Guinée : La pénurie d’essence paralyse les activités dans les villes de Kankan et Kindia…
La crise d’essence qui frappe la Guinée en cette fin d’année paralyse les activités dans certaines villes. A Kankan et Kindia, se procureur un litre d’essence est un vrai casse-tête. Constats.
Depuis plus de trois jours, la ville de Kankan, chef-lieu de la région administrative du même nom, est en proie à une crise aiguë de carburant, notamment d’essence. Les usagers se retrouvent dans une situation de détresse où obtenir un litre d’essence relève d’un véritable parcours du combattant. La majorité des stations-services ont cessé de fournir du carburant, plongeant la ville dans une paralysie quasi totale.
Face à cette situation, le marché noir devient la principale alternative pour les conducteurs désespérés. Le prix du litre y atteint des sommets, se négociant à 20 000 GNF. Cependant, ce commerce illégal est entouré de restrictions. Les transactions se déroulent généralement de nuit, dans des cercles fermés. Une fois le jour levé, l’accès à l’essence devient presque impossible, sauf dans quelques rares stations où l’offre reste largement inférieure à la demande.
Moussa Condé, un habitant de Kankan, décrit son calvaire : « Moi, j’achète un litre à 20 000 GNF dans mon quartier, et c’est toujours vers la nuit que je peux en trouver. Si je me rends à une station-service, je peux attendre plus de quatre heures sans être servi. Cela fait trois jours que cette situation dure et rien ne change. C’est toujours chaotique, et les autorités semblent rester inactives. »
Hier nuit, aux environs de 21 heures, nous avons tenté de nous procurer un litre d’essence. Le lieu indiqué se trouvait au quartier Moriwouléh, en direction de l’ex-Sarata, près du rond-point Kefina. Sur place, le prix était bien de 20 000 GNF. Mais là encore, il ne suffit pas d’avoir de l’argent : si le gestionnaire ne vous connaît pas, il vous est impossible d’acheter. Cette situation favorise un marché clandestin fermé où seuls les habitués ou les initiés ont accès.
Les conducteurs de moto-taxis, véritables poumons de la mobilité urbaine à Kankan, sont parmi les plus touchés par cette crise. Pour eux, chaque jour est une bataille pour trouver du carburant et maintenir leur activité. Lanciné Camara, conducteur de moto-taxi, témoigne de son impuissance :
« Ici, c’est très difficile de trouver de l’essence. Ce que nous réussissons à avoir coûte 20 000 GNF le litre. Face à cela, nous sommes obligés d’augmenter le prix du transport pour pouvoir gagner au moins notre recette journalière. Nous n’avons pas le choix. »
Malgré la gravité de la situation, les autorités locales peinent à trouver une solution durable pour endiguer cette crise. Aucune stratégie efficace n’a encore été mise en place pour maîtriser cette pénurie, laissant les citoyens dans une attente interminable.
En attendant des mesures concrètes, les habitants de Kankan continuent de souffrir en silence, confrontés à une flambée des prix et à un marché noir de plus en plus hermétique. Les appels au secours se multiplient, mais pour l’heure, la ville demeure paralysée, et la crise d’essence persiste, rendant le quotidien de ses habitants encore plus difficile.
A Kindia, ville située à 135 kilomètres de la capitale, la crise de carburant est sévère dans la commune urbaine et ses environs. Sur le marché parallèle, le prix du litre d’essence oscille entre 25.000 et 30.000 gnf. La situation est assez délicate pour les détenteurs d’engins roulants. Mohamed Soumah, conducteur de mototaxi à Yeolé explique l’épreuve qu’il est en train de traverser.
« Nous traversons un moment très difficile. Nous souffrons beaucoup et surtout avec nos clients. Depuis avant-hier nous achetons le litre d’essence sur le marché noir à 30.000Gnf. Aujourd’hui, il a grimpé à 35.000 le litre. Donc, tous ce que nous gagnons c’est acheter de l’essence. Le prix du transport pour le tronçon était facturé à 5.000fg mais actuellement c’est 7.000. Donc, c’est difficile. Vous voyez nous ne travaillons même pas. Les activités sont moyens intenses. Vous même vous voyez les gens préfèrent marcher qu’à emprunter un taxi parce que c’est cher. Nous lançons un appel au gouvernement de libérer l’essence sinon c´est pas bien« , appelle ce taxi-motard.
Naby Moussa Bangoura est également conducteur de mototaxi dans la commune urbaine de Kindia a lancé le même cri de détresse. » Nous vivons actuellement dans des difficultés à cause de la crise de carburant. Nous demandons aux autorités de trouver une autre solution ».
Alpha Diallo abonde dans le même sens que son prédécesseur. « On nous revend le litre d’essence sur le marché noir à 25.000 ou 30.000 Gnf. Donc forcément les tarifs du transport aussi vont être ajustés. Le tronçon qui était à 5.000 va être à 7.000 et le tronçon qui était à 7.000 à 10.000fg. Les stations-services refusent de nous servir du carburant. Donc nous sommes obligés d’acheter au prix du marché noir. »
Chérif Keita & Facély Sanoh
Pour Africaguinee.com
Créé le 31 décembre 2024 07:09Nous vous proposons aussi
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