Guinée : Menace de grève dans le secteur minier…

CONAKRY -La fédération syndicale des mines et carrières menace d’aller en grève. Elle a lancé un préavis de débrayage le 22 janvier 2025, a appris Africaguinee.com de source syndicale. Selon nos informations, cette structure syndicale réclame l’amélioration des conditions de vie et de travail des employés du secteur des mines. L’ultimatum qui a été lancé expirera le 31 janvier prochain.
Interrogé ce vendredi 24 janvier 2025, Elhadj Mamadou Saliou Diallo de la CNTG (Confédération nationale des Travailleurs de Guinée) explique les raisons de cette menace de grève. Selon lui, ce préavis résulte de l’échec des négociations entamées il y a près de deux (2) ans avec la Chambre des mines. Les points de revendication contenus dans la plateforme revendicative tournent autour de la revalorisation de la grille salariale des employés guinéens évoluant dans les industries minières à travers la signature de la convention collective.
« Le patronat, à travers surtout la chambre des mines, refuse de conclure la convention collective que nous avions avec eux. Pour la chambre de commerce, cela fait deux ans que le BIT (Bureau International du Travail), la chambre des mines et nous avons travaillé sur la convention. Alors, il ne restait que la finalisation sur des questions bien précises. Pour le traitement des travailleurs, nous nous étions accordés sur une grille, mais ils ont dit que ceux qui étaient autour de la table n’étaient pas les derniers décideurs. Ils devaient se référer (…). Depuis, nous sommes restés comme ça pendant un an, ils ne sont pas revenus.
Or nous avions travaillé avec la chambre des mines. Nous nous sommes accordés sur un seuil d’entrée, un salaire de base pour les ouvriers non qualifiés de 2,6 millions, et pour les agents de maîtrise, un salaire de base de 8,5 millions. Pour les cadres des entreprises minières, un seuil de 20 millions. C’est-à-dire, dès que vous êtes recruté, après le premier mois de travail, vous devez avoir ce salaire de base ajouté maintenant à toutes les primes (…)« , a-t-il expliqué.
Ce syndicaliste indique qu’après le dépôt du préavis de grève, le Conseil national du dialogue social s’est saisi du dossier. Mais la médiation qui a été tentée n’a pas abouti à grand-chose, ce qui pousse les travailleurs à aller en grève.
« Maintenant, lorsque le préavis a été déposé, le président du Conseil national du dialogue social s’est saisi de l’affaire pour demander à l’État d’assurer l’arbitrage afin que les négociations reprennent. Les négociations reprennent, mais on constate qu’il y a une mauvaise foi du patronat. Si nous n’évoluons pas, que faut-il faire ? Les travailleurs attendent cette dernière négociation. Nous avons dit que nous allions rendre compte. Nous avons rendu compte aux travailleurs du secteur. Ils nous ont mandatés de lever la suspension du préavis de grève pour que celui-ci puisse courir et que nous aboutissions à la grève. Nous agirons de tous nos droits. C’est aussi élémentaire…c’est la base qui commande. C’est pour elle, c’est en son nom que nous parlons« , a martelé ce responsable syndical.
Qu’en dit la chambre des Mines ?
Interrogé sur ce préavis de grève, Amara Somparé, directeur général de Bel Air Mining et administrateur de la Chambre des Mines de Guinée, affirme que la porte est grandement ouverte pour des négociations en vue de trouver une solution. « Effectivement, des négociations étaient en cours avec l’Inter centrale syndicale autour des niveaux de rémunération dans le secteur minier. Il est vrai que nous avons fait énormément de concessions. Nous n’avons jamais voulu rompre le dialogue avec nos partenaires. Notre porte reste entièrement ouverte et nous avons bon espoir que nous allons pouvoir nous retrouver très bientôt pour finaliser les discussions et trouver un compromis autour des questions salariales« , a-t-il dit.
Mamadou Yaya Bah
Pour Africaguinee.com
Créé le 24 janvier 2025 18:32