps l’exigeait et qu’un président démocratiquement élu veuille proposer une constitution, cette fois-ci à tout le peuple de Guinée et qu’on dise NON. Vraiment nous comprenons mal cette lecture de la démocratie. Ceci dit, nous avons tout fait pour que la violence soit évitée, je ne crois pas en brûlant les symboles de l’Etat en chassant tous les représentants de l’Etat, cela concourt à une solution pouvant aboutir à l’installation de la démocratie. Quand une opposition croit que la meilleure façon d’agir, c’est de fermer tout, c’est de déverser de l’huile sur la chaussée pour que les véhicules de passagers qui vaquent à leurs occupations se renversent, je ne crois pas que c’est la meilleure façon d’aller au dialogue. Tous les résultats du dialogue ont été effectués suite à des pressions comme ça. Et finalement les résultats se sont avérés irréalisables sur le terrain.

Tout ce  que je puis vous dire, en ce qui concerne un fichier de six millions d’il y a quatre ans que ce fichier soit à sept millions d’électeurs, je crois que cela se justifie. Ensuite l’Union Européenne et l’OIF (organisation internationale de la francophonie) ont  participé à l’Audit du fichier. Et l’OIF a accompagné tout le processus de mise en œuvre de toutes les recommandations. Il n’y a pas une seule partie des recommandations de l’audit qui ne soit pas aujourd’hui applicable à l’exception  d’un seul qui ne dépend pas de la CENI. Donc ne pas participer à une élection est démocratique mais empêcher à ce qu’elles ne se tiennent pas  est un acte de rébellion (…), aucun Etat ne peut accepter ça. Nous avons été ouverts jusque-là. Et nous sommes toujours ouverts au dialogue, après les élections on se retrouvera.

 Vous vous retrouverez autour de quoi finalement ?

Puisque jusque-là on n’a pas sur quoi dialoguer, tout ce qu’ils ont demandé, que le président déclare officiellement et de manière irrévocable qu’il renonce à la nouvelle constitution, qu’il renonce à se représenter, que l’on reprenne tout le recensement, peut-être même le recensement général aussi et qu’on s’asseye pour tomber d’accord sur une date consensuelle. Finalement la CENI sert à quoi ?  Nous ne pouvons pas régler tous les problèmes du pays par consensus en abandonnant les lois. Finalement à quoi servent les institutions de la république ? Quand on doit faire tout ça, on n’aura pas d’élection cette année. Il y a en a même dans l’opposition des gens qui disent que la seule élection possible cette année doit être la présidentielle. Quelle contradiction ! On dit d’abord que l’Assemblée Nationale est périmée, c’est eux qui ont demandé à ce que les élections ne se tiennent pas en 2018 et en 2019 on dit autre chose et nous sommes en 2020 et il faut qu’on aille à la présidentielle seulement. Avec quel fichier, on doit à l’élection présidentielle ?

La  Guinée n’a pas les moyens de reprendre le recensement de tous les électeurs d’ici octobre et d’aller à des élections présidentielles en octobre. Si en octobre il n’y a pas d’élection, comme ils l’ont déclaré clairement, il va y avoir une nouvelle transition, on veut que les militaires reprennent le pouvoir. La Guinée ne peut pas souffrir comme cela sur le bon vouloir de deux personnes qui avaient tout miser sur 2020 pour être président de la république , c’est la volonté de Dieu et du peuple de Guinée . Avec tout le respect que nous avons avec nos partenaires, le président a été clair : nous écoutons leurs conseils, nous apprécions leur aide mais seul le peuple de Guinée décide pour la Guinée. (…) Il faut bien qu’on  nous dise ce qu’on peut faire dans 20 jours, on négocie le possible mais pas l’impossible.

Le FNDC  après la trêve a dévoilé la date de la reprise de ses manifestations. Votre réaction ?

Là où je me trouve actuellement à Kérouané, quand vous demandez c’est quoi le FNDC ? Vous trouverez peu de personnes qui peuvent définir ce concept. Dans la zone où je me trouve, on ne doit pas tenir compte de l’opinion de ceux-là aussi qui se trouvent de ce côté de la Guinée ? En Haute Guinée et en Guinée-forestière on ne sait pas c’est quoi le FNDC. Même 95% de la population ne sait pas de quoi il s’agit. Donc que peuvent-ils faire qu’ils n‘ont pas fait déjà ?

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

Créé le 9 février 2020 12:38

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