Occupation anarchique des voiries à Conakry : Une équation difficile à résoudre…
CONAKRY- C’est une situation préoccupante qui perdure depuis plusieurs années, malgré les dispositions prises et le danger que cela représente. Au niveau de plusieurs marchés de Conakry, la chaussée est envahie par des vendeurs notamment des femmes qui étalent leurs marchandises à leurs risques et périls. Au marché de Sonfonia Gare, comme dans plusieurs autres dans la capitale guinéenne, les vendeuses font la sourde oreille et occupent la plus grande partie de la chaussée, pourtant destinée à la circulation des véhicules. Même si elles se disent conscientes du danger qu’elles encourent, pour le moment, elles continuent de gêner les usagers en créant des embouteillages énormes.
Vendeuse au marché de Sonfonia, Mabinty Camara, trouve les mots justes justifiant leur présence à ces endroits. « Nous sommes conscientes que nous occupons le passage des engins et des piétons mais c’est par manque d’espace à l’intérieur du marché. Nous y sommes installées par contrainte puisque nous avons des enfants à nourrir et on ne peut pas rester les bras croisés. Comme je le dis c’est indépendamment de notre volonté, c’est pourquoi nous demandons aux autorités de nous aider à trouver des places à l’intérieur du marché. Si cela est fait, vous ne verrez personne ici mais tant que cela n’est pas fait, ça sera quand-même compliqué. Oui sommes conscientes du danger mais pour le moment la quête du quotidien nous intéresse de plus » s’est-elle défendue.
Rencontrée dans la même situation à Enco5, Aïcha Kandé assise devant sa marchandise a sa lecture de situation. « C’est ici que nous gagnons notre vie et celle de nos familles parce qu’à l’intérieur du marché toutes les places sont occupées par d’autres vendeuses. Donc, nous sommes obligées de rester ici pour écouler nos marchandises », a-t-elle expliqué.
Abondant dans le même sens, Mariame Sylla invite l’Etat de faire face à leur situation. « Ce n’est pas par manque de respect à l’endroit des autorités ou par entêtement, bien au contraire c’est par manque de places. Et de l’autre côté, même si vous trouvez un endroit où placer une table, c’est payant et il y a certaines parmi nous ne qui ne peuvent pas supporter ça. Donc, voilà pourquoi nous sommes là. Mais si les autorités décident de construire des marchés il n’y a rien qui va nous empêcher d’y aller.
Ceux qui disent qu’ils ne peuvent pas écouler leurs marchandises dans le marché parce qu’il y a de la concurrence mais ce n’est pas vrai partout où tu es, tu peux bien te tirer d’affaires. Vous savez l’homme vit aussi avec son destin, si par hasard quelqu’un est fauché par un véhicule on peut dire que c’est le destin même si nous connaissons quand-même que nous sommes là à nos risques et périls » a-t-elle tranché.
Interrogé sur cette situation le maire d’une commune de Conakry a laissé entendre qu’ils sont en train de réfléchir pour résoudre ce problème
« Vous savez nous venons d’arriver et cette situation n’est pas du tout facile à résoudre dans la précipitation. Il faut une grande réflexion pour résoudre ce problème d’occupation anarchiste des emprises de la route. Nous allons nous concerter avec les administrateurs des marchés pour trouver une solution définitive à cette situation » a-t-il confié.
Mamadou Yaya Bah
Pour Africaguinee.com
Créé le 12 septembre 2024 12:42Nous vous proposons aussi
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