Plus de 1000 guinéens bloqués entre le Niger et l’Algérie : Dr Morissanda annonce une batterie de mesures…

CONAKRY- La Guinée vient de réactiver sa cellule de crise pour accélérer le processus de rapatriement des guinéens refoulés par l’Algérie vers la frontière Nigérienne. Cet endroit est devenu un véritable purgatoire pour les migrants ayant échoué à rejoindre les côtes européennes.

Selon le ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger, ils sont plus de 1000 personnes à être bloquées en Algérie, au Niger ou entre les frontières des deux pays. Depuis plusieurs mois, Alger déverse des milliers de migrants en plein désert sans eaux, ni nourriture. Ils marchent des kilomètres pour entrer dans le territoire nigérien. Aujourd’hui les autorités et les Ong actives sur le terrain sont débordées par l’ampleur des arrivées. Une véritable crise humanitaire s’installe avec des regains de tension avec les populations locales qui se voient envahies.

« Nous avons eu des informations depuis quelques jours selon lesquelles certains de nos compatriotes souffriraient entre l’Algérie et le Niger. C’est un problème. C’est pourquoi la cellule de crise du ministère a été réactivée« , a annoncé ce lundi 29 mai 2023 Dr Morissanda Kouyaté.

La cellule de crise va entrer immédiatement en contact avec ces guinéens bloqués soit en Algérie, au Niger ou entre les deux pays. Le chef de la diplomatie guinéenne précise que l’ambassadeur d’Algérie en poste à Conakry sera appelé pour s’entendre sur les modalités de rapatriement des ressortissants guinéens bloqués en Algérie.

« La cellule de crise va entrer en contact avec les autorités algériennes. L’ambassadeur va venir ici, on va l’inviter pour qu’on échange. Au lieu que nos compatriotes partent vers le Niger, pourquoi ne pas aller les chercher là-bas (Algérie) directement ? On va travailler avec l’ambassadeur, je pense qu’il n’y aura pas de problème compte-tenu des bonnes relations que la Guinée a avec l’Algérie depuis l’indépendance. Je suis sûr que l’Algérie ne créera pas de problème aux guinéens. La dernière chose que nous allons faire c’est de continuer à sensibiliser nos compatriotes afin qu’ils acceptent de sortir par la voie légale s’ils veulent voyager pour éviter ce qu’on a aujourd’hui au Niger ou en Algérie« , a-t-il ajouté.

Le ministre se félicite du fait que maintenant les Guinéens ont le courage de demander à être ramenés chez eux. Ceci est l’actif du président de la Transition, estime-t-il.  » Tout semble noir mais cela est à l’actif du chef de l’État. Voir que ceux qui sont partis veulent revenir c’est parce qu’il y a un certain espoir qui commence à naître. C’est en cela qu’il faut remercier le président de la Transition Colonel Mamadi Doumbouya et l’ensemble des membres du gouvernement« .

Sur le nombre exact des Guinéens bloqués dans ces deux pays, le chef de la diplomatie guinéenne a été vague dans ses explications.

« Environs 1000 personnes seraient là-bas. Il y en a qui sont entre le Niger et l’Algérie, d’autres au Niger seulement et certains en Algérie. C’est qu’on va faire, c’est de rentrer immédiatement en contact avec eux pour qu’on puisse leur venir en aide. Nous sommes autour de 1000 personnes mais ça pourrait aller au-delà. C’est des bras valides. Vous imaginez, 1000 guinéens souffrir comme ça, on ne peut pas l’accepter« , a-t-il dit.

Après la réaction de la cellule de crise, le rapatriement de ces Guinéens va très bientôt commencer en fonction des réalités sur le terrain. Mais, le chef de la diplomatie prévient que les documents livrés par l’ambassade sont officiels et ne doivent pas être refoulés sinon, c’est la réciprocité qui va s’imposer.

 » Je voudrais souligner cela. Nous nous donnons des papiers, ceux qui sont partis là-bas et ont perdu leurs passeports, nous demandons à notre ambassade de leur donner des papiers pour qu’ils puissent voyager parce que personne ne peut voyager sans papier. La chose espérée, comme je l’entends souvent, on ne parlera pas de refus de prendre en compte nos papiers.

Un papier qui est donné par l’ambassade de Guinée doit être considéré. C’est un papier officiel. Je n’ose même pas imaginer qu’on puisse refuser cela. Si notre ambassade délivre un papier il est officiel, les Guinéens peuvent voyager avec ça. Je n’ose pas imaginer, comme je l’entends dans les couloirs  » ils ne veulent pas nos papiers ». Personne ne peut refuser les papiers de la Guinée sinon la réciprocité va s’imposer 100%. Celui qui refuse les papiers de la Guinée, notre pays le fera autant. On n’en arrivera pas là, j’espère« , a précisé le ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger.

Nous y reviendrons !

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

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