Les « oubliés » de la République : Immersion à Sirdou où les habitants manquent de tout…

KÉROUANÉ- À plus de 80 kilomètres de Kérouané, dans la sous-préfecture de Soromaya, les localités de Sirdou, Sonwoulya, Chanah, Korya et Kandou manquent d’eau potable et d’infrastructures sociales de base. La pénurie d’eau est si aiguë que le quotidien des populations est presqu’insupportable.

A Sirdou, les habitants se débattent désespérément : Faute de forage, tous dépendent d’une seule et unique source d’eau archaïque, dont la capacité d’approvisionnement est nettement inférieure à la demande. Pire, l’eau est pleine d’impuretés. Les femmes du village fréquentent quotidiennement cette source d’eau, qui assure la survie de cette communauté. Il faut plusieurs heures pour s’offrir un seul seau ou bidon d’eau. L’eau pour faire la lessive, le bain…et même pour préparer à manger tout vient de là. Les animaux domestiques aussi viennent pour s’abreuver.

Kaman Camara, un fils ressortissant de la localité décrit cette souffrance qui dure depuis des années : « Aujourd’hui, ces localités souffrent énormément. Dans ce monde moderne, ces villages utilisent toujours l’eau de source. Les images que vous voyez sont insupportables. Il n’y a aucun forage, et l’eau que les femmes puisent est dans un état déplorable. »

Karifa Kourouma renchérit : « C’est ici que les femmes viennent faire la lessive, et c’est la même eau qui est utilisée pour la consommation. Les autorités doivent prêter attention à nous. Nous manquons de tout ici et rêvons simplement d’un forage. Nous devons attendre que les femmes aient terminé de laver les vêtements avant de pouvoir puiser de l’eau. »

Dame Coumba Kourouma, après une longue attente vient de remplir son récipient d’une eau pleine d’impuretés. Elle partage son calvaire : « Nous avons vraiment un problème d’eau. L’eau que nous avons est sale. Nous n’avons jamais eu de forage ici, et les femmes souffrent. Nous avons besoin d’un forage pour atténuer notre calvaire. »

La situation est également décrite par Aissata Sanoh, une femme âgée : « Nous souffrons ici. Lorsqu’il pleut, nous pouvons passer des semaines sans eau car la source est remplie de débris, rendant l’eau impropre à la consommation. Si nous recevons de la visite nous ne pouvons même pas offrir de l’eau à boire.  Nous avons besoin d’un forage pour notre communauté. La plupart des localités de chez nous sont dans la même situation, et même les écoles ne sont pas en bon état. »

Le manque d’infrastructures scolaires, sanitaires et même routières affecte également l’éducation. Les écoles sont rares et sont en mauvaises état. Elles manquent de matériels, de mobiliers et de personnel qualifié. Les enfants de Sirdou sont privés d’éducation adéquate, compromettant ainsi leur avenir et celui de la communauté.

Les résidents lancent un appel pressant aux autorités et aux personnes de bonne volonté : « Nous demandons aux autorités et aux personnes bienveillantes de nous venir en aide en nous offrant des forages. Les maladies liées à l’eau contaminée sont fréquentes ici. L’État doit penser à nous aider. Nous sommes aussi des fils et des filles de ce pays. Nous manquons de tout : eau, écoles, poste de santé et routes. Nos pistes rurales sont impraticables. »

La construction des infrastructures adéquates et le soutien accru aux services de base sont essentiels pour remédier à cette situation alarmante qui touche les oubliés de la République de Guinée. Le manque d’accès à l’eau potable et l’enclavement sont des obstacles majeurs au développement économique et social de la localité.

 Facely Sanoh, correspondant régional 

D’Africaguinee.com basé dans la savane guinéenne 

Tel : (+224) 623 56 58 58

Créé le 11 septembre 2024 12:09

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