Guinée : Le coût du transport grimpe…à Conakry
CONAKRY-En Guinée, pour s'offrir un litre de carburant à la station, il faut débourser désormais 12.000 GNF au lieu de 10.000 GNF. C'est ce qu'a décidé le gouvernement de transition à travers un communiqué du ministère des Finances et du plan publié dans la nuit d'hier mardi, 31 mai 2022 sur la télévision nationale.
Cette nouvelle mesure qui est entrée en vigueur ce 1er juin 2022 fait grincer des dents dans la cité et suscite une kyrielle de dénonciations. Des chauffeurs de taxis et passagers interrogés par un reporter d'Africaguinee.com, ont exprimé leur déception. Comme première conséquence de cette mesure, le coût du transport à grimpé à 2000 GNF, le tronçon, dans les taxis. Nos constats.
Dans les rues de la capitale Conakry en ce début de matinée, l'augmentation du prix des produits pétroliers est le sujet qui est au bout des lèvres. Sur la route Le Prince, les points d'embarquement étaient bondés de monde. C'est le cas du rond-point de Cosa où les passagers massés en groupe sous le chaud soleil peinaient à se trouver un taxi ce, à cause de la perturbation de la circulation marquée par des manifestations pour protester contre la hausse du prix du carburant. A cela s'ajoute la fermeture de certaines stations-services.
Trouvé assis dans son taxi, Ibrahima Bah n'a pas voulu prendre le risque de rouler sur la route Le Prince où des jeunes sont sortis manifester. Raison pour laquelle, il s'est abstenu de carburer son engin.
« On a appris que le litre est à 12 milles francs guinéens. Moi je n'ai pas carburé mon véhicule d'abord. J'attends jusqu'à ce que la route soit libérée. Le tronçon qui était à 1500 GNF passera à 2000 milles francs guinéens », a-t-il annoncé.
Selon notre interlocuteur, le moment est mal choisi pour procéder à une augmentation du prix des produits pétroliers. « Ce n'était pas le moment d'augmenter le prix de l'essence. A l'heure-là, le temps est dur et tout le monde est train de pleurer. Vraiment cette augmentation va nous fatiguer », se lamente Ibrahima Bah.
Bien avant cette décision, les chauffeurs étaient confrontés à d'autres problèmes que sont l'augmentation des frais de dédouanement, la cherté des pièces et celle du permis de conduire. C'est du moins ce qu'a fait savoir Mamadou Lamarana Diallo, chauffeur sur l'Axe Le Prince. Selon lui, cette hausse du prix des produits pétroliers vient non seulement alourdir leurs souffrances mais aussi, elle vise à les mettre en mal avec les passagers.
« On augmente le carburant mais on n'augmente pas le transport. Cela va nous mettre en mal avec les passagers. Actuellement, si on paie le carburant à 12 000 francs guinéens, nous allons augmenter 500 GNF. Au lieu de 1500 GNF par tronçon, ça sera 2000 GNF. J'ai décidé de garer pour éviter les affrontements avec les passagers. Si quelqu'un monte, je vais lui faire savoir que le litre est à 12 000 GNF et que le tronçon passe à 2000 GNF, si la personne accepte tant mieux. Je lui explique avant de bouger », a indiqué ce chauffeur.
Tout comme son prédécesseur, Souleymane Tounkara soutient que cette augmentation va créer des disputes entre chauffeurs et passagers. Pour donc éviter des accrochages dans la circulation, notre interlocuteur a fait une invite au président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya.
« Cette augmentation va fatiguer les chauffeurs en ce sens que si on demande à un passager de payer 2000 GNF, il dira que ça ne va pas chez moi. Si moi aussi je lui réponds mal, il y aura un malentendu entre nous. Ce que je peux dire au Colonel Mamadi Doumbouya, c'est d'aider la population, d'aider les chauffeurs sur la route. Parce que, le permis de conduire est plus valeureux que le passeport guinéen. Actuellement en Guinée, le permis est à 1 million et quelques alors que le passeport est à 500 milles GNF. Normalement, c'est le passeport qui doit être plus cher. Le président Doumbouya et le ministre des transports doivent essayer de revoir les choses parce que, ça c'est bizarre », s'offusque Souleymane Tounkara.
Sans nul doute, cette augmentation du prix du carburant à la pompe aura des conséquences sur la population. Un avis soutenu par Mamadou Hady Diallo qui est contractuel d'Etat.
« La population guinéenne va quand-même en pâtir un peu de l'augmentation de l'essence parce que le temps est dur à Conakry. La population lambda va souffrir un peu. On sait que le Guinée n'est pas solidaire comme ça. Même si l'Etat augmente 1000 GNF sur le carburant, les chauffeurs vont augmenter les frais de transport », a-t-il déploré.
Siba Engagé
Pour Africaguinee.com
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Créé le 1 juin 2022 14:53Nous vous proposons aussi
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